
Dimanche 9 novembre
Dédicace de la Basilique du Latran
- Livre d’Ezéchiel 47,1-2.8-9.12 : De l’eau jaillissait vers l’Orient.
- Psaume 45 : Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu.
- 1 Corinthiens 3,9c-11.16-17 : Vous êtes une maison que Dieu construit.
- Jean 2, 13-22 : L’amour de ta maison fera mon tourment.
Lire les textes de la liturgie
La Basilique du Latran (4ème siècle),
Eglise cathédrale de l’évêque de Rome, le Pape.
Homélie
Frères et sœurs,
Où se trouve la présence du Seigneur ? Où trouve-t-on Dieu présent ? Si nous voulons le rencontrer, où faut-il aller ? Si l’on s’intéresse un peu à l’histoire des civilisations et à l’histoire de l’art, on sait bien que les plus beaux lieux construits par les hommes sont les lieux qui matérialisent la présence de Dieu, qui rendent présent le sacré. Ce sont les innombrables temples de toutes les religions, les innombrables sanctuaires où l’on se rend en pèlerinage, et, pour nous, ce blanc manteaux d’églises qui couvre la surface de la terre comme le disait un chroniqueur du moyen-âge. Ainsi, quand on veut aller à la rencontre de Dieu, nous savons où aller. Et davantage même, au cœur du sanctuaire, il y a souvent un lieu encore plus central, encore plus sacré, privilégié, où réside la présence divine : statue de la divinité, saint des saints, ou, pour nous, le tabernacle. Et ainsi, nous savons vers où nous tourner pour recevoir les bienfaits qui s’écoulent de cette présence et qui rayonnent de ce centre.
C’est l’image que donne la première lecture, la vision du prophète Ézéchiel, qui montre la source et l’eau qui s’écoule du temple de Jérusalem et qui fait fleurir la vie partout où elle passe : « Cette eau coule dans la vallée du Jourdain, et se déverse dans la mer Morte, dont elle assainit les eaux. En tout lieu où parviendra le torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Le poisson sera très abondant, car cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. Toutes sortes d’arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas car cette eau vient du sanctuaire. » Partout où elle passe, l’eau, la grâce, qui vient du temple, qui vient de Dieu, donne la vie et assainit, purifie et soigne. C’est une magnifique vision et il suffit de voir le désert autour de Jérusalem pour le comprendre. Là où il y a de l’eau, c’est une profusion de vie, mais un mètre plus loin, là où l’eau ne parvient pas, c’est la pierre, le sable, la sécheresse et la mort. Et ainsi en est-il pour nous aussi de la présence de Dieu qui donne vie, assainit et purifie partout où elle passe. Cela vaut la peine de contempler cette image, de la goûter, pour s’imprégner de ce que Dieu réalise dans nos vies, dans nos déserts arides.
Pourtant, si la grâce vient du sanctuaire comme l’eau vient de la source, l’évangile de Jean vient mettre un petit bémol. Car, dès que la présence de Dieu est capturée, identifiée, emprisonnée en un lieu particulier, alors le danger est grand de détourner cela pour des intérêts bien éloignés de la foi. Car celui qui possède ce lieu, possède le pouvoir lié à Dieu et peut l’utiliser à son profit. Le commerce qui s’était développé au cœur même du temple de Jérusalem n’avait rien à envier au commerce qui se développe, aujourd’hui encore, autours des grands sanctuaires actuels. C’est pourquoi, Jésus chasse les marchands du temple qui détournent à leur profit la présence divine. Mais c’est aussi pourquoi Jean délocalise la présence de Dieu pour la rendre insaisissable. Pour lui, le temple détruit et reconstruit en trois jours, lieu de la source et de la présence divine, n’est plus le temple de pierre, c’est le corps du Christ. Et le corps du Christ ne nous appartient pas, il nous échappe. Tout comme le saint des saints au cœur du temple de Jérusalem était vide, le tombeau au Golgotha est vide. Il n’y a plus de lieu géographique où trouver la présence de Dieu. Alors, où est-il ? La source aurait-elle disparu ?
