Notre surdité est grande !

Dans notre monde qui va mal, je ne prendrai que deux exemples que nous connaissons bien et face auxquels nous sommes impuissants. Le premier :  les migrants, ils meurent en pleine mer parce qu’ils sont abusés par des passeurs ou parce qu’ils sont niés et rejetés par les pouvoirs politiques ; lle second : la création qui est de plus en plus maltraitée par la voracité et l’inconscience des hommes. Nous pourrions prendre bien d’autres situations. Notre surdité est grande, et quand nous prenons conscience de tout cela, nous sommes muets de peur et d’impuissance.
Et dans nos vies quotidiennes, dans nos relations au jour le jour, nous pourrions évoquer en nous toutes sortes de surdités et de mutismes, incapables que nous sommes d’écouter et de parler en vérité ! Nous avons vraiment besoin d’être guéris !C’est ce que fait Jésus dans l’évangile de ce jour (Marc 7, 31-37).
Le récit nous raconte son combat contre les forces du mal, contre l’endurcissement de ses disciples. C’est un véritable corps à corps. Jésus emmène un sourd-muet à l’écart. Il lui met les doigts dans les oreilles. Avec sa salive, il lui touche la langue. Il lève les yeux vers son Père pour lui demander sa force. Il soupire, il prend son souffle. Et il crie : « Effata ! Ouvre-toi ! » Et l’homme tout à coup se met à entendre, sa langue se délie, il parle. La vie se met à parler. C’est un « cœur-à-cœur » qui engendre l’homme à la vie.En ce début d’année, dans ces temps où notre oreille risque bien de se fermer, où nous risquons d’avoir de belles paroles d’indignation, où nous risquons aussi – surtout peut-être – d’oublier ceux qui souffrent et désespèrent à côté de nous, saurons-nous nous battre comme Dieu, comme Jésus ? Saurons-nous changer la vengeance en espérance ? Levons les yeux vers le ciel, soupirons avec force pour demander au Seigneur de nous ouvrir le cœur, de parler à temps et à contretemps, et de nous mettre à l’œuvre !