Dimanche 1er juin 2025

Septième dimanche de Pâques

Lectures

  • Actes 7, 55-60 : Le martyre d’Etienne.
  • Psaume 96 : Le Seigneur est Roi, le Très-Haut sur toute la terre.
  • Apocalypse 22, 12 … 20 : Je suis l’alpha et l’omega.
  • Jean 17, 20-26 : Que tous soient un !

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Que tous soient un !

Homélie

Frères et sœurs,

Le chapitre 17 de l’Évangile de saint Jean dont nous avons entendu un extrait est tout à fait saisissant. Il nous fait entrer en effet dans la prière même que Jésus adresse à son Père. Les autres évangélistes nous montrent souvent Jésus qui se retire, seul, sur la montagne, pour prier, mais saint Jean est le seul qui ose nous faire entendre les mots que Jésus adressait à son Père. En particulier, cette prière qu’il exprime pour ses disciples, c’est-à-dire, finalement pour nous aussi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. »

Et quel est le cœur de la prière de Jésus ? « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Il y a ainsi trois unités, trois communions, qui sont reliées les unes aux autres.

La communion entre Jésus et son Père d’abord. « Nous sommes uns, dit Jésus, toi en moi et moi en toi. » C’est la communion première dont tout le reste découle. Car cette communion implique que partout où Jésus se montre, parle et agit, c’est Dieu lui-même qui se montre, parle et agit. Les œuvres du Christ que nous voyons, sont les œuvres du Père que nous ne voyons pas, parce qu’ils sont uns. Jésus nous révèle ainsi qui est le Père, ce qu’il veut et ce qu’il fait.

Mais cette unité et cette manifestation pourraient nous rester totalement extérieure, étrangère et nous laisser indifférents : que Jésus et le Père soient uns, voilà qui nous fait une belle jambe à nous qui ne sommes ni l’un ni l’autre, si cette unité ne se prolongeait jusqu’à nous, et ne venait nous prendre en elle.

Car la seconde communion, la seconde unité dont Jésus parle, c’est celle qui l’unit, lui avec ses disciples, avec nous, qui croyons dans sa Parole : « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. » Dans cette communion entre Jésus et son Père, puis entre Jésus et nous, c’est l’amour qui se transmet et qui se communique, c’est l’amour qui circule. L’amour se donne et se fait connaître, il s’éprouve : le Père demeure dans le Fils parce que le Père aime et se donne à lui, comme Jésus demeure en nous parce qu’il nous aime et se donne à nous. C’est ce que nous pouvons expérimenter dans notre prière comme dans les sacrements et en particulier dans l’eucharistie où nous recevons le corps du Christ auquel nous communions. Et parce que le Père demeure dans le Fils, le Fils peut demeurer en retour dans le Père. Et comme Jésus demeure en nous, nous pouvons demeurer en lui si nous le voulons en répondant à son amour par le nôtre. Ainsi, un unique amour se donne, se communique, se transmet, se partage, du Père au Fils, du Fils aux disciples, du disciple au Fils et du Fils au Père : « pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux »

De cette double communion jaillit alors et en découle une troisième, celle qui nous unit entre nous, nous, les disciples, communion qui devient signe et annonce pour le monde qui la voit : « Que tous soient un, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé. » La communion, l’unité qui unit tous les disciples est le témoignage par excellence de l’Amour du Christ et de l’amour de Dieu pour tous les hommes.

Prenons le temps de contempler cette communion d’amour qui unit le Père et Jésus, Jésus et nous et à laquelle nous sommes appelés entre nous. C’est important de commencer par là, et de ne pas trop vite nous désoler des divisions qui déchirent effectivement le corps du Christ et qui se transforment souvent en contre-témoignages. Regardons d’abord et laissons-nous toucher par la manière dont Jésus demeure en nous, par la manière qu’il a de nous aimer et de nous montrer l’amour du Père, et comment nous sommes appelés à entrer dans cette dynamique d’amour mutuel, avec eux et entre nous. N’est-ce pas beau ? N’est-ce pas plein d’espérance ? N’est-ce pas révélateur de notre dignité profonde, si c’est à cela que nous sommes appelés, si c’est pour cela que nous sommes faits ?

