Homélie

Frères et sœurs,

L’Évangile d’aujourd’hui met la lumière sur Joseph, l’occasion pour nous de regarder d’un peu plus près cette figure étonnante du Nouveau Testament. Étonnante car Joseph ne prononce pas un mot, il ne prend jamais la parole, et de plus, il est gratifié de nombreux songes par lesquels Dieu ou son ange l’avertissent ou lui disent quoi faire. Par contre, si Joseph ne dit rien, il écoute et surtout, il agit : « Joseph fit ce que l’ange lui avait prescrit et il prit chez lui son épouse. » Plus loin : « Joseph se levé, prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte ». Et encore : « Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël. » Joseph est celui qui prend soin, qui se lève, qui se met en marche, qui veille sur son épouse et son enfant, qui fait ce que l’ange lui a dit en songe. Joseph est le serviteur par excellence, le serviteur d’une histoire qui le dépasse, mais qui passe par lui. Pas de grands discours, pas de grandes considérations, pas de complications : il écoute, avec attention, et il agit ensuite, comme naturellement. N’y a-t-il pas là, dans cette manière d’être de Joseph, une attitude dont nous pourrions nous inspirer ? Écouter, agir, “droit au but et pas d’histoire !”

Mais Joseph est plus qu’un homme d’action et de service. Car l’Évangile dit de lui d’emblée : « Joseph était un homme juste. » Ce qualificatif a une signification profonde dans le judaïsme. L’homme juste, ce n’est pas seulement celui qui accomplit les commandements, qui appliquent la Loi, la Torah, dans toute sa littéralité. L’homme juste, c’est celui qui incarne ce qui anime tous les commandements et la dynamique de vie qui les inspire, y compris dans les situations les plus imprévues, les plus inattendues, celles que la Loi n’a pas prévue, justement et où on ne sait pas quoi faire. Que l’on soit juif ou pas d’ailleurs, comme en témoigne le titre de « juste parmi les nations ».

Or, s’il y en a bien un qui est dans une situation imprévue et inattendue, c’est bien Joseph, avec sa fiancée enceinte dont on ne sait qui. Alors, que va-t-il faire ? La répudier, lui faire honte publiquement, venger son orgueil d’homme trahi ?

C’est dans cette situation pour le moins désagréable que la justice, la justesse, de Joseph va se manifester. Car la décision qu’il prend en son for intérieur est guidée exclusivement par la sauvegarde de Marie : ne pas la dénoncer publiquement pour préserver son avenir et celui de l’enfant à venir et permettre au père de se manifester et de prendre ses responsabilités. Deuxième attitude de Joseph qui peut nous inspirer à notre tour et qui concerne ce qui anime nos décisions, les raisons, les motivations qui nous font agir : non pas un amour propre blessé, notre bon droit ou nos intérêts, mais le bien de l’autre et sa sauvegarde.

Enfin, une troisième attitude de Joseph se révèle dans ce récit qui va lui permettre de découvrir le père, d’accueillir le sauveur et de donner à Marie de le mettre au monde : rester à l’écoute. Même quand sa décision est prise, même dans le clair-obscur d’un songe, il reste à l’écoute de ce que l’ange vient lui dire, de ce qui lui arrive et de ce qu’il doit faire. Il reste à l’écoute jusqu’à être capable de changer sa décision sur la foi d’une parole reçue de Dieu. Il écoute et il croit la parole qui lui est adressée. Voilà ce qui parachève la justice de Joseph.

Chercher le bien de l’autre et choisir en fonction de sa sauvegarde à lui, rester à l’écoute, de la Parole de Dieu, de la parole de l’ange, pour ajuster ses décisions, et enfin, se lever et agir simplement, sans tergiverser, sans blabla et sans demander plus de signes ou de preuves, mais dans la foi en la parole reçue, voilà les trois attitudes qui font de Joseph un juste et qui peuvent nous inspirer nous aussi. Car c’est ainsi que Joseph a rendu possible la venue de Jésus, celui qui sauve, Dieu avec nous, dans les péripéties du monde et les inattendus de son histoire. Et c’est ainsi que nous pourrons faire de même, dans notre monde et notre histoire, à notre tour.

Amen.

Père Paul Malvaux sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant : En ce quatrième dimanche de l’Avent, laissons-nous toucher par les bienfaits de Dieu et prions-le dans la confiance.

Refrain : Fais paraître ton jour, que l’homme soit sauvé

1. Ô Emmanuel, Dieu avec nous, tu veux nous combler de tes bénédictions ; regarde ceux qui souffrent du chômage, de la maladie ou de la pauvreté ; qu’ils trouvent en ce temps d’espérance, attention et amour.
   Ensemble, nous te prions.
2. Ô Jésus Sauveur, pour que les chrétiens qui vivent dans des contextes de guerre ou de conflit, en particulier au moyen Orient,
   soient des semences de paix, de réconciliation et d’espoir.
   Ensemble, nous te prions.
3. Ô Christ ,toi dont nous fêtons bientôt la venue dans le monde,
   veille sur ton Église ; apprends-lui à être toujours plus proche des hommes et des femmes de notre temps.
   Pour notre pape, notre évêque et tous les pasteurs.
   Ensemble, nous te prions.
4. Ô fils de Marie et de Joseph, toi qui as grandi dans une famille aimante, nous confions tous les parents dépassés dans leur tâche d’éducation, tous les enfants rejetés, maltraités
   afin qu’ils trouvent soutien, écoute et amour.
   Ensemble, nous te prions.
5. En silence, confions au Seigneur les intentions que nous avons dans le cœur.

Le célébrant : Seigneur, écoute les prières que nous venons d’exprimer, exauce-les et donne à notre humanité de préparer ta venue dans la paix et la fraternité. Toi qui es vivant pour les siècles des siècles. Amen.

Prière Universelle de « Jardiniers de Dieu », Équipe Siloé Brive La Gaillarde

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