Une honte pour l’humanité tout entière !

Pour la fête nationale, le roi Philippe s’est exprimé à la Nation avec des mots extrêmement forts. En voici le principal extrait :

Il y a quelques semaines, j’ai rencontré deux pères de famille, l’un palestinien, l’autre israélien. Tous deux partagent une souffrance indescriptible : celle d’avoir perdu un enfant, victimes du même conflit. J’ai été bouleversé par leur témoignage. Ils ont renoncé à tout esprit de vengeance et choisi de porter un message de paix. Une paix qui allégerait leur souffrance. Ces pères nous rappellent que, au-delà de la dimension politique, c’est toujours la dignité humaine qui est en jeu.
Je m’associe pleinement à leur plaidoyer et joins ma voix à tous ceux qui dénoncent les graves dérives humanitaires à Gaza, où des innocents meurent de faim et tombent sous les bombes, étouffés dans leur enclave.
La situation actuelle n’a que trop duré. Elle est une honte pour l’humanité toute entière. Nous soutenons l’appel du Secrétaire général des Nations unies à mettre fin immédiatement à cette crise insoutenable. (voir le texte intégral)

Nous espérons que cet appel du roi Philippe trouvera un écho auprès de nos gouvernants et de ceux du monde entier. Il ne s’agit pas de dire qui a tort, qui a raison, qui a commencé… Il ne s’agit pas de se battre pour savoir si on est du côté des uns ou des autres, si l’on condamne les uns ou les autres, il s’agit d’arrêter une violence insoutenable et inacceptable. Il s’agit de trouver une voix de dialogue en vue d’une paix minimale qui un jour peut-être conduira à la réconciliation des deux peuples.

Il s’agit que les nations du monde arrêtent d’entretenir un conflit en soutenant l’un ou l’autre, en fournissant des armes, en ne respectant pas les règles internationales, en imposant un veto qui bloque toute décision ou des contraintes économiques qui rendent méfiant sur les initiatives à prendre…

Mais nous qu’allons-nous faire ?

Tout d’abord nous mettre au courant sérieusement sur ce qui se passe effectivement au Proche-Orient, se faire une idée exacte de la situation et surtout ne pas juger, ni prendre parti plus ou moins violemment pour l’un ou l’autre des différents protagonistes. Vouloir la paix ! Entendre ce qu’a dit le 22 juillet, le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa: Ne faisons pas de la paix un simple slogan, alors que la guerre reste le pain quotidien des pauvres. En savoir+.

Se renseigner sur ce qui est en œuvre pour toucher les cœurs de ceux qui ont du pouvoir pour rouvrir les portes de Gaza aux humanitaires, pour libérer tous les otages israéliens, pour faire avancer les négociations. En juin ont été organisés cinq jours de jeûne à l’église du Béguinage à Bruxelles, House of Compassion (en savoir +), de même en juillet à la Chapelle ND de Schreiboom, à Gand (En savoir +). D’autres initiatives sont prévues en août, à Ostende, à Ypres. Pour l’instant, il n’y a pas encore d’église/communauté francophone qui ont pris le relais.

Mais aussi, ce qui n’est pas rien, commencer par travailler en soi dans l’ordinaire de nos vies pour résoudre les conflits qui nous opposent et pour chercher la paix et la réconciliation. Si nous gagnons quelques victoires dans ce sens,-là où nous vivons, nous pouvons espérer que la raison, la justice et la paix trouveront des chemins au niveau universel.

Et enfin prier, si nous avons foi au Dieu qui en Jésus Christ veut pour tout homme en ce monde cette justice et cette paix. La seconde prière eucharistique pour la réconciliation exprime très bien ce que nous voulons dire à Dieu :

Au sein de notre humanité encore désunie et déchirée, nous savons et nous proclamons que tu ne cesses d’agir et que tu es à l’origine de tout effort vers la paix. Ton Esprit travaille au coeur des hommes : et les ennemis enfin se parlent, les adversaires se tendent la main, des peuples qui s’opposaient acceptent de faire ensemble une partie du chemin. Oui, c’est à toi, Seigneur, que nous le devons, si le désir de s’entendre l’emporte sur la guerre, si la soif de vengeance fait place au pardon, et si l’amour triomphe de la haine.

Ne restons pas les bras ballants, impuissants, il y a toujours quelque chose à faire ! Alors nous répondrons à l’appel du Roi !

Henri Aubert sj
Chapelain de la Chapelle Universitaire Notre-Dame de la Paix