Dimanche 30 juin 2024

Treizième dimanche du temps ordinaire (B)

Lectures

  • Sagesse 1, 13-15 ; 2, 23-24 : Dieu ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants !
  • Psaume 29 : Je t’exalte, Seigneur, tu m’as relevé.
  • 2 Corinthiens 8, 7.9.13-15 : Vous avez tout en abondance…
  • Marc 5, 21-43 : Ma fille, ta foi t’a sauvée.

Lire les textes de la liturgie

Dieu n’a pas fait la mort !

La femme aux pertes de sang et la fille de Jaïre
Arcabas 1985 – Saint-Hugues de Chartreuse

Homélie

Frères et Sœurs,

Deux récits se croisent dans l’évangile que nous venons d’entendre, ils nous éclairent sur la manière dont nous vivons dans notre monde. Une certitude nous est donnée dès la première lecture dans le livre de la Sagesse : « Dieu n’a pas fait la mort ! Il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants ! »

Deux histoires…

Il s’agit de deux femmes à deux âges de leur vie : une petite fille de 12 ans, une femme qui a des pertes de sang qui la rendent stérile, depuis 12 ans… Elles sont toutes les deux entre la vie et la mort : la petite est à la dernière extrémité, et l’autre, personne ne peut la soigner, elle ne peut plus avoir d’enfants et cette infirmité la coupe de toute relation avec les autres.

Mais elles ont toutes les deux douze ans : la petite réellement, elle a l’âge de la barmitsva où l’on devient adulte (souvenez-vous Jésus au Temple), l’âge où la vie s’ouvre comme une fleur, alors qu’elle va mourir ! Une vie sans avenir.

La femme a elle aussi douze ans, cela fait douze ans qu’elle se bat et manifestement c’est fini pour elle : plus personne ne peut la guérir, d’autant qu’avec ses pertes de sang, elle est impure, elle ne peut toucher personne et personne ne peut la toucher (lévitique 15, 25). La seule perspective est la mort pour l’une comme pour l’autre.

Et pourtant elles sont là parce qu’une certitude les habite, celle que nous avons entendue dans la première lecture : Dieu n’a pas fait la mort ! Ce qui naît de Dieu est porteur de vie, la puissance de la mort ne règne pas sur la terre. C’est vrai, il leur faut beaucoup de foi, à nous aussi, pour croire en ce que dit la Sagesse. En fait elles ont entendu parler de Jésus, tout ce qu’elles ont entendu autour d’elles, elles pressentent que ce Jésus vient lui aussi de Dieu, qu’il est né de Dieu et qu’il peut les sauver.

Et c’est cette foi en celui qui peut les sauver qui les font se déplacer pour le trouver et faire appel à sa force divine. Pour la petite fille, c’est le père qui se déplace, celui qui est à l’origine de sa vie et qui est malheureux et impuissant parce qu’il ne peut plus rien faire pour elle. Pour la femme aux pertes de sang c’est la foule qui l’empêche de rencontrer la vie.

Oui rencontrer le Christ et se confier à lui est une aventure pour ces deux femmes.

Pour la femme adulte, il lui faut traverser la foule de notre humanité qui pressent en Jésus celui qui vient la sauver mais qui en même temps empêche celle qui aspire à la vie de venir à lui, voire même l’écrase comme dans ces catastrophes où l’on meurt parce que la foule paniquée s’est laissée enfermer dans la violence, une violence aveugle et irraisonnée !

Pour la petite fille et son père, il y une autre foule, celle qui se moque de Jésus parce qu’elle n’a plus d’espoir et s’est résolu à accepter la mort et même à la refuser par des cris et des pleurs, une agitation fébrile et artificielle, tout aussi irraisonnée, comme la mort qui cache la profonde désespérance d’une famille en deuil.

Ainsi, de tous les côtés Jésus est cerné par la violence du mal et de la mort qui habite et travaille l’humanité. Au milieu de la foule ou dans l’intimité d’une maison où l’on crie et pleure, Jésus est présent à ceux qui souffrent et peinent, il leur apporte la paix et la miséricorde de Dieu, son Père.

Le peintre Arcabas nous montre Jésus qui se tourne vers ces deux femmes. La foule l’entoure et les lui présente : son regard est éclatant de la lumière qui est en lui. Et il leur redonne la vie : « Ma fille ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal », « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »

Alors qu’allons-nous faire maintenant ?

Jésus n’est plus là physiquement au milieu de nous. Comment va-t-il répondre à toutes ces détresses que nous pressentons autour de nous si ce n’est grâce à nous, ses sœurs et ses frères en humanité. Dans ce monde où beaucoup de personnes souffrent et n’ont de perspective que la mort, saurons-nous être la présence et le visage du Christ qui redonne vie. Il n’est plus là ! Il nous confie cette mission de révéler que la puissance de la mort ne règne pas sur cette terre ! Quelle parole allons-nous dire, comment allons-nous vivre ? en écrasant les gens, en pleurant sans raison ? ou bien tout simplement en donnant de vraies raisons d’espérer ?

Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

Télécharger le PDF de l’homélie

Un chant pour accompagner notre méditation

Garde-moi, mon Dieu

Texte : C. Brun – Musique : Mélodie hébraïque – Ed: Emmanuel

R.Garde-moi, mon Dieu, ma force est en toi;
Garde-moi, mon Dieu, mon bonheur, c’est toi.

  1. Ô Eternel, de toi dépend ma vie, Tu es mon Dieu, et je viens à Toi.
    Je te bénis, ô Eternel, Toi mon conseiller, tu es avec moi.
  2. Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
    Ma chair repose, j’ai confiance en toi : Tu ne peux m’abandonner,
    Tu montres le chemin, tu es toute ma joie