Dimanche 13 juillet 2025

15ème dimanche ordinaire

  • Deutéronome 30, 10-19 : Celle loi que je te prescris, n’est pas au-dessus de tes forces.
  • Psaume 18 : Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur.
  • Colossiens 1, 15-20 : Le Christ Jésus est l’image du Dieu indivisible.
  • Luc 10, 25-37 : Le bon samaritain.

Lire les textes de la liturgie

Ton prochain comme toi-même.

Le Bon Samaritain
Vincent Van Gogh (1890)
Kröller-Müller Museum, Otterlo (Pays-Bas)

Homélie

Frères et sœurs,

Nous venons de rencontrer un docteur de la loi. Il connait la loi. Il sait qu’elle dit qu’il faut aimer son prochain. Mais il ne sait pas qui est son prochain.  La réponse lui est donnée par Jésus sous la forme du récit du bon samaritain. C’est une histoire bien connue, mais qui peut, aujourd’hui encore, nous apprendre et, peut-être, nous surprendre

Reprenons le texte depuis son début. Ce que demande d’abord le docteur de la loi, c’est ce qu’il doit faire pour vivre éternellement. La réponse est que ce qu’il faut faire, c’est d’observer la loi : « Fais cela, dit Jésus et tu vivras. » Tout au long du texte, il est beaucoup question de « faire ». Ce sont, d’ailleurs, les deux derniers mots du texte : « Fais pareillement. »

Que dit la loi ?  Que ce qu’il faut faire, c’est aimer. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et dans toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même. »

Nous constatons que cet amour, du moins quand il s’adresse à Dieu, prend tout entier celui qui aime. Aimer consiste à dépenser tout ce qui fait la vie du corps humain. Et, du moins en ce qui concerne le prochain, aimer implique de se garder soi-même. Donc de s’aimer soi-même.

La question n’est pas aussi simple ce que pensait le docteur de la loi pour qui aimer Dieu allait de soi.  Aimer son prochain, pourquoi pas ?  Mais à condition de savoir qui il est.

La question est plutôt :  comment faire pour dépenser toutes les forces de sa vie pour aimer Dieu tout en se gardant soi-même pour aimer son prochain.

Toute la réponse est là, bien concrète, dans m’histoire du samaritain.

Cela se passe sur un chemin. Qui descend de Jérusalem, la ville sainte, le lieu du Temple, vers Jéricho, la ville du monde profane et de la vie sociale. Une ville bien terrestre, à l’opposé de la ville sacrée.

Sur cette route, un homme est tombé entre les mains de brigands, a été roué de coups et dépouillé. Il est en train de perdre tout ce qui fait la vie. Il est sur la voie de la mort.

Viennent un prêtre puis un lévite. Ce sont des familiers du temple de Jérusalem. « Ils voient, ils passent outre » et, dit le texte, ils « s’en allèrent. » Comme les brigands avant eux.

Vient un samaritain. Il est en voyage. Il n’appartient pas au monde religieux. Il est du monde profane. Le texte le présente en contraste complet avec les acolytes du temple Il se comporte à l’inverse de ces deux-là. Eux, ils étaient passé outre, lui, « Il s’approche ».

Avec ce verbe, s’approcher, nous sommes à un tournant du récit. Le samaritain s’approche, il se fait proche, se fait le prochain. Et il se produit un évènement : le samaritain « voit et il est saisi aux entrailles. » Tout ce qu’il y a de force de vie en lui se mobilise. Ses yeux captent la souffrance et cette souffrance vibre là où se vivent les émotions les plus intenses, dans la profondeur de son ventre. Il accueille en lui l’homme mourant. Il souffre en sa chair ce que souffre la chair de l’autre. A cet instant, il est, véritablement, le prochain du laissé pour mort. « Qui te semble avoir été le prochain de l’homme tombé ? », demandera Jésus. Réponse : le samaritain.

De celui-là, dont il s’est fait le prochain, le samaritain, du fond de ses entrailles, dit : il est moi-même.

Et l’’homme blessé peut lui dire : « Puisque, t’étant approché, tu souffres ce que je souffre, tu es mon prochain, comme moi-même. »

C’est pourquoi le samaritain fait ce que l’homme presque mort ne peut faire lui-même.

Le samaritain dépense tout ce qu’il a : huile, vin, monture, deniers. Il le relève et il le porte. Il le conduit dans un lieu d’accueil du monde profane qu’on appelle hôtellerie.

