Dimanche 21 mars 2021
Cinquième dimanche de Carême:
Suivons-le

L’homélie

Frères et sœurs,

L’évangile de ce jour commence avec une demande : « nous voudrions voir Jésus ». Cette demande exprimée il y a deux mille ans n’est-elle pas encore la nôtre ? Si nous nous rassemblons aujourd’hui autour de la parole de Dieu, n’est-ce pas avant tout pour mieux le « voir », c’est-à-dire mieux le connaitre et par là mieux l’aimer et le servir. Avant même d’écouter la réponse de Jésus, demandons intérieurement au Seigneur de faire grandir en nous ce désir de toujours mieux le connaître.

Face à la demande que lui relaient les disciples, Jésus ne répond pas à moitié. Il dévoile pleinement qui il est, la dynamique qui l’anime. Et cette dynamique c’est celle du don, d’un don plein et entier, amoureux, total. La vie entière de Jésus n’est rien d’autre que le don que Dieu fait de lui-même aux hommes. En prenant l’image du grain de blé, Jésus exprime avec force ce don. Le grain de blé ne garde rien pour lui, il se laisse jeter en terre. Et de cet apparent abandon nait la vie, une vie donnée au centuple, en abondance.

Mais l’évangile d’aujourd’hui a aussi un côté bouleversant. Jésus n’y cache rien de ses difficultés, de ses peurs, de son angoisse humaine face à la souffrance, face à la mort. Le Jardin des Oliviers est déjà présent ici. Ainsi, Jésus se révèle à nous pleinement humain, solidaire de nos propres doutes, craintes, souffrances. Plus, encore, il nous indique que le chemin sur lequel il est engagé n’est pas un chemin déconnecté de nos chemins.

Par sa réponse, Jésus nous invite à le chercher là où nous n’attendrions peut-être pas a priori. Demander à voir Jésus, cela peut être chercher à voir un messie puissant, un faiseur de miracle, un roi. Jésus nous pousse à changer de regard. C’est là où l’on aime, là où se donne pleinement qu’il faut le chercher. Et parfois là où ce don se fait total et douloureux.

Dès lors, notre contemplation du Christ ne peut jamais être seulement regard. Elle doit se faire acte. Nous sommes invités à nous faire nous-mêmes don, à abandonner nos égoïsmes, à renoncer à tous ces moments où nous voudrions tant passer en premier. C’est là qu’est la vie en vérité.
Le texte de ce jour nous invite à contempler Jésus. Il nous invite aussi à écouter, écouter cette voix qui vient du ciel et annonce la glorification de Jésus, la résurrection à venir. Cette voix est promesse du Père : le don du Fils ne sera pas en vain, pas plus que nos propres actes d’amour gratuit.

Un dernier point avant de conclure. Les grecs viennent trouver Philippe. Philippe se tourne vers André et ensemble ils vont vers Jésus. Aller vers le Christ, ce n’est jamais un processus solitaire. Nous sommes conduits à lui par d’autres et nous sommes appelés à conduire d’autres vers lui. Connaitre Jésus en vérité, cela ne se fait pas, cela se vit ensemble.

Et bien, je vous souhaite pour cette semaine de pouvoir vous laisser guider vers le Christ par les témoins qu’il mettra sur votre route. Et je vous souhaite tout autant d’être vous-mêmes témoins de son amour.

Amen.

Père Benoît Willemaers sj
Chapelle Universitaire Notre-Dame de la Paix

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Un chant pour accompagner la prière:
Grain de blé qui tombe en terre

Texte et musique : Communauté du Chemin Neuf

1. Grain de blé qui tombe en terre,
Si tu ne meurs pas,
Tu resteras solitaire,
Ne germeras pas.

2. Qui à Jésus s’abandonne
Trouve la vraie Vie
Heureux l’homme qui se donne,
Il sera béni.