Dimanche 14 avril 2024

Troisième dimanche de Pâques (B)

Lectures

  • Actes 3 13-15.17-19 : Vous avez tué le Prince de la vie.
  • Psaume 4 : Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage.
  • 1 Jean 2, 1-5a : L’amour de Dieu atteint vraiment la perfection.
  • Luc 24, 35-48 : Pourquoi êtes-vous bouleversés ?

Lire les textes de la liturgie

C’est à vous d’en être les témoins.

Le Duccio, Résurrection
Cathédrale de Sienne, Italie (vers 1250)

 

 

Homélie

Frères et sœurs

L’Évangile que nous contemplons en ce troisième dimanche de Pâques, vient après les évènements de la rencontre du ressuscité avec les disciples sur le chemin d’Emmaüs. Nous découvrons que, jour après jour, les effets de la résurrection du Christ sont bien visibles, les disciples autrefois apeurés et tourmentés sont désormais insaisissables parce que la joie de voir le Christ ressuscité déborde en eux. Partout dans Jérusalem, ils proclament que celui qui a été crucifié est le Christ, le Fils de Dieu venu dans l’histoire pour accomplir le salut pour tous. Ils appellent à la conversion ceux qui ont agi par ignorance et témoignent ainsi que l’ultime fruit de la croix, c’est la miséricorde. La tendresse et l’amour de Dieu offerts à tous.

Si le doute avait dominé au moment du déchaînement du mystère des ténèbres, le souffle de l’Esprit du ressuscité, désormais, les meut de l’intérieur. On comprend pourquoi la peur n’arrive plus à les tenir et les menaces ont l’effet d’un renforcement. L’apôtre Paul n’affirme-t-il pas : « Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions “Abba !”, c’est-à-dire : Père ! » (Rm 8, 15).

Frères et sœurs, la mission de témoignage est un devoir pour chaque chrétien ; peu importe les époques, les circonstances, et les dispositions de ceux et celles qui sont destinataires du message de salut. Quand les apôtres se mettent à prêcher le Christ ressuscité, leurs auditeurs ne sont pas forcément dans une attitude d’accueil. A la vérité, on ne peut être consumé de l’intérieur par l’Esprit de Dieu et être un chrétien qui s’excuse de croire, de pratiquer, et peut-être même, de tenir les commandements du Christ pour non-essentiels.

La rencontre avec le ressuscité est dotée d’une force transformatrice qui change tout et nous met en route vers les autres. Les disciples d’Emmaüs sur le chemin du retour à leur village, déçus, démoralisés et abattus, ayant fait la rencontre du ressuscité, le cœur brûlant, retournent en pleine nuit à Jérusalem pour annoncer ce qu’ils venaient de vivre. Pierre et les autres après avoir reçu le ressuscité leur montrant à travers ses mains et son côté, que la puissance de l’Amour avait triomphé de celle de la haine, ne peuvent plus vivre sans partager la bonne nouvelle dont ils sont les heureux témoins.

La résurrection du Christ, la bonne nouvelle du salut, 2000 ans après, est aussi pour nous. La puissance de sa Parole qui nous réchauffe le cœur, même quand les circonstances sont ténébreuses, est encore à l’œuvre. Alors pourquoi avoir peur et ne pas témoigner joyeusement de l’espérance qui nous habite ? Ou bien, n’avons-nous pas nous aussi fait l’expérience du ressuscité ? Christ est-il vraiment ressuscité pour nous ? Si oui, en quoi notre expérience est-elle différente de celle qu’ont fait nos devanciers dans la foi et qui leur a donné de répandre l’Évangile partout, au point d’en avoir été rejoints ?

Frères et sœurs, encore aujourd’hui, le ressuscité veut que nous puissions le rencontrer pour embraser nos cœurs et nous débarrasser de nos tiédeurs et froideurs. Dans le partage de sa parole et dans la table eucharistique, il nous invite à le reconnaître bien vivant pour brûler d’ardeur et enthousiastes à devenir ses témoins. Nous pourrons alors parcourir le chemin d’Emmaüs à Jérusalem et revenir de tous nos désespoirs pour devenir une source d’espoir et d’espérance pour ceux et celles qui nous rencontrent.

En écoutant le ressuscité nous redire, à travers le texte de l’Évangile, que sa mort est pour le pardon des péchés et le salut de toute l’humanité, résonne aussi en nous la finale du texte : « C’est à vous d’en être les témoins », à nous chrétiens d’aujourd’hui.

Oui, notre vocation n’est autre que cela. Chrétiens pour nous réjouir de la miséricorde de Dieu qui nous fait nous sentir aimés d’une manière incommensurable. Chrétiens pour grandir dans la connaissance du Christ en gardant jalousement ses commandements, car sans cela, nous serions des menteurs, comme le dit la deuxième lecture. Chrétiens pour aimer les autres malgré leurs limites et leurs fragilités, car nous sommes fils et filles de la miséricorde. Chrétiens pour vivre la paix en nous et la donner autour de nous, car nous l’avons reçue du Christ. Chrétiens pour espérer contre toute espérance, car le ressuscité est notre victoire, notre certitude. Chrétiens pour dire au Seigneur comme saint Michel Garicoïts[1] : « Me voici, sans retard, sans réserve, et sans retour ! par amour ! ».

[1] Saint Michel Garicoïts (1797-1863), le fondateur des Prêtres du Sacré-Cœur.

Père Philippe Amanfo sj

Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

Pourquoi chercher parmi les morts

Paroles : Jean Debruynne Musique : Jo Akepsimas

Pourquoi chercher parmi les morts
Celui qui est vivant, Celui qui est vivant.

  1. Il est parti devant, Il est parti ailleurs
    Allez, gardez vos fleurs, Jésus est bien vivant.
  2. D’où vient, où va le vent, le dedans est dehors
    Et le tombeau du mort fait naître des vivants.
  3. Jésus, le Crucifié, Jésus est revenu
    Venez, tous les cœurs nus, Il est ressuscité !
    Jésus est bien vivant !