Regarder le monde, des germes d’espérance (5)
La force qui guérit
Si j’ai pu prendre soin de ceux qui m’étaient confié, les aider, leur redonner, parfois, force courage et espérance dans l’épreuve de la maladie qu’ils traversaient, j’ai pas à pas, et non sans réticence, appris à leur écoute que leur guérison ne dépendait jamais de moi. J’ai petit à petit pris conscience que je n’étais que l’instrument d’Un plus grand que moi.
« Je le pansay, Dieu le guarist » disait le barbier et chirurgien Ambroise Paré. Considéré aujourd’hui comme le père de la chirurgie , il avait compris l’enseignement d’Hippocrate que l’on retrouve dans son œuvre De la nature de l’Homme : « La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin »
Cette force qui guérit, nous sommes appelés à la découvrir chaque jour , l’entendre nous guider à travers tous les aléas de notre existence, dans nos joies comme dans nos peines vers la vraie Vie, cette vie éternelle promise à chacun d’entre nous .
Les Voies du Seigneur sont impénétrables…et la guérison attendue n’est pas toujours celle à laquelle nous aspirions…C’est le paradoxe du mystère de Pâques ; nous pouvons guérir aux yeux de Dieu, sans être guéri aux yeux du monde, et nous pouvons mourir aux yeux du monde pour vivre éternellement
En demandant le sacrement des malades aujourd’hui devant vous, je reconnais que je me trompe encore souvent de cible , que la seule Guérison est celle qui relève et n’est pas celle qui nous préserverait de notre Incarnation
C’est cette guérison là que je demande à ce « Notre Père » dont je peux accueillir aujourd’hui la Bienveillance, qui n’a de cesse de m’attendre et m’espérer malgré mes errements.
Qu’Il nous aide à toujours honorer notre filiation divine , nous souvenir de notre Noblesse et continuer à rendre humblement témoignage de son Amour Infini pour chacun d’entre nous pour nourrir l’Espérance du monde en attendant l’avènement de son Royaume.
Maryse Wibert, Médecin