Homélie

Frères et sœurs,

Connaissez-vous les sources des eaux de la vie ? Dit comme ça, la question a l’air un peu étrange. Vous connaissez sans doute Bru, Spa Reine ou Chaudfontaine, mais les sources des eaux de la vie, où sont-elles et de quoi s’agit-il ?

Dans le livre de l’Apocalypse, l’un des anciens dit à Jean qui contemple dans sa vision la foule immense de ceux qui reviennent purifiés de la grande épreuve : « Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, ni le soleil, ni la chaleur ne les accablera, puisque l’Agneau qui se tient au milieu du trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie. » Voilà notre question de départ qui rebondit. S’il y a une source dont on se demande où elle est, il y a aussi un pasteur, un berger, qui y mène. Mais qui est-il ce pasteur, et où pouvons-nous le trouver ?

La réponse, bien sûr, Jésus nous la donne dans l’Évangile. Elle est à la fois toute simple et un peu mystérieuse. C’est lui le pasteur, c’est lui le berger : « Mes brebis écoutent ma voix, moi je les connais et elles me suivent, je leur donne la vie éternelle », Et la source, c’est le Père, le Dieu créateur, le Dieu de la vie qui ne désire qu’une chose : donner la vie, justement, sauver ceux qui s’égarent, guérir ceux qui sont en proie au mal, à la souffrance, à la mort. Jésus, pasteur, berger, et Dieu, la source, l’origine, la Vie créatrice. Voilà ce que nous sommes appelés à découvrir, et voilà aussi ce que nous avons à annoncer et à proclamer autour de nous. Car, aujourd’hui, Jésus n’est plus là pour dire lui-même les choses. Alors, c’est à nous qu’il revient d’annoncer sa parole, de proclamer que c’est Jésus le berger qui donne la vie et qui mène au salut offert par le Père, créateur et plein d’amour.

Annoncer, proclamer, témoigner, c’est l’aventure que nous racontent les Actes des Apôtres, où nous voyons Paul et Barnabé voyager de ville en ville pour annoncer la Bonne Nouvelle.

Aujourd’hui, ils arrivent à Antioche de Pisidie, une petite ville du Centre de la Turquie actuelle. Et comment font-ils ? Ils commencent par se rendre à la synagogue, juifs parmi les juifs, où ils participent aux prières et prennent la parole pour annoncer leur message. Ils parlent et ils encouragent, tranquillement, Ils commencent par leur milieu proche, familier, là où ils sont « chez eux », accueillis en frères. Et puis, lorsque le succès de leur parole attire à la fois la foule et les oppositions, l’hostilité et finalement le rejet, ils ne râlent pas, ils ne s’énervent pas, ni ne se lamentent. Mais ils se détournent de ceux qui les rejettent pour aller vers ceux qui les accueillent avec un cœur désireux et ouvert, les païens en recherche. Paul dit ainsi aux israélites : « Puisque vous rejetez la parole de Dieu, eh bien, nous nous tournons vers les nations païennes. C’est le commandement que le Seigneur nous a donné : J’ai fait de toi la lumière des nations, pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

Voilà une première chose qui peut nous encourager à notre tour. Annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle, ne demande rien d’extraordinaire. Il suffit de parler simplement et d’encourager simplement les personnes que nous rencontrons dans nos lieux familiers, habituels, là où nous vivons nous-mêmes. Quand l’occasion se présente, sans forcer ni insister, mais avec clarté et de manière explicite, parler, encourager, témoigner. Et puis, regarder l’effet de notre parole. Si elle est reçue, approfondir et prolonger. Si elle est rejetée, passer ailleurs, annoncer à d’autres, témoigner plus loin. Sans se tracasser ni se désoler. C’est Dieu qui prépare et qui travaille les cœurs, et notre parole ne vient qu’éveiller ce que l’Esprit a préparé. Si cela prend, tant mieux. Si cela ne prend pas, ou si cela résiste, tant pis, ce sera pour une autre fois. Nous n’avons ni à être timide, ni peureux, ni insistant, ni forceur. Si Jésus est pour nous un berger, si Dieu est pour nous une source de vie, pourquoi nous tairions-nous ? Témoignons, et nous verrons bien. Quel risque y aurait-il ? Être rejeté ? Mais de quoi puisque Dieu est notre vie et notre force ! D’autant que, lorsque la Parole est accueillie, lorsqu’elle donne son fruit de foi, alors, c’est la joie qui déborde : « En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur, tandis que les disciples étaient remplis de joie et d’Esprit-Saint. » L’effet de la parole annoncée, de la parole reçue, de la parole crue, c’est la joie, la joie de la vie, la joie de l’amour, la joie de Dieu qui se donne et qui se déploie.

Le monde d’aujourd’hui n’est ni plus facile, ni plus difficile que celui de Paul et Barnabé. Osons, comme eux, témoigner et annoncer à notre tour, que Jésus est notre Berger, qu’il nous mène aux sources des eaux de la vie, qu’en lui nous sont données la joie et la vie éternelle. Qu’y a-t-il comme tâche plus urgente et plus vitale que celle-là, aujourd’hui, comme à l’époque de Paul, pour nous, chrétiens, disciples du Christ ? Amen.

Père Paul Malvaux sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant : La résurrection du Christ porte en elle toute l’Espérance du monde. Prions maintenant aux intentions de toute l’humanité.

Refrain : Ô Christ Ressuscité, exauce-nous !

1. Seigneur, ton Esprit a suscité dans ton Eglise Léon XIV, notre nouveau Pape. Nous te prions pour lui, pour qu’il soit un serviteur de la paix et de l’unité, et pour ton Eglise pour qu’elle soit animée de la joie d’un souffle nouveau.
2. Seigneur, tu es la lumière des nations. Nous te prions pour toutes les nations de la terre, pour que ton Esprit éclaire leurs habitants, et en particulier leurs gouvernants, dans la lutte contre la violence et la haine qui les divise.
3. Seigneur, aujourd’hui c’est la fête des mères. Nous te prions pour toutes les mamans de la terre, pour qu’elles goûtent le bonheur d’avoir des fils et des filles qui grandissent et se construisent dans un monde assoiffé de bonheur et de réconciliation.
4. Seigneur, notre communauté chrétienne s’interroge sur sa vitalité et son avenir. Nous te prions pour que tu suscites en elle des hommes et des femmes qui désirent s’engager pour le service de tous.

Le célébrant : O Christ ressuscité, tu nous rassembles en ce dimanche pour nous envoyer vers nos frères. Répands sur nous ton Esprit pour que nous annoncions par nos vies que tu es vivant, à jamais, pour les siècles des siècles. Amen.

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