Dimanche 11 juillet 2021
15ième dimanche ordinaire (année B)

L’homélie

Frères et sœurs,

Là où nous en sommes de la lecture de l’évangile de Marc, les foules de Palestine ont été témoins de la merveilleuse histoire de Jésus : c’est un homme pas comme les autres, qui enseigne avec sagesse, qui guérit les malades, qui chasse les esprits impurs, qui pardonne les péchés, un homme extraordinaire qui va même jusqu’à ressusciter la petite fille de Jaïre et la femme qui avait des pertes de sang. Deux femmes qui s’adressaient à lui avec toute la foi de leur cœur. Souvenez-vous, c’était il y a quinze jours. (Mc 5, 21-43)

Et pourtant cette grande œuvre de guérison et de libération, c’est un véritable combat où il s’affronte aux démons, il les chasse, ils se révoltent. C’était il y a trois semaines, dans cet épisode étonnant où il envoie une légion de démons se réfugier dans un millier de porcs qui se noient dans la mer. (Mc 5, 1-20)

Ce combat avec le diable, il le vit même dans sa famille : nous l’avons vu dimanche dernier quand il était jalousé, mal reçu à Nazareth, son lieu d’origine. (Mc 6, 1-5).

La leçon de l’évangile de ce jour est encore plus surprenante. Jésus que nous appelons, avec son Père, régulièrement dans nos prières le « tout-puissant », a besoin des hommes pour accomplir sa tâche. Vous vous souvenez, parmi ceux qui le suivaient, il en a choisi et appelé douze pour être avec lui (Mc 3, 13-19), comme Dieu appelait Amos dans la première lecture : « Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. » (Am 7, 15) Aujourd’hui Jésus envoie les Douze deux par deux pour faire la même chose que lui, pour être à l’œuvre avec lui, comme lui… Il leur donne autorité sur les esprits impurs… cette autorité que les gens reconnaissaient en lui en disant : « On n’a jamais rien vu de pareil ! » (Mc 2, 13). Il met entre leurs mains toute son autorité, c’est-à-dire tout ce dont ils ont besoin pour réaliser, comme lui, le salut de Dieu. C’est pourquoi ils n’ont pas à emporter de pain ni de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture, pas de tunique de rechange. Tout ce matériel de campagne, en quelque sorte, n’est pas nécessaire puisque tout leur sera donné : c’est Dieu qui agira en eux et par eux. C’est cela avoir autorité… Cette autorité qui lui vient de son Père, Jésus la communique à ses frères qu’il envoie en mission.

Bien sûr nous rendons grâce pour toutes ces merveilles, pour cette mission de Jésus, des Douze, pour cette présence et cette action de Dieu parmi nous. Mais nous devons faire plus que rendre grâce, car nous sommes tous concernés, nous tous ici rassemblés… C’est le message que nous recevons chacune et chacun d’entre nous.

Et il est double. Tout d’abord, aujourd’hui encore Dieu nous envoie pour annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile, pour être des artisans de paix, pour agir et faire de grandes choses, des miracles certainement, mais surtout pour être des témoins de la miséricorde et du pardon. Et cela pas seulement en priant et en pratiquant notre religion, ni même en faisant des miracles extraordinaires, mais en agissant et en travaillant à construire un monde meilleur…

Frères et sœurs, voilà notre Mission, à tous et à chacun. Dieu a mis entre nos mains tout ce qu’il faut pour que nous soyons efficaces et de vrais artisans de paix : notre intelligence, notre sagesse, notre corps avec toute ses merveilles, le pain et le vin que je vais offrir dans quelques instants à l’autel qui symbolisent tout le travail de la terre et de l’humanité, toutes les richesses de ce monde, notre capacité à nous parler et à nous écouter, nos relations, notre famille, nos amis… Avec tout cela, Dieu donne à l’homme, depuis l’origine, la puissance et l’autorité qui vient de Dieu pour faire de grandes choses. C’est ce que Saint Paul dit aux Ephésiens : « Il nous a choisis dans le Christ avant la fondation du monde » (Ep 1, 3-14).

L’évangile de ce jour nous offre un second message. Les disciples sont appelés et envoyés, deux par deux ! Tout commence par cette impérieuse nécessité d’être deux, de ne pas être seul, d’être avec un autre. Deux, c’est un début de communauté. Il faut être Église, une communauté, pour annoncer la Bonne nouvelle et transmettre tout le souffle qu’elle porte en elle. Dès lors que nous ne sommes pas seuls, la route se fait plus facile, plus audacieuse et surtout plus lumineuse lorsque qu’elle se déroule dans les ténèbres qui souvent nous menacent.

Alors, frères et sœurs, rendons grâce au Seigneur pour la merveille de cette mission, de ce don, qu’il nous confie, et remettons-nous en route à sa suite pour remplir la mission qu’il nous confie, qui que nous soyons, quel que soit notre âge…

Dieu a besoin de nous ! Dieu a besoin de nous, ensemble

Henri Aubert s.j.
Communauté Notre Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner la prière:
Prenons la main que Dieu nous tend

Paroles : Didier Rimaud – Musique : Jo Akepsimas

1. Prenons la main que Dieu nous tend, voici le temps,
   Le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
   Jésus est mort un jour du temps,
   Voici le temps, le temps de rendre grâce à notre Père.
   L’unique Esprit bénit ce temps, prenons le temps,
   Le temps de vivre en grâce avec nos frères.
2. Prenons la paix qui vient de Dieu, voici le temps,
   Le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
   Jésus est mort pour notre vie,
   Voici le temps, le temps de rendre grâce à notre Père.
   Son règne est là, le feu a pris, prenons le temps,
   Le temps de vivre en grâce avec nos frères.
3. Prenons les mots que dit l’amour, voici le temps,
   Le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
   Jésus est mort, le livre est lu,
   Voici le temps, le temps de rendre grâce à notre Père.
   Un même Esprit nous parle au cœur, prenons le temps,
   Le temps de vivre en grâce avec nos frères.
4. Prenons le pain qui donne tout, voici le temps,
   Le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
   Jésus est mort, Jésus nous vient,
   Voici le temps, le temps de rendre grâce à notre Père.
   Soyons du corps où tout se tient, prenons le temps,
   Le temps de vivre en grâce avec nos frères.