Tant qu’il manquera
du blé, du riz, du manioc…
A l’heure qu’il est, en différents endroits du monde, des êtres humains distribuent à d’autres êtres humains des biscuits de vitamines et de protéines concentrées. Il s’agit d’une mission médicale d’urgence destinée à sauver de la mort des personnes privées de toute nourriture.Le 24 avril 2024, l’Organisation des Nations-Unies a publié le rapport mondial sur les crises alimentaires. Il révèle qu’actuellement près de 300 millions d’êtres humains répartis dans 59 pays du monde vivent en état d’insécurité alimentaire aigüe.

Le 2 août 1976, lors du quarante-et-unième Congrès Eucharistique International à Philadelphie, le Père Pedro Arrupe, Supérieur des Jésuites, prononçait les mots suivants : « Tant que la faim existe quelque part dans le monde, notre célébration de l’Eucharistie est, en quelque sorte, incomplète partout »

Saint Jean nous parle aujourd’hui du lien indéfectible entre la fraction du pain sur la table eucharistique et la distribution de pain sur la table de tous les affamés du monde (Jean 5, 1-15). Le récit évangélique nous montre un double don : celui du corps du Christ sous les espèces du pain et celui du pain sans lequel aucun corps humain ne peut vivre. Saint Jean nous enseigne que l’on ne partage pas l’un sans partager l’autre. (…)

Dans l’Eucharistie, nous recevons le Christ qui a faim dans le monde des affamés. Il ne vient pas à nous tout seul mais avec les pauvres, les opprimés, ceux qui ont faim sur la terre.
Tous ceux-là viennent dans l’Eucharistie, en quête de secours, d’amour et d’action concrète en leur faveur.
Nos célébrations eucharistiques restent, en quelque sorte, incomplètes partout dans le monde tant que quelque part dans le monde, des êtres humains manqueront de blé, de riz ou de manioc.