
Dimanche 14 septembre 2025
La Croix Glorieuse
- Nombres 21, 4b-9 : Qu’ils le regardent, alors ils vivront.
- Psaume 77 : N’oubliez pas les exploits du Seigneur
- Philippiens 2, 5b-11 : Devenant semblable aux hommes.
- Jean 3, 13-17 : Dieu a envoyé son Fils dans le monde…
Lire les textes de la liturgie
Regarder la Croix du Christ.
Christ de Saint Damien à Assise
Icône du 12ème siècle
devant laquelle St François priait Jésus
qui lui donna la mission de réparer sa maison, son Église.
Homélie
Frères et sœurs,
La Croix est un signe que l’on regarde. C’est même devenu un bel objet et souvent un bijou, en or, placé au cou ou dans un cadre de velours. On en a fait aussi de magnifiques œuvres d’art à travers les siècles. C’est surtout un signe que nous faisons à tout instant de notre vie et que nous rencontrons partout jusque dans les salles de classe. Certains sportifs se signent avant l’épreuve. Je constate que les hommes et les femmes qui vivent dans la rue portent souvent une Croix ; elles nous la demandent, elles ont un chapelet autour du coup avec la Croix en pendentif, signe pour eux qu’il y a au moins quelqu’un qui veille sur eux. C’est le signe d’une bénédiction. Nous mettons notre vie, ces personnes mettent leur vie sous le signe de Dieu. Ils sont dans l’épreuve, celle du sport, celle de la pauvreté et de la précarité, celle de la vie comme celle de la mort, mais ils sont en présence de Dieu.
La liturgie nous raconte dans la Bible l’histoire du serpent de bronze qui préfigure cette Croix. Au temps où le peuple hébreu allait vers la terre promise, ils étaient poursuivis par les serpents, ne savaient pas comment s’en défendre. Dieu dit à Moïse de faire un serpent de bronze, de le suspendre pour qu’en le regardant ils soient sauvés. C’est ce que nous faisons en faisant le signe de la Croix.
L’hymne aux Philippiens affirme que Jésus, qui était Dieu, est devenu semblable aux hommes… Jusqu’à la mort, la mort de la Croix : un lieu de supplice où Jésus meurt dans les plus extrêmes souffrances. Il n’a pas fait semblant… Jésus a pris notre humanité. C’est cette humanité vouée à la mort que nous vivons chacune et chacun d’entre nous… qui traverse nos peurs, nos détresses, nos souffrances…
Aujourd’hui si Jésus revenait, il mourrait en traversant les mers, cherchant refuge là où l’on promet une vie meilleure, sur les champs de bataille du Soudan, de l’Ukraine, du Congo, en Palestine… à cause de haines séculaires réciproques et inassouvies… Jésus mourrait sur nos lits d’hôpitaux, dans les rues de nos villes, ou simplement dans les violences de nos vies…
Mais l’hymne aux Philippiens poursuit en affirmant que Jésus, au-delà de cette mort terrible sur la croix, est auprès de son Père, dans la gloire. C’est pourquoi nous sommes tous invités à nous tourner vers Lui, comme celui qui nous sauve car Il est le Seigneur dans la gloire. C’est ce que Jésus explique à Nicodème dans l’Evangile, reprenant l’image du serpent de bronze dans le désert : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas mais obtienne la vie éternelle. »
Voilà pourquoi nous ne devons pas désespérer dans l’épreuve de nos vies mais nous pouvons, en totale confiance, nous tourner vers Jésus, sur la Croix, comme nous y sommes invités aujourd’hui, ou simplement dans toutes les représentations que nous nous faisons de Lui, dans notre cœur, par notre méditation, par notre propre imagination ou par celles des artistes de tout temps et de tous lieux. Nous le regardons, nous lui demandons son salut. Aujourd’hui le salut est dans la force de tenir dans l’épreuve et de vivre au cœur même de cette épreuve, dans l’espérance de la vie éternelle. C’est ce que je dirai tout à l’heure après le Notre Père : « Donne la paix à notre temps : soutenus par ta miséricorde, nous serons libérés de tout péché, à l’abri de toute épreuve, nous qui attendons que se réalise cette espérance : l’avènement de Jésus Christ notre Sauveur. »
A Assise, dans la basilique Sainte Claire, il y a deux représentations de la Croix, elles sont toutes les deux du Moyen-Âge mais on peut constater une certaine différence.