Pas tout à fait ! Car, si le temple, c’est le corps du Christ, si la présence de Dieu dans le monde, c’est le Christ, alors, l’eau qui s’écoule de la source et qui ne tarit pas, c’est sa Parole, la parole qui sort de sa bouche, qui touche nos oreilles, et dans laquelle nous pouvons puiser la vie pour nous y désaltérer. L’Écriture, la parole de Dieu est le fleuve dont parle Ézéchiel, non pas un fleuve symbolique, mais un fleuve réel que nous pouvons écouter à chaque fois que nous ouvrons les Évangiles, et que nous lisons, méditons et prions la Parole, accessible partout et pour tous.
Mais il y a plus. Car saint Paul ajoute encore quelque chose qui élargit notre horizon : « La pierre de fondation, personne ne peut en poser d’autre que celle qui s’y trouve : Jésus Christ. » C’est bien le Christ la pierre angulaire, la source, la présence de Dieu dans le monde. Mais Paul ajoute : « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » Car si la source, c’est le Christ et si l’eau c’est sa parole, la terre où les arbres grandissent et les fruits mûrissent, c’est nous. Nous, comme personne et nous comme communauté. Nous sommes le corps du Christ dira encore saint Paul. Nous sommes le sanctuaire où réside l’esprit de Dieu, le lieu de la présence divine. Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux.
Alors, si nous nous demandons où Dieu est présent, rappelons-nous : la source, c’est le Christ, l’eau qui donne la vie, c’est sa Parole et son Eucharistie, et le lieu où cette vie se déploie, s’éprouve et donne du fruit, c’est nous, nous qui, à chaque fois que nous allons puiser à l’eau vive de la Parole, devenons davantage ce que nous sommes : corps du Christ et temple de l’Esprit. Amen
Père Paul Malvaux sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur
La prière universelle de ce dimanche
Le célébrant :
Confions au Seigneur, dans la prière, les grandes intentions du monde et de l’Eglise.
Refrain : Toi qui nous aimes, écoute-nous, Seigneur.
- Seigneur, en ce jour où nous fêtons la dédicace de l’église Saint-Jean de Latran, la cathédrale de Rome dont le pape est l’évêque, nous te prions pour le Pape Léon XIV. Que ton Esprit de force et de douceur le comble de toutes les grâces dont il a besoin pour exercer son ministère.
- Seigneur, la Conférence des Nations Unies sur le Climat, la 30ème COP, se déroule à Belém au Brésil du 6 au 21 novembre.Nous te prions afin que les responsables du monde réunis à cette occasion se rendent attentifs au cri de la Création et à celui des pauvres, et qu’ils leur rendent justice.
- Seigneur, en mémoire de la fin des deux conflits mondiaux qui ont ensanglanté la première moitié du vingtième siècle, l’humanité a fait du 11 novembre le jour de la Paix. Donne aux hommes et aux femmes de notre temps de s’indigner de la guerre qui est encore répandue partout dans le monde. Donne à tous la volonté et les forces pour la combattre et la refuser.
- Seigneur, nous te prions pour notre communauté chrétienne, ici à la Chapelle Universitaire. Consolide les liens qui nous unissent dans la prière et la fraternité.Que ce que nous vivons ensemble chaque dimanche irrigue notre semaine de confiance et de paix.
Le célébrant : Souviens-toi, Seigneur, de celles que nous venons de te confier et accueille les intentions que nous portons dans le secret de nos cœurs. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.
Un chant pour accompagner notre méditation
C’est vers toi que je me tourne
Paroles : L. Hamrat – Musique : Claude Fraysse et Alain Bergèse
- C’est vers toi que je me tourne,
Je veux marcher dans tes voies ;
J’élève les mains pour te rencontrer ;
Mon cœur désire te chanter,
Pour bénir et célébrer ton saint Nom,
Car tu es fidèle et bon.
Seigneur, ô Seigneur, je veux te donner,
Seigneur, ô Seigneur, ma vie à jamais.
- Mes yeux contemplent ta gloire,
Ta vie ranime ma foi,
Ta paix et ta joie inondent mon cœur,
Toi seul fais tout mon bonheur.
Je veux proclamer que tu es celui
Qui chaque jour nous bénit.
Seigneur, ô Seigneur, je veux partager
Seigneur, ô Seigneur, ton éternité.