Dimanche 6 décembre 2020

Deuxième dimanche de l’Avent
Le plus grand des commencements

« Souvent, la Parole cherche son chemin pour aller là où elle est déjà. »

Jean Debruyne, Parole, compagnon du chemin des vivants, Desclée 1982

Textes de la liturgie (à consulter ici)

  • 1ère lecture. Is 40, 1-5.9-11 : Consolez, consolez mon peuple !
  • Psaume 84. Fais-nous vois, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.
  • 2ème lecture. 2 P 3, 8-14 : Il prend patience envers nous.
  • Evangile. Mc 1, 1-8 : Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu.

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Introduction du deuxième dimanche 

L’Évangile de ce jour débute par ces mots : Commencement de la Bonne Nouvelle.  Bien difficile à découvrir dans notre quotidien actuel où le repli sur soi et la peur de l’autre nous guettent.

Quelle Bonne Nouvelle ? Pour nous chrétiens : la venue de Jésus.
Préparer le chemin : quelle voie choisir ?

En regardant autour de nous, le nombre de demandes d‘aide explose. S’engager auprès des plus fragiles, mettre en commun nos forces vives, faire communauté même éloignés les uns des autres alors que nous sommes parfois tentés de nous arrêter sur le bord du chemin.

Être cette petite flamme qui éclaire pour rendre le quotidien plus humain. Dieu fait Homme nous montre le chemins où d’autres nous précèdent et où d’autres nous suivent. Faire route avec lui, s’ajuster à sa présence si diversifiée mais incrustée dans notre quotidien comme une Bonne Nouvelle, échapper à la grisaille trop fréquente de nos jours.

Elisabeth et Jean

Le commentaire de la « fleuriste de Notre-Dame »

Des branches mortes sont déposées au pied de l’autel.
Travailler à partie de ce branchage mort, c’est relier le ciel et la terre ; c’est ré-offrir au Seigneur cette beauté de la nature.
La mousse verte apporte le contraste d’une VIVE ESPERANCE.

Ajoutons-y le volume, la force et le mouvement grâce aux branches de lierre. Le lierre s’incruste dans le mur ; il est fort , il s’attache…

ACCROCHONS-NOUS TEL UN LIERRE AUX MESSAGES DE LUMIERE ET D’ESPERANCE.

Marie-Cécile Mouzelard
“Fleuriste” de Notre-Dame de la Paix

L’homélie

Rien qu’entendre le mot Coronavirus hérisse nos cheveux et nous met dans tous nos états tant il ne jouit pas d’une odeur de sainteté. Il évoque en nous les moments difficiles traversés depuis pratiquement le début de cette année, les personnes chères qu’il a emportées et les victimes collatérales dues aux mesures prises pour lui barrer la route. Actuellement, nous sommes soumis au difficile confinement et distanciation sociale pour le vaincre. Reconnaissons-le, depuis Mars, nous sommes comme des exilés bâillonnés jouissant d’une vie sociale amoindrie et privés de certaines de nos libertés. Cependant, l’annonce récente de nouveaux vaccins apporte une lueur d’espoir d’un retour à une vie normale, d’un nouveau commencement.

Frères et Sœurs,

Le soulagement, la consolation que nous ressentirions à l’annonce d’une sortie définitive du confinement et des mesures barrières est celle que le prophète anonyme, le Second-Isaïe, apporte au peuple de Dieu en Exil à Babylone. Ce peuple détenu en captivité pendant 49 ans avait vu son temple saccagé, ses princes déportés à Babylone, ses libertés restreintes. Ainsi, beaucoup d’entre eux s’étaient découragés et se demandaient si Dieu n’avait pas renoncé à son alliance. D’autres estimaient qu’il était ingrat envers eux. D’autres encore en étaient venus à se laisser séduire par les dieux de Babylone convaincus que Dieu les avait abandonnés.

Aux uns et aux autres, le Second-Isaïe voyant dans les évènements politiques, 12 ans environs avant la fin de l’exil, un retournement de l’histoire en leur faveur comme une main de Dieu, se sentit la mission de les encourager, les consoler et les disposer à accueillir leur rédemption. C’est ainsi que les premiers mots de son ministère sont la consolation : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. » Consoler c’est dire un mot qui soulage, poser un geste qui apaise, qui réconforte, qui guérit…

Une bonne parole possède ainsi le pouvoir psychologique et spirituel de mobiliser, de guérir ou de redonner de l’espérance. Par contre, une mauvaise parole, un manque d’attention détruit. Combien des gens ne souffrent-ils pas autour de nous à cause d’une parole déplacée ou d’un manque d’attention ? C’est peut-être pour nous aujourd’hui l’occasion de revaloriser la parole comme un moyen d’encouragement et de re-création mutuels. Dieu s’est servi du Deutéro-Isaïe pour soulager son peuple. Il s’est aussi servi de Jean-Baptiste pour annoncer au peuple de Dieu que la manifestation du sauveur était imminente. Les gens accouraient de partout pour recevoir cette flamme, cet espoir qu’il allumait en eux. Aujourd’hui, ce Jean-Baptiste, ce Second-Isaïe c’est chacun de nous.

