Dimanche 22 mai 2022

Sixième dimanche de Pâques (C)

Fête de la Chapelle Universitaire Notre-Dame de la Paix

Textes de la liturgie (à consulter ici)

  • Actes des apôtres 15, 1-2.22-29 : Les Apôtres et les Anciens décidèrent de choisir…
  • Psaume 66 : Que les peuples, Dieu, te rendent grâce tous ensemble.
  • Apocalypse 21, 10-14.22-23 : La ville sainte, Jérusalem, descendait d’auprès de Dieu.
  • Jean 14, 23-29 : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix.

La Cène, Duccio di Buoninsegna  (1308-1311)
Musée de l’Oeuvre, Duomo de Sienne (Italie)

L’homélie

Frères et Sœurs,
les textes de ce sixième dimanche de Pâques éclairent ce que nous vivons aujourd’hui, avec la fête de la Chapelle Universitaire et la fête du Synode.

Les Actes des Apôtres nous racontent comment l’Eglise des premiers chrétiens s’est constituée avec des juifs, des païens, des hommes et des femmes de toutes les nations… de cultures et d’origines religieuses multiples… C’est l’Eglise de la Pentecôte qui s’épanouit comme une fleur de printemps. C’est notre Eglise, qui se développe aujourd’hui encore à travers le monde…

Mais cette Eglise est en tension… La diversité culturelle la met justement dans le trouble et le désarroi : les païens n’acceptent pas les coutumes des juifs comme la circoncision et donc les juifs ne veulent pas accueillir les païens. L’enjeu est essentiel : « Vous ne pouvez pas être sauvés ! » Alors les apôtres convoquent à Jérusalem une grande rencontre où l’on va prier, invoquer l’Esprit, discuter de ces questions, trouver des solutions de compromis. C’est, comme l’écrit le Pape François, le premier des synodes de l’histoire de l’Eglise.

D’autres conflits ont eu lieu depuis, d’autres solutions ont dû être trouvées. Et nous savons que l’Eglise aujourd’hui encore a bien des raisons de souffrir. Et notre humanité subit d’autres violences, comme la guerre, les migrations, où d’aucuns excluent d’autres en leur disant : « Vous ne pouvez pas venir chez nous pour y trouver refuge, pour être sauvés ! », mais aussi le chômage, la pauvreté sous toutes ses formes, ces hommes et ces femmes qui frappent à notre porte ou nous tendent la main, dans la rue. Notre humanité est malade. Il nous faut nous concerter, discerner, invoquer l’Esprit, pour trouver des solutions et agir.

Et puis chacune et chacun d’entre nous sommes confrontés à la maladie. Nous vivons, vous et moi, des tensions intérieures, des épreuves certainement. Maladie, quelle qu’elle soit, physique, psychique, celle que l’on veut cacher, celle que l’on refuse, avec laquelle on veut faire bonne figure… Celle qui blesse la relation… Le trouble et le désarroi vous savez ce que cela signifie. Et nous sommes souvent bien impuissants, ne sachant que dire devant ceux qui souffrent, comment soulager leur douleur…

Alors vous comprenez que la démarche synodale ne pouvait pas être simplement un bon moment à vivre ensemble, entre nous ! mais une formidable ouverture à l’appel de Jésus au service du monde, à commencer par les plus petits et les plus pauvres que nous côtoyons régulièrement.

En réponse à ces tensions, à ces souffrances et à ces angoisses, la seconde lecture de ce dimanche nous propose l’image de la Jérusalem céleste… Une ville illuminée par l’Agneau. Et pourtant, dans l’état où nous pouvons être aujourd’hui, ne sommes-nous pas tentés de nous révolter ? Ou simplement de hausser les épaules ? Comment pouvons-nous dire que Jésus nous sauve ici et maintenant ? Nous faut-il attendre l’au-delà pour vivre cette joie céleste ? Devons-nous accepter de vivre ainsi dans les épreuves pour vivre plus tard des jours meilleurs ?

L’Evangile nous donne la réponse. Souvenez-vous, Jésus parle après le repas pascal, ce repas qu’il vient de prendre avec ses disciples avant d’entrer dans sa passion. Il sait que la communauté des disciples est particulièrement menacée, elle va éclater. C’est en ces temps où l’avenir est bien compromis que Jésus leur promet la paix.

La paix… Ce n’est pas à la manière du monde qu’il la donne… C’est la paix du cœur, cette paix qui vient du plus profond de notre être. Cette paix est inspirée… elle vient du Père, transmise par l’Esprit… Nous sommes les fils du Père céleste qui nous a donné la vie et qui nous la donne aujourd’hui encore…

Alors prions, demandons-là cette paix comme nous le ferons tout à l’heure après le Notre Père. Laissons-là nous travailler… pour peu à peu nous transformer… C’est notre espérance, c’est surtout une certitude : ce que nous vivons aujourd’hui, même dans la guerre, la maladie et l’épreuve, a sens et nous sommes tous invités à la joie !  C’est la foi de notre communauté ici rassemblée.

Frères et sœurs, demandons cette Paix, soyons dans la Joie car Dieu fait en nous sa demeure. Oui, en lui, nous sommes sauvés !

Père Henri Aubert  s.j
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Pour accompagner la prière

Au coeur de ce monde

Texte : Didier Rimaud – Musique : Jacques Berthier

Au coeur de ce monde, le souffle de l’Esprit
fait retentir le cri de la bonne nouvelle !
Au coeur de ce monde, le souffle de l’Esprit
met à l’oeuvre aujourd’hui des énergies nouvelle !

  1. Voyez ! les pauvres sont heureux :
    Ils sont premiers dans le Royaume !
    Voyez ! les artisans de Paix :
    Ils démolissent leurs frontières !
    Voyez ! les hommes au coeur pur :
    Ils trouvent Dieu en toute chose !
  2. Voyez ! les affamés de Dieu :
    Ils font régner toute justice !
    Voyez ! les amoureux de Dieu :
    Ils sont amis de tous les hommes !
    Voyez ! les doux sont vainqueurs :
    Ils font que dansent les montagnes !
  3. Voyez ! le peuple est dans la joie :
    L’amour l’emporte sur la haine !
    Voyez ! les faibles sont choisis :
    Les orgueilleux n’ont plus de trône !
    Voyez ! les doux qui sont vainqueurs :
    Ils ont la force des colombes !