Et si, dans un second temps, nous pouvons aussi nous désoler de ne pas vivre davantage cette communion avec Jésus, avec le Père et surtout entre nous, peut-être pouvons-nous alors mieux comprendre et entrer dans l’exclamation finale de l’Apocalypse qui chante sur tous les tons un unique appel et un unique désir : « Viens ! ». Ce cri du cœur qui s’adresse à Jésus : « Amen, viens Seigneur Jésus, sans tarder ! » Mais qui est aussi le cri du cœur que Jésus nous adresse à son tour : « L’Esprit et l’épouse disent : viens ! Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de vie, gratuitement. » Gratuitement !

Frères et sœurs, la communion, l’unité dans l’amour ne se décrète pas et ne se réalise pas à la force du poignet ou du mérite. Cette communion, elle se reçoit et elle se réalise lorsque notre désir nous fait prier le Christ et lui dire : « viens ! ». Et lorsque nous ouvrons notre cœur à l’appel qu’il nous adresse de la même manière : « Viens ! Viens te désaltérer à ma source d’eau vive, gratuitement. » Alors, si nous sommes parfois désolés par les divisions qui déchirent l’humanité, qui déchirent les croyants, qui déchirent l’Église, regardons cette unité d’amour à laquelle nous sommes appelés, pour laquelle Jésus prie et qu’il réalise lui-même avec son Père et avec nous. Venons à lui et prions-le de toute notre foi et de tout notre désir : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! »

Père Paul Malvaux sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant : Avant de quitter ce monde, Jésus a annoncé à ses disciples qu’il enverrait son Esprit. Laissons monter humblement vers lui, notre prière pour tous les hommes et femmes de ce monde.

Refrain : Jésus, toi qui as promis d’envoyer l’Esprit
à ceux qui te prient,
Ô Dieu, pour porter au monde ton feu
voici l’offrande de nos vies.

  • Seigneur Jésus, à l’approche de la Pentecôte, envoie ton Esprit d’amour sur notre Eglise pour qu’elle devienne selon ton désir, signe d’unité et de paix.
    Jésus, nous t’en prions.
  • Seigneur Jésus, envoie ton Esprit de discernement aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui, particulièrement à tous ceux qui gouvernent un pays ou une institution.
    Jésus, nous t’en prions.
  • Seigneur Jésus, envoie ton Esprit d’Unité sur tous les Chrétiens de ce monde, sur les croyants des autres religions et sur les hommes et les femmes de bonne volonté.
    Jésus, nous t’en prions.
  • Seigneur Jésus, envoie ton Esprit d’audace sur notre communauté pour aider chaque membre à rendre témoignage de ton Amour et de ta Miséricorde dans ce monde.
    Jésus, nous t’en prions.

Le célébrant : Dans ton amour, accueille notre prière, Seigneur, et donne-nous de rester attentifs aux besoins, de tous nos frères. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

D’après la Prière Universelle
de la Paroisse Saint-Pierre en Val de Loire

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Un chant pour accompagner notre méditation

Nul n’a jamais vu Dieu

Paroles : Sœur Marie-Claire – Musique : Philippe Robert

  1. Nul n’a jamais vu Dieu,
    nul ne sait qu’il est Père,
    Mais Jésus nous l’a révélé,
    et l’homme apprend qu’il est aimé.
  2. Nul ne connaît le Fils,
    nul n’en sait le mystère,
    Mais les pauvres seront comblés,
    et l’homme apprend qu’il est aimé.
  3. Nul ne connaît son cœur,
    nul n’en sait la misère,
    Mais l’Esprit vient pour l’habiter,
    et l’homme apprend qu’il est aimé.
  4. Nul ne saurait unir
    les enfants de la terre,
    Mais l’amour veut tout rassembler,
    Et l’homme apprend qu’il est aimé.