Dimanche 2 mars 2025

8ème dimanche du temps ordinaire

Lectures

  • Ben Sira le Sage 27, 4-7 : Le fruit manifeste la qualité de l’arbre.
  • Psaume 91 : Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce.
  • 1 Corinthiens 15, 54-58 : Ô mort, où est ta victoire ?
  • Luc 6, 39-45 : Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil.

Lire les textes de la liturgie

Être porteur de vie.

Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri

Homélie

Frères et sœurs,

Les enseignements des lectures de ce jour nous invitent à être des porteurs de vie et non des porteurs de mort. Pour ce faire, c’est le « regard du cœur » qui importe. Ce regard réfère notamment à l’expérience que nous faisons toutes et tous du regard de l’autre qui peut être accueillant ou au contraire qui nous condamne. Les termes sont pris ici non pas dans leur sens strictement matériel mais comme expression, image d’une attitude que nous avons dans nos relations.

Dans la deuxième lecture, nous avons écouté St Paul parler du péché qu’il caractérise comme le dard de la mort. La mort c’est la solitude complète de la personne qui a détruit toute relation avec les autres. Le péché est en effet ce qui détruit, brise les bonnes relations qui existent entre nous. Il ne faut pas remonter aux temps anciens, aux récits bibliques pour comprendre sa réalité. C’est une réalité de chaque jour. Une réalité qui part de l’individu mais qui peut toucher aussi des populations. On prend ce qui appartient à l’autre pour assurer sa propre existence. On peut aller même jusqu’à le tuer. Ainsi, les guerres ont eu et ont encore aujourd’hui la plupart du temps des racines économiques. Un état cherche à s’approprier les richesses d’un autre état.

Dans ce même texte, il nous est dit de plus que « la loi renforce le péché ». A première vue cela parait incohérent. La loi est justement là pour protéger les individus, pour condamner le coupable et « rendre justice » à la victime. Pourtant, en y regardant de plus près, la loi pure et dure, appliquée par des personnes sans cœur, ne laisse pas la possibilité de retrouver un état de non-coupable, la possibilité du pardon. C’est comme si le péché était pétrifié, statufié, ne pouvait être éliminé. C’est en ce sens que la loi renforce le péché.

Ben Sirac, le sage, (première lecture) est attentif à ce lien qui existe entre les sentiments du cœur et leur expression, notamment dans la parole. Il s’aide aussi de comparaisons, d’images comme celle de l’arbre dont le fruit manifeste la qualité. Cette image se retrouve dans l’évangile de ce jour : « chaque arbre se reconnait à son fruit ». Ben Sirac et Jésus le font pour dire que l’homme bon tire le bien de son cœur qui est bon et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais.

Dans l’évangile de ce jour, Jésus fait un autre constat sur notre manière de nous comporter vis-à-vis des autres : nous regardons plus facilement ce qui ne va pas chez l’autre que ce qui ne va pas chez nous. Et il nous invite à enlever la poutre (il n’y va pas de main morte !) de notre œil afin de voir clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de notre frère.

A travers ces différentes paraboles, nous voilà donc invités à puiser la force de Dieu qui habite notre cœur pour apporter de la vie autour de nous c’est-à-dire ce qui brise les barrières que nous mettons entre nous comme l’exploitation de l’autre à notre profit, le mépris, l’ignorance, la jalousie… Il y a dans l’évangile de ce jour cette parole forte : « on ne vendange pas du raisin sur des ronces » ; on sème ainsi la mort.

Demandons aujourd’hui à Dieu de nous encourager à être des porteurs de vie, Lui qui, comme le dit St Paul aux Corinthiens, nous donne la victoire par Jésus-Christ.

Père Pierre Devos sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur.

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant : En ce dimanche, nous confions à Dieu notre Père, nos frères et sœurs, proches et lointains.

        Refrain : Sur les chemins de la vie, sois ma lumière, Seigneur.

    1. Le Pape est malade.
      Nous te le confions et nous te demandons qu’il traverse l’épreuve de la maladie avec courage et espérance.
      Nous te confions aussi l’Eglise, dans l’inquiétude, et les chrétiens du monde entier pour qui il est une figure du Bon Pasteur qui rassemble, réconforte et dynamise.
      Nous t’en prions Seigneur.
    2. En ces temps troublés pour les peuples du monde, nous te confions Seigneur ceux qui attisent les guerres et les conflits et ceux qui travaillent à trouver des chemins de paix.
      Nous te demandons de garder les pouvoirs politiques, économiques et médiatiques de tout aveuglement.
      Nous t’en prions Seigneur.
    3. Pour nos frères et sœurs musulmans, le ramadan s’ouvre à la fin de la semaine qui vient. Nous te confions Seigneur cette communauté d’hommes et de femmes, dans le monde entier, pour qui ce mois de jeûne est d’une grande importance spirituelle.
      Donne-leur courage et force pour le vivre dans la paix et la sérénité.
      Nous t’en prions Seigneur.
    4. A l’exemple du Christ qui nous demande d’être miséricordieux comme le Père est miséricordieux, nous te confions, Seigneur, notre communauté. Que chacun ait à cœur de vivre l’écoute et la paix, le pardon et la miséricorde pour que, unis par une même foi, nous soyons des témoins de ton amour.
      Nous t’en prions Seigneur.

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Un chant pour accompagner notre méditation

Ton regard

Paroles : Paul Maskens   Musique : Ruy Boff

Ton regard, une reconnaissance, une nouvelle naissance,
On s’y découvre frères. Ton regard, comme un baume apaisant
Sur une sourde brûlure, sur une vieille blessure.

  1. Pour regarder mes sœurs et mes frères humains, donne-moi ton regard,
    Ce regard qui relève et qui donne confiance.
  2. Comme une humble prière, un agenouillement, ton regard qui fait naître,
    Pour éternellement, donne-moi ton regard.
  3. Comme un flot fécondant une terre séchée, un Jourdain de verdure,
    Un torrent de pardon, donne-moi ton regard.
  4. Ce regard qui admire, ce regard qui écoute, la danse non éclose,
    Le geste en gestation, ce regard d’espérance.
  5. Comme une épée qu’on pose pour un adoubement, ce regard droit qui ose,
    Rendre à son vis-à-vis son poids de dignité.
  1. Comme une main tendue pour la même aventure, comme la main d’un frère,
    Sur la même galère, donne-moi ton regard.
  1. Ton regard qui réveille notre joie endormie, ton regard qui rallume,
    La flamme de l’amour offrande de la vie.
  1. Comme un coffre au trésor, dans ton œil on découvre des rubis de tendresse,
    Diamants de sagesse et de compréhension.