Homélie

Frères et sœurs,

La vie d’une association comme celle de chacun(e) d’entre nous est faite de choix. Dans cette perspective, les textes de la liturgie de ce dimanche nous invitent à « nous établir là où sont les vraies joies ». (prière d’ouverture de la messe)

Ce sont plus particulièrement la première lecture ainsi que l’évangile qui nous parlent de choix.

Tout choix est le résultat d’une évaluation et, comme nous sommes corps et esprit, il s’accompagne d’un sentiment de paix ou, au contraire, quand il est mauvais, il ne nous rend pas heureux. C’est avec cela en tête que je vous invite à un temps de réflexion sur le message de ce weekend : « Nous établir là où sont les vraies joies ».

Dans le livre de Josué qui raconte la conquête de la terre promise par le peuple d’Israël, Josué réunit les tribus d’Israël à Sichem (près de la ville actuelle de Naplouse) et les invite à faire un choix. Pour effectuer celui-ci, elles se réfèrent à leur expérience d’esclavage en Egypte ainsi qu’à celle qu’elles ont faite d’un voyage sans encombre jusqu’à leur pays. C’est sur ce vécu qu’elles s’appuient pour répondre : « Nous voulons servir le Seigneur, car, c’est lui notre Dieu ».

Et quand Jésus dit dans la synagogue de Capharnaüm ce que nous venons d’entendre, à savoir : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang à la vie éternelle », des paroles que ces auditeurs peuvent très mal comprendre, il invite aussi à un choix. Beaucoup s’en vont et Simon-Pierre lui répond : « Vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». Ceux qui optent pour Jésus ont compris le sens de ses paroles qui ne sont pas bien sûr purement matérielles mais expriment le lien de la Foi. La Foi est le résultat d’un choix ; elle implique la confiance ; elle est une démarche de confiance.

Dans l’extrait de la lettre que Paul adresse aux chrétiens d’Ephèse, il prend comme exemple l’amour qui unit l’homme et la femme dans un couple pour exprimer ce lien fort entre le Christ et la communauté des chrétiens, l’Eglise. Sa manière de présenter cette relation est pour nous aujourd’hui, en partie inadéquate mais elle est par ailleurs forte. Comme nous, Paul est dépendant d’un contexte de société. A son époque, il allait de soi que la femme soit soumise à son mari.  Cette conception du lien matrimonial a en bonne partie disparu, et heureusement, mais elle reste cependant encore ancrée et ce, de manière inhumaine, dans certaines cultures. Paul, par ailleurs, exprime positivement la force de l’amour par ces mots : « C’est comme cela que le mari doit aimer sa femme : comme son propre corps ». Il l’applique au lien existant entre le Christ et l’Eglise.

Notre adhésion à la Foi chrétienne est un choix que nous faisons sur base de notre vécu personnel dans la société d’aujourd’hui. Il y a pour chacun des « petits » et des « grands choix ». Nous parlons ici plus particulièrement des « grands » choix, ceux qui orientent notre vie, qui lui donnent, comme dit au début de cette homélie, les vraies joies.

Vers qui aller ?  Cette question de Pierre à Jésus revient à toute époque. Une autre façon de l’exprimer est de se dire : « Qu’est-ce qui me fait vivre ? ».  Notre monde comme nous-mêmes ne sommes pas parfaits. Prenons donc le temps de discerner entre ce qui nous aide à vivre et ce qui nous empêche de vivre. Les vacances, qui nous offrent plus de liberté, peuvent être propices à ce genre de démarche. Il est bon en tout cas de se réserver des moments de paix pour décanter les évènements qui font notre vie, les choix petits et grands qui la façonnent.

Nous vivons avec notre intelligence mais aussi avec notre cœur. Le Christ nous invite aujourd’hui à retrouver cela dans notre vie de croyant. Il y a les raisons de croire mais celles-ci sont intimement associées aux sentiments qu’elles suscitent. Quand il est dit au moment de la communion : « Que la Paix du Seigneur soit avec vous », c’est tout cela qui est exprimé.

Père Pierre Devos sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

Télécharger le PDF de l’homélie

Lire la prière universelle de ce dimanche.