La première, celle que l’on appelle « le Christ de Saint Damien », c’est une croix du 12ème siècle, que Saint François priait au temps de sa conversion, quand il devint amoureux de Dieu et des hommes. C’est devant cette croix qu’il entendit Jésus lui dire : « Va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruine ! » C’est un Christ paisible qui ouvre les yeux, regarde le monde et l’aime, comme il aime tous ceux qui sont là témoins du supplice de la Croix… sur terre comme au ciel ! Il n’a pas de couronne d’épines, au contraire une couronne de gloire où se dessine la Croix. En haut de l’icône, il est déjà ressuscité et la main du Père l’appelle à Lui, dans sa gloire.
La seconde, celle que l’on dit du « maître de Sainte Claire », un siècle plus tard, est un Christ mort, il ferme les yeux, il est tourmenté, il vit les derniers instants de sa vie d’homme, il est déjà mort. Il est seul, en dehors de la présence de Jean et de Marie. Mais il annonce déjà la résurrection car il a, lui aussi, une couronne de gloire.
Ces deux représentations de la Croix nous ouvrent à la vie, à la gloire de Jésus. En les contemplant, nous pourrons traverser nos épreuves dans l’espérance de la Résurrection.
Elles peuvent nous aider à prier aujourd’hui pour la sauvegarde de la Création, qui est en si mauvaise passe. En regardant la Croix de saint François nous nous confions à Jésus pour qu’il nous donne la force de renouveler cette terre qui nous est confiée, pour lui redonner la vie ! Et nous nous mettons en route pour travailler avec lui pour le salut de la terre, de l’humanité, au cœur même de son épreuve.
Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur
La prière universelle de ce dimanche
Le célébrant :
En ce jour où nous nous retrouvons en communauté chrétienne pour célébrer le début de l’année, sous le signe de la Croix, nous nous tournons vers le Père pour lui confier les intentions que la Croix de son Fils nous inspire.
Refrain : Exaudi nos, exaudi nos, exaudi nos, Domine.
- Nous te prions Seigneur pour les nations menacées de toute part par la guerre, la haine et la division,
que la Croix, signe levé pour le salut du monde,
guide les peuples vers l’Évangile et vers la Paix. - Nous te prions Seigneur pour les personnes malades, les blessés de la vie, ceux qui n’ont pas de domicile, ceux qui sont séparés et dans la solitude,
que la croix, signe de la faiblesse vaincue,
soit pour ces hommes et ces femmes source de consolation et d’espérance. - Nous te prions Seigneur pour la sauvegarde de la création,
que tout être humain en ce monde, inspiré par l’esprit de saint François,
fasse l’expérience de son interdépendance avec toutes les créatures
qui sont aimées de Dieu et dignes d’amour et de respect. - Nous te prions Seigneur pour notre communauté chrétienne en ce début d’année,
que la croix qui, signe de la victoire du Christ sur le péché et le mal,
renouvelle nos cœurs et nous donne de savoir nous aimer comme tu nous aimes.
Le célébrant : Seigneur, écoute avec bonté les prières de la communauté chrétienne ici rassemblée, sous le signe de la Croix de ton Fils,
Accorde à tous ce qu’ils te demandent, et à chacun ce qu’il lui faut.
Par le Christ, notre Seigneur. Amen.
Un chant pour accompagner notre méditation
Un homme au cœur de feu
Texte : Didier Rimaud/CNPL – Musique : Jacques Berthier – Ed. Musicales Studio SM
-
Un homme au cœur de feu
Qui est venu du Père et qui retourne à lui,
Jésus, le Premier Né,
Un homme au cœur de feu,
Nous invite à le suivre en son retournement,
Jusqu’à renaître au jour irradiant de Pâque.
Jésus, le Premier Né, nous invite à le suivre,
R./ Pour la gloire de Dieu
et sa haute louange
Pour la gloire de Dieu
et le salut du monde !
-
Un homme sous l’Esprit,
A l’œuvre au sein du monde en mal d’enfantement,
Jésus, Maître et Seigneur,
Un homme sous l’Esprit,
Nous invite à le suivre au rang des serviteurs,
A servir aux chantiers où il poursuit sa Pâque.
Jésus, Maître et Seigneur, nous invite à le suivre, R/ -
Un homme épris de Dieu,
Le Fils obéissant jusqu’à mourir en croix,
Jésus le Bien-Aimé,
Un homme épris de Dieu,
Nous invite à le suivre en son abaissement,
A marcher au chemin orienté vers Pâque.
Jésus, le Bien-Aimé, nous invite à le suivre, R/ -
Un homme au cœur de chair
Qui veut réconcilier la terre avec le ciel,
Jésus, Verbe de Vie,
Un homme au cœur de chair,
Nous invite au bonheur que donne son amour :
La joie qui vient de lui vient témoigner de Pâque !
Jésus, Verbe de Vie, nous invite au bonheur. R/