Dimanche 11 septembre 2022

24ème dimanche du temps ordinaire (C)

Textes de la liturgie

  • Ex 32, 7…14 : Dieu pardonne à son peuple.
  • Psaume 50 : Oui je me lèverai et j’irai vers mon Père.
  • 1 Tim 1, 12-17 : Le Christ Jésus est venu sauver les pécheurs.
  • Luc 15, 1-10 : Dieu trouve sa joie à pardonner.

Lire les textes de la liturgie

Où y a-t-il de la joie dans notre vie ?

Image officielle du Jubilé de la Miséricorde (2015-2016).
Le Fils, “miséricordieux comme le Père”, porte la brebis  perdue de l’Évangile.

L’homélie

Frères et sœurs,

Frères et sœurs,

Où y a-t-il de la joie dans notre vie ?
Voilà une question que nous ne nous posons peut-être pas souvent et qui est pourtant capitale, essentielle, si nous voulons découvrir comment Dieu vient à notre rencontre, comment il se rend présent à nous. Où la joie surgit-elle ? Quelle en est la source ? Dans nos journées, dans nos activités, dans notre vie ? Oui, où est la joie ?

Cette question est d’autant plus urgente que nous vivons des temps plutôt moroses et déprimants : guerre, crises écologique et climatique, crises énergétique et alimentaire, inflation, violence, terrorisme, pauvreté, migration… La liste est longue des inquiétudes et des sujets qui obscurcissent notre horizon. A tel point qu’évoquer la joie pourrait presque paraître incongru, voire déplacé. Est-ce vraiment le moment alors que…

Et pourtant, n’est-ce pas lorsque nous sommes perdus, en plein brouillard, que c’est justement le moment de sortir la boussole qui va nous permettre de retrouver le fil et le chemin ? Et si la joie était notre boussole ? La boussole qui nous indiquerait la route de la vie dans ce monde gris et déprimant où tant de choses nous promettent du bonheur et ne produisent finalement que tristesse et déception ?

Dans les trois textes d’aujourd’hui, la situation de départ est à chaque fois franchement déprimante et négative. Le peuple d’Israël adore de faux dieux et met sa confiance dans des statues de veaux en métal qu’il s’est fabriquées lui-même pour plus de sûreté. Paul se souvient de qui il était avant sa conversion : un persécuteur, un violent – combien de chrétiens a-t-il envoyés en prison ou au bourreau -, un blasphémateur. Et le berger de la parabole constate la disparition d’une de ses brebis, tout comme la femme une de ses pièces d’argent. Dans ces quatre situations, il y aurait tout ce qu’il faut pour s’asseoir, se lamenter et laisser tomber. Ce peuple a vraiment la nuque raide, rien à faire ! Ce Paul est vraiment un barbare, irrécupérable. Encore une brebis perdue, encore une pièce volée, ça n’ira donc jamais comme il faut ? Il y aurait toutes les raisons de baisser les bras, comme aujourd’hui en fait… Qu’est-ce qu’on peut bien y faire ?

Or, à chaque fois, c’est une autre route qui est prise, une autre voie qui est choisie et qui mène à un tout autre résultat… Moïse prend la parole et rappelle à Dieu ses promesses et tout ce qu’il a déjà accompli pour son peuple depuis Abraham, Isaac, Jacob et la sortie d’Égypte. Est-ce vraiment le moment de tout arrêter ? Paul, lui, se souvient de la grâce abondante dont Dieu a fait preuve envers lui et de la miséricorde inouïe dont il a bénéficié : comment pourrait-il maintenant baisser les bras ? Au contraire, il éprouve une immense gratitude pour celui qui lui donne la force, qui l’a estimé digne de confiance et qui lui a fait miséricorde. Quant au berger et à la femme de l’Évangile, ils se mettent tous deux en route, et partent à la recherche de ce qui est perdu.

Et le résultat, c’est une joie sans mélange : « Réjouissez-vous avec moi car j’ai retrouvé ma brebis, j’ai retrouvé ma pièce, qui était perdue ! » Oui, il y a de la joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se convertit !

Alors, frères et sœurs, si vous regardez l’état de notre monde, de notre Église, ou même, pourquoi pas, de notre communauté de la Chapelle en ce redémarrage, vous pouvez vous asseoir, baisser les bras et vous lamenter. C’est quand même pas terrible, non ? Où vous pouvez vous lever, vous rappeler tout ce que Dieu a déjà fait, toute la grâce, toute la force, toute la miséricorde dont il a déjà fait preuve envers nous et vous mettre en route pour chercher ce qui était perdu… vous rappelant en chemin ses promesses, qu’il est venu pour les malades et les pécheurs, pour les temps de crises et d’angoisse, et que, ce qu’il a déjà fait, il le fera encore…

Père Paul Mavaux sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

Venez, Dieu nous appelle

Paroles : Benoît Gschwind – Musique : Bertrand Bayle

Venez, Dieu nous appelle, sa Parole nous rassemble.
Venez, c’est jour de fête ; entrez, Dieu nous attend

  1. Entrez, entrez avec confiance, la table déjà est préparée…
    Peuple de Dieu marqué par son passage,
    Dieu nous attend avec patience pour être son Église.
  2. Entrez, entrez dans le silence, la table déjà est préparée…
    Peuple de Dieu, d’exode en exode,
    Dieu nous attend avec patience pour être son Église.
  3. Entrez dans l’espérance, la table déjà est préparée…
    Peuple de Dieu vivant de l’Évangile,
    Dieu nous attend avec patience pour être son Église.
  4. Entrez, entrez dans l’alliance, la table déjà est préparée…
    Peuple de Dieu promis à la tendresse,
    Dieu nous attend avec patience pour être son Église.