Dimanche 19 octobre 2025

29ème dimanche ordinaire

  • Exode 17, 8-13 : Le combat contre les Amalécites.
  • Psaume 120 : Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre.
  • 2Timothée 3, 14 à 4, 2 : Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps.
  • Luc 18, 1-8 : La parabole de la veuve importune.

Lire les textes de la liturgie

Le Fils de l’Homme
trouvera-t-il la foi sur terre ?

Quand Moïse tenait la main levée,
Israël était le plus fort. (Exode 37, 8-13)

Homélie

Frères et sœurs,

En ces temps où nous pourrions être désespérés face à détresses de notre société, Jésus avec sa parabole du juge dépourvu de justice nous invite à prier et, justement, à ne pas désespérer. Avec ses disciples il est en route vers Jérusalem : il va y mourir pour redonner la vie à l’humanité. Au long de ce chemin qui conduit à la vie, nous l’avons contemplé la semaine dernière libérant dix lépreux de leur esclavage. Et nous avons compris que c’était la foi en la surabondance de Jésus qui avait guéri le lépreux reconnaissant. En quoi cette parabole du juge dépourvu de justice éclaire-t-elle nos propres vies ? Regardons les acteurs de cette petite histoire.  En fait, à y regarder de près, ne nous arrive-t-il pas d’être l’un ou l’autre : le juge, la veuve ?

Il y a un juge qui ne craint pas Dieu et qui ne respecte pas les hommes. Un juge ? C’est-à-dire quelqu’un sur qui nous devrions compter pour nous aider à vivre et qui a la confiance du peuple. Malheureusement ce juge est « dépourvu de justice ». Jésus souligne les deux faces de son injustice.

D’un côté elle concerne Dieu, il n’y a en lui aucune crainte de Dieu. Ce n’est pas un problème de peur. Il ne reconnaît pas que sa propre origine est divine, qu’il vient de Dieu, surtout il ne veut croire ni en la grandeur ni en la bonté de Dieu. Finalement il pense qu’il peut vivre sans Dieu, qu’il s’est fait tout seul… N’est-ce pas ce que beaucoup aujourd’hui pensent dans notre monde ? De l’autre côté, son injustice concerne l’humanité : il ne respecte pas les hommes, il ne respecte pas la veuve.

Evidemment cette double injustice fait contraste avec ce qu’enseigne l’Ecriture : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même ». Ce juge est l’image de tout être humain qui croit pouvoir vivre par lui-même sans tenir compte de l’autre, que cet autre soit Dieu ou qu’il soit un être humain. Malheureusement, il nous arrive d’être comme cet homme.

Et puis il y a la veuve, bien ennuyante, qui frappe à la porte du juge. Son mari est mort. Elle a perdu le soutien de celui avec qui elle avait fondé sa vie. Le veuvage c’est une souffrance, une fragilité… La société au lieu de secourir la veuve, en rajoute à ses souffrances : ses adversaires voudraient la spolier, l’écraser. Elle est de ceux qui souffrent dans le monde, à l’autre bout du monde comme en Palestine, au Sud-Soudan, à Haïti, à Madagascar… ou tout près de chez nous comme ce SDF qui frappe à notre porte, un soir alors que nous ne l’attendions pas.

La femme va donc voir le juge, celui qui, normalement, « défend la veuve et l’orphelin », comme on dit dans toute la Bible. Elle y va et frappe à la porte à temps et à contretemps. Elle finit par obtenir gain de cause. Dans notre vie il nous arrive d’être du côté de cette veuve, comme elle, désemparés, seuls, dépourvus de tout soutien. Que faisons-nous en ces temps ? Sommes-nous effectivement dans la désespérance, ou au contraire faisons-nous confiance à la vie, à Dieu, aux hommes contre vents et marées, en frappant à temps et à contretemps à la porte de Dieu et des hommes ?

C’est bien la leçon que Jésus tire de cette parabole. Parce que, dans nos détresses et nos malheurs, nous osons prier Dieu, nous tourner vers Lui, nous savons reconnaître que sans Lui nous ne pouvons rien et que nous pourrons recevoir de lui le salut aujourd’hui même et dans l’éternité. C’est cela la foi, le fondement de notre prière, nous dit Jésus.

