Troisième dimanche de Carême – Accueillons sa loi
Qui un jour ne s’est plaint que Dieu se tait ? Pourtant, avec l’Écriture Sainte qui fait plus de 2000 pages, on ne peut dire qu’Il n’a rien dit ! Et en langage humain pour se faire comprendre. Lisons-la, étudions-la, aimons-la : elle abrite Sa présence. L’Écriture devient Parole quand nous la lisons et l’entendons comme une parole, Parole vivante à nous adressée, en je-tu, personnellement : « Je suis le Seigneur ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage » (Ex 20,2). Une parole qui parfois se fait commandement : « Tu ne tueras pas ; tu ne voleras pas… ». En raison de la violence, les invitations ne suffisent pas toujours. Le Décalogue est le b.a.-BA de la vie morale et religieuse. Mais s’il était mis en pratique, la face de la terre en serait changée. Discernons la présence de Dieu dans sa Torah, sa Loi, son enseignement, et accueillons-les ! Dans la Torah nouvelle de Jésus – « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13,34) –, qui n’abolit pas l’ancienne, Il ne nous donne pas seulement un commandement : découvrons-y le sens même de son existence.
Si Dieu adresse l’interdit de meurtre à chaque personne en particulier (« tu ne tueras pas »), reconnaissons aussi sa présence parmi ceux que l’on tue, dans le Messie crucifié (1 Co 1,22-24). En disant « détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai », « Jésus parlait du sanctuaire de son corps » (Jn 2,19.21). Le Temple de Jérusalem, qui abrite la présence de Dieu, sera effectivement détruit et Jésus mourra, mais la présence de Dieu, qui habite la personne de Jésus jusqu’en son corps, demeure en lui par-delà la mort. Reconnaissons et accueillons la présence de Dieu dans l’eucharistie, dans « le corps du Christ » : présence réelle.
Françoise Mies, bibliste et philosophe à l’Unamur