Dimanche 10 avril 2022

Dimanche des Rameaux (C)

Luc 22,14 – 23, 56

Textes de la liturgie (à consulter ici)

  • Luc 19, 28-40 : Entrée royale de Jésus à Jérusalem.
  • Isaïe 50, 4-7 : Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille.
  • Psaume 21 : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
  • Philippiens 2, 5b-11 : Obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
  • Luc 22, 14 – 23, 56 : La Passion de Jésus selon saint Luc.

L’entrée de Jésus à Jérusalem (Giotto, 1303-1306)
Chapelle des Scrovegni à Padoue

L’homélie

Frères et sœurs,

Luc décrit longuement l’entrée dans la ville sainte dans laquelle Jésus met soigneusement en scène celle-ci et se fait acclamer roi là où, à plusieurs reprises, durant sa vie publique, il avait refusé d’être fait roi par la foule. Cela signifie que l’heure était venue pour lui de manifester au monde sa royauté. Mais quelle royauté ?

En entrant à Jérusalem de la manière prédite par l’oracle du Prophète Zacharie où la cité de David est invitée à « pousser des cris de joie à l’entrée de son roi juste, victorieux et humble monté sur un ânon » (Za 9,9), Jésus révèle le sens de sa royauté. Dans la tradition orientale, l’ânon était un animal de paix par rapport au cheval, un animal de guerre et de puissance. En entrant dans Jérusalem sur un ânon, Jésus se présente à cette ville comme un roi de paix qui ne vient pas s’imposer par le fil de l’épée et les bouts de flèches, un roi qui vient restaurer le vrai visage de cette ville, celui d’être Jérusalem c’est-à-dire la ville de paix ou la fondation de paix.

Pour ce faire, Jésus entreprend de la libérer des fausses images de la royauté qui exaltent la royauté politique, militaire, glorieuse, forte, puissante et écrasante. Il le fait en étant un signe de contradiction. Sa royauté est tournée en dérision. Un écriteau est posé au-dessus de lui avec pour mention : “Jésus roi des juifs”. Sa couronne est une couronne d’épines ; son trône est la croix ; sa cour est faite des condamnés ; il est abandonné. Bref Jésus est un roi sans pouvoir, sans puissance, sans armée, faible, humilié, écrasé, abandonné, plus vaincu que victorieux.

Le message de Jésus est clair, son royaume n’est pas de ce monde ou n’est pas à la manière de ce monde. Dans son royaume, il règne autrement car il fait de l’autre un roi. Ainsi, le vrai roi est celui qui sert, le vrai grand est le petit, la force est dans la miséricorde et dans la longanimité, la puissance dans la charité, la vie dans le don de soi, la pierre rejetée devient la pierre d’angle… C’est l’évangile qui se révèle dans le signe de l’ânon, celui qui rejoint les hommes dans la vérité de leurs pauvretés intérieures.

Frères et Sœurs,

Il va sans dire que nous aspirons tous, individuellement et collectivement à une paix vraie, profonde et durable. Beaucoup d’effort ont été faits, mais d’autres efforts sont encore à fournir. La vraie paix ne peut germer de la terre que si elle s’enracine sur des socles profonds que Jésus nous propose aujourd’hui. Ils consistent à abandonner nos fausses conceptions de la grandeur. Cette course vers la fausse grandeur est infernale et cause les injustices et la violence de toutes sortes. La vraie grandeur réside dans le service, dans la place qu’on donne à l’autre d’exister ; la vraie puissance dans la charité, la vraie force dans le pardon, la vraie vie dans le don de soi.

Quant à nous disciples du Christ nous savons que si nous laissons Jésus régner dans nos cœurs, y faire son trône nous serons suffisamment libres de cet appétit infernal vers cette fausse grandeur. La vraie grandeur réside aussi dans la solidarité avec les pauvres, les victimes de la violence et des injustices de toutes sortes. En acceptant la violence qui le mène à la mort, Jésus parfait cette solidarité envers tous les hommes et femmes les ayant subies. La vraie grandeur enfin est dans la patience et la fidélité face à l’adversité. Ce que Jésus montre durant sa passion. Entrons donc dans la semaine sainte attentifs à ce Jésus qui veut nous renouveler en profondeur. Amen.

Père Williams Dhelonga s.j.
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Pour accompagner la prière

Fais paraître ton jour

Texte : Didier Rimaud – Musique : Jacques Berthier

Refrain : Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce.
Fais paraître ton jour que l’Homme soit sauvé !

  1. Par la Croix du Fils de Dieu,
    Signe levé qui rassemble les nations.
    Par le corps de Jésus-Christ,
    Dans nos prisons, innocent et torturé.
    Sur les terres désolées, terres d’exil,
    Sans printemps, sans amandier. R/
  2. Par la Croix du bien-aimé,
    Fleuve de paix où s’abreuve toute vie.
    Par le corps de Jésus-Christ,
    Hurlant nos peurs dans la nuit des hôpitaux.
    Sur le monde que tu fis pour qu’il soit beau
    Et nous parle de ton nom. R/
  3. Par la croix du Serviteur,
    Porche royal où s’avancent les pécheurs.
    Par le corps de Jésus-Christ, nu, outragé
    Sous le rire des bourreaux.
    Sur les foules sans berger et sans espoir
    Qui ne vont qu’à perdre cœur. R/
  4. Par la croix de l’Homme-Dieu,
    Arbre béni où s’abritent les oiseaux.
    Par le corps de Jésus-Christ,
    Recrucifié dans nos guerres sans pardon.
    Sur les peuples de la nuit et du brouillard
    Que la haine a décimés. R/
  5. Par la croix du vrai Pasteur, Alléluia
    Où l’enfer est désarmé,
    Par le corps de Jésus Christ, Alléluia,
    Qui appelle avec nos voix,
    Sur l’Eglise de ce temps, Alléluia,
    Que l’Esprit vient purifier. R/
  6. Par la croix du Premier-né, Alléluia,
    Le gibet qui tue la mort,
    Par le corps de Jésus Christ, Alléluia,
    La vraie chair de notre chair,
    Sur la pierre des tombeaux, Alléluia,
    Sur nos tombes à venir. R/
  7. Alléluia, Alléluia, Alléluia, Allélu, Alléluia (ter). R/