La foi à nouveau. Elle peut s’exprimer comme dans la première lecture, dans une confiance totale et ultime à Dieu : il suffit à Moïse, aidés par ses compagnons qui sont avec lui, Aaron et Hour, de lever les bras vers le ciel pour gagner la bataille, c’est-à-dire de « ne pas baisser les bras »

Mais il nous faut aller plus loin. La foi s’exprime aussi dans une présence active et fécondante à ceux qui nous entourent ici-bas, comme le demande Paul à Timothée : « Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. » Ces deux textes nous disent que la foi en Dieu ne pourra jamais aller sans le respect de l’homme. Avoir la foi c’est inséparablement craindre Dieu et respecter l’homme. En cela, nous nous préparons aujourd’hui et ici bas, hic et nunc, à accueillir le Christ quand il reviendra.

C’est ainsi que, à cette Parole de Dieu que nous venons de méditer aujourd’hui, fait écho à la première exhortation apostolique du Pape Léon, « Dilexi te », « je t’ai aimé ». Il rappelle le mystère inépuisable que le Pape François a approfondi dans l’encyclique « Dilexit nos », « Il nous a aimés », sur l’amour divin et humain du Cœur du Christ. Nous y admirons la manière dont Jésus s’est identifié « avec les plus petits de la société » et comment, par son amour donné jusqu’à la fin, il a révélé la dignité de tous les êtres humains, surtout lorsqu’« ils sont plus faibles, plus misérables et plus souffrants ». Contempler l’amour du Christ « nous aide à être plus attentifs aux souffrances et aux besoins des autres, nous rend assez forts pour participer à son œuvre de libération en tant qu’instruments de diffusion de son amour ».

Frères et sœurs, demandons au Seigneur cette foi, demandons-lui de la faire grandir en nous pour que nous devenions toujours plus témoins de son amour, en réponse à l’appel des plus pauvres et des plus petits de notre humanité.

Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant :

Le Seigneur Dieu nous invite à mettre notre confiance dans sa puissance et son amour infinis pour tous les hommes.
C’est pourquoi nous lui présentons nos prières aux dimensions du monde.

Refrain : Seigneur, entends la prière qui monte de nos cœurs.

  1. Nour te prions, Seigneur, pour la Mission.
    Pour que l’Esprit Saint soutienne les croyants persécutés et que les missionnaires, qu’ils agissent ici en Belgique ou à travers le monde,
    se sentent appuyés par ce même Esprit et qu’ils voient leur foi se renforcer face aux difficultés.
    Écoute et prends pitié.
  2. Nous te prions Seigneur pour notre humanité.
    Que l’Évangile apporte l’espérance et la consolation aux régions touchées par la pauvreté, les conflits ou les catastrophes naturelles,
    et pour que les associations de solidarité reçoivent un soutien efficace.
    Écoute et prends pitié.
  3. Nous te prions, Seigneur, pour les responsables politiques et économiques. Qu’ils soient guidés par un désir sincère de justice et de paix, et qu’ils deviennent de véritables artisans de paix, comme le souhaite le Christ.
    Écoute et prends pitié.
  4. Nous te prions, Seigneur, pour notre communauté chrétienne.
    Pour que l’Esprit Saint affermisse ceux qui sont déjà engagés dans la mission et qu’il suscite de nouvelles bonnes volontés au sein de notre communauté.
    Écoute et prends pitié.

Le célébrant : Seigneur, écoute avec bonté les prières de la communauté chrétienne ici rassemblée, nous te les présentons à toi qui es vivant pour les siècles des siècles. Amen.

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Un chant pour accompagner notre méditation

Ecoute la voix du Seigneur

Texte : Didier Rimaud / CNPL – Musique : Jacques Berthier

  1. Écoute la voix du Seigneur
    Prête l’oreille de ton cœur,
    Qui que tu sois Ton Dieu t’appelle,
    Qui que tu sois, Il est ton Père.

Refrain : Toi qui aimes la vie,
O toi qui veux le bonheur,
Réponds en fidèle ouvrier
De sa très douce volonté,
Réponds en fidèle ouvrier
De l’Évangile et de sa paix.

  1. Écoute la voix du Seigneur,
    Prête l’oreille de ton cœur.

    Tu entendras que Dieu fait grâce,
    Tu entendras l’Esprit d’audace.
    R/

  2. Écoute la voix du Seigneur,
    Prête l’oreille de ton cœur.

    Tu entendras crier les pauvres,
    Tu entendras gémir ce monde. R/

  3. Écoute la voix du Seigneur,
    Prête l’oreille de ton cœur.

    Tu entendras grandir l’Église,
    Tu entendras sa paix promise. R/

  4. Écoute la voix du Seigneur,
    Prête l’oreille de ton cœur.

    Qui que tu sois fais-toi violence,
    Qui que tu sois, rejoins ton frère. R/