Dimanche 1er octobre 2023
26ème dimanche ordinaire (A)
Lectures
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Ez 18, 25-28 : Si le méchant se détourne de sa méchanceté, il sauvera sa vie.
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Psaume 24 : Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse.
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Pilippiens 2, 1-11 : Ayez en voue les dispositions qui sont dans le Christ Jésus.
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Matthieu 21, 28-32 : S’étant repenti, il y alla…
Lire les textes de la liturgie
Est-ce ma conduite qui est étrange ?
Homélie
« Est-ce ma conduite qui est étrange ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? » (ézékiel 18,25)
C’est la plainte de Dieu à son peuple.
En effet, toute la Bible nous montre ce que Dieu a fait pour l’homme, et continue, jour après jour, de faire. Mais l’homme se méfie de Dieu. Il a peur de lui. Ou bien il l’ignore, comme quelqu’un d’inutile ou de superflu.
Israël est en colère contre le Seigneur. Il lui demande des comptes :
cet exil de 50 ans en terre étrangère. Pourquoi ?
Dans nos vies, combien de pourquoi ?
« Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? »
(C’est le titre d’un film qui a eu beaucoup de succès, tellement qu’on en a fait un 2e, avec les mêmes acteurs, et presque le même titre : « Qu’est–ce qu’on a encore fait au bon Dieu ? »)
Dieu punit-il des innocents ?
Dans l’évangile de Jean (ch.9) les disciples de Jésus rencontrent un homme qui est aveugle depuis sa naissance. C’est une punition de Dieu. Mais comment a-t-il pu pécher, puisqu’il était aveugle dès sa naissance ?
Alors, par la voix du prophète ézékiel, Dieu veut nous faire entendre sa plainte.
Oh mon peuple, pourrais-tu m’écouter ?
« Est-ce ma conduite qui est étrange ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? » (ézékiel 18,25)
C’est votre conduite qui est étrange. Vous me critiquez sans me connaître. Vous faites tant de choses, mais vous passez si peu de temps avec moi. C’est comme si vous me fuyiez…
C’est vrai que nous ne connaissons pas Dieu, et souvent cela nous ennuie d’écouter sa parole. Ou bien nous la disons compliquée, difficile à comprendre.
Une enquête commanditée par la RTL, nous apprend que le belge francophone passe en moyenne 5h37 devant un écran. Si nous passons tant de temps à écouter les rumeurs du monde visible, comment s’étonner que nous soyons ignorants du monde intérieur, invisible ?
Pourtant la voix des poètes nous dit que l’essentiel est invisible pour les yeux.
Jacques Brel dans une de ses chansons se disait à lui-même :
« Tais-toi donc, grand Jacques ! Que connais-tu du bon Dieu ? Un cantique, une image…
Tu n’en connais rien de mieux »
Un livre écrit par deux évêques et préfacé par le pape François a été présenté hier 29 septembre à Rome. Ils nous disent en résumé :
« Le service que nous rendons à l’Église dépend de la prière et de l’amitié que nous avons avec le Seigneur. Le premier devoir de l’évêque, c’est de se nourrir de la prière. C’est sa raison d’être, comme pour tout chrétien. Voilà la source de tout ce que nous pouvons faire pour l’Église et pour le monde. »
Cela vaut pour nous tous. Un scribe a demandé à Jésus quel est le premier commandement, et il a répondu : « Le premier, c’est : Écoute » (Mc 12,29ss)
Le Psaume 24 nous dit ce que nous devons faire :
« Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route…tu enseignes aux petits ton chemin »
Pour aimer le Seigneur, nous devons le connaître.
On ne peut pas aimer quelqu’un qu’on ne connaît pas.
Et pour le connaître, nous devons demeurer avec Lui, le « fréquenter », avec sa Parole, qui est « une lumière sur nos pas » (Ps 118,105).
« Ta parole, en se découvrant, illumine, et les simples comprennent » (Ps 118,130)
L’évangile nous dit :
« Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne » (Mt 21,28)
Où est ma vigne ?
C’est d’abord mon cœur et mon esprit, qui doivent se mettre à l’école de Jésus :
« Mettez-vous à mon école » (Mt 11,29).
« C’est là le culte spirituel que nous avons à rendre : ne pas nous modeler sur le monde présent, mais que le renouvellement de notre esprit nous transforme, et nous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. » (Rm 12,1s)
En ce début d’année pastorale, allons travailler à la vigne. Prenons la décision de nous mettre en route, de bouger, de nous ouvrir à sa Parole, Pain quotidien qu’il nous a appris à demander.
Le dernier mot de chaque messe est « ite, missa est », allez, vous êtes envoyés… non pas : « allez prendre l’apéritif » (bien que ce ne soit pas une mauvaise chose), mais surtout : allez travailler à la vigne.
La « fréquentation » du Seigneur nous apprendra peu à peu où est ma vigne.
Et pour cela, nous pouvons nous aider les uns les autres en lisant ensemble la Parole de Dieu. C’est d’autant plus indiqué que le synode commence dans 4 jours. Un synode, comme le nom le dit, c’est marcher ensemble.
Père Marc Cortembos sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur
Un chant pour accompagner notre méditation
Psaume de la création
Parole et musique : Patrick Richard
Refrain : Mon Dieu, tu es grand, tu es beau,
Dieu vivant, Dieu très haut,
Tu es le Dieu d’amour.
Mon Dieu, tu es grand, tu es beau,
Dieu vivant, Dieu très haut,
Dieu présent en toute création.
1. Par les cieux devant toi, splendeur et majesté,
Par l’infiniment grand, l’infiniment petit,
Et par le firmament, ton manteau étoilé,
Et par frère Soleil, je veux crier : Mon Dieu
2. Par tous les océans et par toutes les mers,
Par tous les continents et par l’eau des rivières,
Par le feu qui te dit comme un buisson ardent,
Et par l’aile du vent, je veux crier : Mon Dieu
3. Par toutes les montagnes et toutes les vallées,
Par l’ombre des forêts et par les fleurs des champs,
Par les bourgeons des arbres et l’herbe des prairies,
Par le blé en épis, je veux crier : Mon Dieu
4. Par tous les animaux de la terre et de l’eau,
Par le chant des oiseaux, par le chant de la vie,
Par l’homme que tu fis juste moins grand que toi,
Et par tous ses enfants, je veux crier : Mon Dieu
5. Par cette main tendue qui invite à la danse,
Par le baiser jailli d’un élan d’espérance,
Par ce regard d’amour qui relève et réchauffe,
Par le pain et le vin, je veux crier : Mon Dieu
6. Par le Nazaréen révélant ton amour,
Par Jésus serviteur s’offrant pour les pécheurs,
Par le ressuscité redonnant l’espérance,
Par ton fils bien-aimé, je veux crier : Mon Dieu
7. Pour le vivant debout dans la lumière de Pâques,
Pour la mort et le mal à jamais dénoncés,
Pour le don de l’Esprit qui rassemble l’Eglise,
Pour l’Espérance vive, je veux crier : Mon Dieu
8. Pour l’Alliance nouée dans le don de la vie,
Pour le pardon offert au-delà de la vie,
Pour ta recréation qui libère et qui sauve,
Pour l’Alliance scellée, je veux crier : Mon Dieu