Dimanche 14 mai 2023

6ème  dimanche de Pâques (A)

Lectures

  • Actes 8, 5-8.14-17 : L’Evangile en Samarie.
  • Psaume 65 : Terre entière, acclame Dieu, chante le Seigneur.
  • 1 Pierre 3, 15-18 : Le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés.
  • Jean 14, 15-21 : Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur.

Lire les textes de la liturgie

La sagesse du Mystère de Dieu

 

L’homélie

Frères et sœurs,

Les textes de ce dimanche s’adressent à nous comme à des adultes libres de faire des choix et responsables de ceux-ci. Ma vie comme la vôtre est faite de choix que nous prenons et dont nous assumons tant bien que mal les conséquences. S’y ajoute le fait que pour bien vivre ensemble, il faut des lois, des règles communes.

Dans l’extrait de sa lettre que nous venons d’écouter, Pierre invite les chrétiens à « avoir une conscience droite » face aux calomnies de leurs adversaires. Par ailleurs, dans l’évangile, Jean utilise un langage qui parait mystérieux : « D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus mais, vous, vous me verrez vivant… »

Ces contrastes de langage me posent question. Pourquoi ce mélange de langage clair et de langage mystérieux ?

Cela vaut la peine d’essayer d’apporter une réponse à cette question. Je vous propose une manière d’y répondre. A vous de juger si elle est bonne et de faire votre choix.

Tout d’abord, il est un fait que lorsque nous réfléchissons à des réalités qui dépassent nos capacités humaines, qui dépassent les limites de nos sens, ne fut-ce que celui de la vision, du toucher, en fait, de nos limites dans l’espace et le temps, nous ne pouvons faire autrement que les aborder à partir de ces moyens dont nous disposons. Et si nous avons un peu de bon sens comme on dit, d’humilité, nous reconnaissons que les réponses que nous trouverons ne sont que partielles.

La réalité de Dieu dépasse nos moyens d’investigation. Toutes nos approches intellectuelles ou visuelles sont des approches partielles qui ne nous satisfont pas. Un exemple que je vous partage est celui des fresques représentant Dieu, fresques qu’on trouve dans beaucoup d’églises, souvent au fond du chœur, derrière l’autel. Dieu y est représenté comme un père assis sur un trône et un personnage qui nous représente est agenouillé devant Lui. Ce genre d’image ne m’inspire pas personnellement car je ne me vois pas rester longtemps heureux dans cette attitude et donc encore moins pour l’éternité.

Cela m’invite à aborder la réalité de Dieu autrement que par une imagerie humaine. Je vous propose de l’aborder à partir de votre expérience de vie. On ne vit pas seul. La vie est une réalité relationnelle, une sorte de dialogue continu avec les uns et les autres. C’est pour moi une manière de percevoir ce mystère de Dieu, Père, Fils et Esprit, trinitaire comme on dit.

Croire est une démarche de confiance dans laquelle les autres autant que Dieu sont partie prenante. Le premier commandement ne dit-il pas : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces, et ton prochain comme toi-même ». Cette démarche, elle implique la parole, le dialogue, le souffle. Le souffle, on ne le voit pas mais il existe, il est bien là. Il est ici une belle expression de cet Esprit dont il sera question à la Pentecôte. En partant de cette expérience, on peut entrer ne fut-ce qu’un petit peu dans ce « mystère de la Trinité », qui exprime trois facettes d’une même réalité : Dieu fait homme et le souffle de Dieu qui le situe au plus intime de nous-même. Il y a quelque chose d’unique dans notre Foi de chrétien, c’est le fait que Dieu s’est fait Homme, s’est fait proche de nous. Il est à la fois ce mystère qui nous dépasse et ce Christ, proche de nous.

Les lectures de ce jour nous situent entre cette réalité spatio-temporelle et l’infini de Dieu qui nous dépasse, qui est un mystère.

Il vaut mieux, je pense pour ma part, ne pas se faire de représentations de Dieu. Elles déçoivent tôt ou tard car elles sont incapables de donner une vision de l’infini, de l’éternité.

Gardons cette expérience du souffle qu’on ne voit pas mais qui peut représenter cette force aimante, cet Esprit qui est Dieu, qui est vie.

Le mystère n’est pas une manière de cacher quelque chose, une consolation pour le crédule mais est en fait la reconnaissance que la réalité de Dieu nous dépasse mais qu’Il s’est fait proche de nous et que nous vivons de son esprit, cet Esprit d’Amour qui donne sens à nos vies.

Père Pierre Devos sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

Viens Esprit créateur

Paroles et musique : Communauté du Chemin Neuf

Viens, Esprit créateur
Que rayonne en nous ta beauté
Esprit de grâce et de lumière
Amour sans fin, embrase-nous

  1. Toi, le don, l’envoyé de Dieu,
    Tu œuvres en nous au nom du Père
    Tu es amour, feu, source vive,
    Onction de force et de douceur.
  2. Fais-nous le don de ton amour,
    Toi qui sondes nos pauvretés
    Murmure du Fils au cœur du Père,
    Enseigne-nous comment prier.
  3. Répands en nous la paix de Dieu,
    Que soit purifiée notre foi
    Toi, la clarté de notre nuit,
    Qu’à jamais nous vivions en toi.
  4. Exulte en nous, Père des pauvres
    Comme exulta en toi le Fils
    Et que l’Eglise chante la gloire
    Du Dieu vivant et trois fois saint.