Il le confie aux soins du tenancier. Il ne se satisfait pas d’un secours momentané. Ce qu’il a commencé de faire doit se prolonger. « Quoi que tu dépenses en plus pour lui, dit-il à l’aubergiste, c’est pour moi. » La dépense est sans limite, la largesse est sans mesure.

Le samaritain est le Donateur. Le Dispensateur de dons. Le Donneur de grâces.

Qu’apprenons-nous, ici ? Qui est ce samaritain ? Ce voyageur qu’on croise sur la route du monde et qui fait halte devant un blessé de la vie. Qui fait de lui un autre lui-même. Qui est pris aux entrailles devant la souffrance et la mort.   Qui prend en lui la misère du monde. Qui relève et donne la vie. Le samaritain de la parabole, c’est la figure de Dieu.

Car la parabole nous enseigne le « faire » de Dieu. Dieu lui-même se fait le prochain de l’homme à l’heure de sa mort.

Nous avons la réponse à notre question. Aimer le samaritain, c’est nous aimer nous-mêmes et c’est aimer Dieu. De toutes nos forces.

Aimer le samaritain, c’est faire pareillement.

« Lequel des trois a été le prochain ? » « Celui qui a fait la miséricorde », répond le docteur de la loi.

« Voyage et fais pareillement », dit Jésus.

Si un jour, une heure, un instant, nous rencontrons un être humain dépouillé, celui-là, aimons-le de toute notre force comme Dieu nous aime car il est nous-mêmes.

Si un jour, une heure, un instant, quand nous étions à terre, quelqu’un s’est approché pour nous relever, celui-là, c’est notre prochain ; aimons-le comme nous-mêmes.

Et aimons-le de tout notre cœur, de toute notre force et de toute notre âme,
car c’est Dieu lui-même.

Père Jean-Paul Laurent sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant :
Dieu notre Père ne se détourne pas de notre prière.  Confions à son Amour tous les habitants du monde.

Refrain : Seigneur, entends la prière qui monte de nos cœurs.

  1. Nous te prions, Seigneur, pour les peuples déchirés par les guerres afin qu’ils acceptent de faire chemin ensemble pour une réconciliation vraie et durable. Nous te confions aussi tous les dirigeants qui ont un pouvoir de décision dans le processus de la Paix.
  2. Nous te prions, Seigneur, pour celles et ceux qui prennent un moment de repos pendant cet été, que celui-ci soit pour eux un temps d’espérance et de retour vers l’essentiel.
  3. Nous te prions, Seigneur, pour que nos mains et nos cœurs s’ouvrent aux personnes malades ou isolées afin de leur partager ta Parole, signe de réconfort et de ton amour. Nous te confions aussi les personnes qui les accompagnent et les soignent.
  4. Nous te prions, Seigneur, pour que les familles soient un lieu d’entraide, d’épanouissement, d’union pour que la différence de chacun soit la richesse de l’autre.

Le célébrant : Seigneur, écoute nos prières et donne-nous la grâce de vivre dans l’amour et la fidélité à ton Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

Prière Universelle de la messe du Jour du Seigneur
Célébrée en direct de l’église Sainte-Gertrude à Fosses-la-Ville (Belgique)

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Un chant pour accompagner notre méditation

Prenons la main que Dieu nous tend

Texte : Didier Rimaud –  Musique : Jo Akepsimas

  1. Prenons la main que dieu nous tend.
    Voici le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
    Jésus est mort un jour du temps
    Voici le temps de rendre grâce à notre Père.
    L’unique Esprit bénit ce temps.
    Prenons le temps de vivre en grâce avec nos frères.
  2. Prenons la paix qui vient de Dieu.
    Voici le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
    Jésus est mort pour notre vie.
    Voici le temps de rendre grâce à notre Père.
    Son règne est là, le feu a pris.
    Prenons le temps de vivre en grâce avec nos frères.
  3. Prenons les mots que dit l’Amour.
    Voici le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
    Jésus est mort, le livre est lu.
    Voici le temps de rendre grâce à notre Père.
    Un même Esprit nous parle au cœur.
    Prenons le temps de vivre en grâce avec nos frères.
  4. Prenons le pain qui donne tout.
    Voici le temps où Dieu fait grâce à notre terre.
    Jésus est mort, Jésus nous vient.
    Voici le temps de rendre grâce à notre Père.
    Soyons du corps où tout se tient.
    Prenons le temps de vivre en grâce avec nos frères.