Dimanche 6 novembre 2022

32ème dimanche du Temps Ordinaire (C)

Textes de la liturgie

  • 2 Martyrs d’Israël 7, 1-2.9-14 : Le martyr des sept frères.
  • Psaume 16 : Au réveil, je me rassasierai de ton visage.
  • 2 Thessaloniciens 2, 16 à 3,5 : Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu.
  • Luc 20, 27-38 : Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

Lire les textes de la liturgie

Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants !

Tous les saints, les vivants. Icône d’Aghiou Pavlou – XIXème siècle (Mont Athos)

L’homélie

Frères et sœurs,

Ce qui ressort des trois lectures de cette célébration, c’est une Foi, une Espérance commune en une vie en plénitude par-delà la mort physique. Bien avant la venue du Christ, il y avait dans la tradition juive et plus particulièrement chez les Pharisiens, la croyance en la résurrection des corps.

Le second livre des Maccabées, appelé aussi livre des martyrs d’Israël (titre que je préfère au premier vu que le terme de « maccabée » signifie dans le langage courant un cadavre) relate un fait réel qui s’est passé deux siècle avant la naissance du christianisme, et qui a été embelli avec le temps. Il s’agit du martyr de jeunes juifs que l’occupant d’Israël à cette époque veut forcer à braver un interdit de leur tradition religieuse, veut forcer à manger de la viande de porc s’ils veulent la vie sauve. Ces jeunes proclament leur foi en la résurrection : « Le roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle ».

Les Pères de l’Eglise, au 4ème siècle, Ambroise, Augustin, Grégoire, Jérôme, voyaient en ces martyrs des « chrétiens avant la lettre ».

L’évangile de ce jour nous rappelle que, dans le contexte juif du temps de Jésus, les Sadducéens, au contraire des Pharisiens, ne croyaient pas en la résurrection des morts. Et, dans ce contexte, ils essayent comme le relate saint Luc dans son évangile, de mettre Jésus en difficulté en lui présentant une histoire dans laquelle un homme marié meurt sans laisser de descendance. Comme le veut la tradition, ce sont les frères du défunt qui sont appelés à épouser la veuve mais ils meurent les uns après les autres sans laisser de descendance à la veuve qu’ils ont successivement épousée. L’histoire se termine par la question que les sadducéens posent à Jésus, à savoir : cette femme, de qui est-elle l’épouse ?

Jésus ne répond pas à cette question mais il les fait sortir, il nous fait sortir de cette question sans solution sur un plan purement matériel en déclarant que Dieu n’est pas le Dieu des morts mais celui des vivants et que nous sommes toutes et tous appelés à ressusciter, à vivre par-delà la mort physique.

L’enseignement de ce qui précède peut donc se résumer en disant que nous sommes faits pour la vie dans un monde où les interdits, les oppositions, les guerres interviennent pour la détruire.

Il est souvent dit que croire en une vie par-delà la mort physique, c’est du rêve, de l’illusion ; c’est la réaction de gens incapables d’assumer en face leur destin de mortels car il faut du courage pour affronter la mort perçue comme le terme de toute une existence, comme un retour au néant. La question fondamentale en effet est celle du sens à donner à notre existence. Si celle-ci se résume au temps, plus ou moins long, que nous passons sur terre, sans avenir, sans perspective, quel est finalement son sens ? Est-on appelés à investir, être créatifs pour un temps avec comme seule consolation celle de laisser à notre mort des acquis, des souvenirs qui, pour la plupart, vont s’estomper avec les années, les générations ?

L’exemple de ces jeunes martyrs juifs qui, par fidélité à leurs convictions, font le choix de mourir. Celui de Saint Paul, qui, dans sa lettre aux Corinthiens, fait mention de la méchanceté de personnes à son égard et invite les chrétiens de Corinthe à tenir bon dans l’adversité, à compter sur la force intérieure que leur donne la Foi en Dieu, tous ces faits nous disent à leur manière que croire en la résurrection, croire en la vie éternelle n’est pas un refuge illusoire pour les faibles mais donne du sens à ce que nous faisons.

Vivre s’exprime pour le chrétien en une démarche de confiance en Dieu que nous connaissons au travers des paroles et actes de Jésus. Jésus ne nie pas la souffrance et la mort mais il invite à œuvrer pour lutter contre la souffrance et faire de la mort un passage vers une vie de plénitude, ce qu’il a fait lui-même. Etre chrétien, c’est se battre contre tout ce qui détruit la vie au physique comme au moral et construire un monde meilleur.

Les lectures d’aujourd’hui nous ramènent à l’essentiel, à ce qui donne du sens à nos vies en sachant que nous ne sommes pas seuls. Il y a cette force de Dieu en chacun qui, comme le dit St Paul, lui donne réconfort et joyeuse espérance.

Père Pierre Devos sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

C’est vers toi que je me tourne

Paroles : L. Hamrat – Musique : Claude Fraysse et Alain Bergèse

  1. C’est vers toi que je me tourne,
    Je veux marcher dans tes voies ;
    J’élève les mains pour te rencontrer ;
    Mon cœur désire te chanter,
    Pour bénir et célébrer ton saint Nom,
    Car tu es fidèle et bon.

Seigneur, ô Seigneur, je veux te donner,
Seigneur, ô Seigneur, ma vie à jamais.

  1. Mes yeux contemplent ta gloire,
    Ta vie ranime ma foi,
    Ta paix et ta joie inondent mon cœur,
    Toi seul fais tout mon bonheur.
    Je veux proclamer que tu es celui
    Qui chaque jour nous bénit.

Seigneur, ô Seigneur, je veux partager
Seigneur, ô Seigneur, ton éternité.