Mais quelle est cette parole de consolation ? Le Second-Isaïe annonce la fin de la servitude babylonienne comme un acte de miséricorde divine. Dans l’Ancien Testament, un raccourci était vite trouvé entre la souffrance et le péché. Isaïe soulage leurs consciences et leur annonce qu’ils ont reçu le double de leurs fautes c’est-à-dire qu’ils sont complètement pardonnés. Il montre ainsi que Dieu est fidèle à son alliance et que ce n’est pas leurs péchés qui feront obstacle à son amour. Ce n’est pas tout. Il leur annonce aussi que Dieu lui-même sera à leur tête lors de leur retour vers la Terre Promise. Il les conduira comme un berger conduit ses brebis. « Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance… Comme un berger, …, son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur… ».

La consolation n’est pas uniquement l’annonce de la libération comme telle mais aussi et surtout que le libérateur c’est Dieu lui-même. Saint Marc, faisant écho du récit de la création, débute sa narration par l’annonce d’un nouveau commencement initié par le Fils de Dieu Jésus-Christ en ces termes : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu. » Ce Dieu qui prend la tête de son peuple, n’est-ce pas Jésus-Christ Fils de Dieu ? En voilà une bonne nouvelle, Dieu vient lui-même nous sauver. Il vient faire toutes choses nouvelles.

Ce Dieu qui vient faire toutes choses nouvelles traversera le désert avec eux, lieu des amours entre lui et son peuple. C’est là que Dieu parle au cœur d’Israël, chuchote à ses oreilles, fait alliance avec lui et le purifie. Ce n’est donc pas un hasard que Jean-Baptiste ait élu domicile dans le désert, que les gens accourent vers lui pour l’écouter et recevoir le bain de purification. Le désert débouche à la Terre promise, il prépare l’accueil du Sauveur. Dans nos déserts, Dieu n’est pas absent. Au contraire, il se fait encore plus présent, il murmure son amour dans nos cœurs et nous transforme. Comme de l’argile laissons-le nous façonner.

Frères et Sœurs,

A Noël, nous fêtons un Dieu qui nous rejoint dans notre humanité, dans nos luttes et nos déserts. C’est vraiment une bonne nouvelle et on est en droit de s’exclamer avec le psalmiste : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? Le fils de l’homme pour que tu en prennes souci ? » (Ps 8)
Ce que Dieu attend en retour c’est de nous rejoindre les uns les autres, d’allumer autour de nous des flammes d’amour et de miséricorde pour précipiter l’advenue d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle. En ce temps difficile du Coronavirus, ne désespérons pas car il est davantage avec nous le Dieu de l’Univers. Sa lumière ne va pas tarder à se lever. Amen

Père Williams Dhelonga, SJ
Chapelle Notre Dame de la Paix, Namur

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Méditation sur la Parole de Dieu

Au fil de l’Évangile de Marc, Jésus rencontre des Femmes et des Hommes comme nous dans notre vie quotidienne. Au fil de cette année liturgique, prenons le temps de lire l‘Évangile, de le laisser résonner pour qu’il ravive en nous l’Espérance.

Il nous faut nous désencombrer, faire de la place pour accueillir cette Parole et la vivre afin qu’elle soit Bonne Nouvelle : si elle subsiste sans garder son activité, sans être susceptible d’éclairer notre présent, à quoi bon !

Préparer les chemins de Vie comme nous l’avons chanté, c’est se donner les moyens de la rencontre dans le silence ou dans l’action, sortir de chez soi comme ceux nombreux qui se dirigent vers Jean, redécouvrir le désert, lieu d‘ ouverture à perte de vue où les routes ne sont pas tracées clairement.

Cherchons chacun la place que Jésus nous invite à prendre.

Seigneur Dieu, toujours fidèle et patient, nous te remercions de nous accorder le temps nécessaire pour que nos espoirs rejoignent ta parole inouïe, la venue de Jésus .

Elisabeth et Jean

Un chant pour accompagner la prière: Préparez les chemins du Seigneur

La vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=VRWptT92sB0

R. Préparez le chemin du Seigneur.
Ouvrez large la porte de vos cœurs.
Il viendra, le Sauveur,
Et tout homme verra le salut de Dieu.

  1. Ôte ta robe de tristesse, plus de malheur plus de détresse !
    C’est ton Sauveur qui vient vers toi, il te vêtira de sa joie !
  2. Dis aux timides qui s’affolent : ne craignez pas, prenez courage !
    Dieu lui-même vient vous sauver, il vous conduira vers sa joie !
  3. Vois les collines qui s’abaissent, vois les ravins qui s’aplanissent !
    Vois le chemin qui s’est ouvert, foule innombrable des sauvés !
  4. Sourds, ils entendent la Parole et les aveugles voient la gloire !
    Les pauvres mangent à leur faim, les boiteux bondissent de joie !
  5. Dans le désert les eaux jaillissent, les lieux arides refleurissent !
    La terre est prête pour le grain, les coteaux offrent le vin !