Dimanche 12 septembre 2021
24ème dimanche ordinaire (année B)
Journée de rentrée
de la Chapelle Universitaire Notre-Dame de la Paix
Textes de la liturgie (à consulter ici)
- Isaïe 50, 5-9a : Le serviteur de Dieu.
- Psaume 114 : Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.
- Jacques 2, 14-18 : Une foi vivante et agissante.
- Marc 8, 27-35 : Pour vous qui suis-je ?
Christ de Wissembourg (vitrail du 11ème siècle) – Musée de l’Œuvre Notre-Dame – Strasbourg
L’homélie
Frères et sœurs,
Dans l’évangile de Marc, nous sommes à un moment stratégique, un peu comme nous le sommes au moment où nous reprenons la route après dix-huit mois d’épreuves. Jusqu’à présent les disciples ont été les témoins de l’action de Jésus. Dimanche dernier nous avons entendu qu’il s’adressait à chacun en particulier, au sourd-muet ce jour-là, en lui donnant de s’ouvrir à sa Parole et à toutes les merveilles de Dieu… Une foule immense le suit. Et l’on se réjouissait : « Il a bien fait toutes choses. » (Mc 7, 36) Mais en même temps ses disciples n’ont pas encore compris pourquoi il fait tout cela et même ils ont peur… Leur cœur est endurci, dit l’évangile à un autre endroit (Mc 6, 52).
Aujourd’hui ils sont seuls avec lui, ils marchent sur la route. Jésus leur demande : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils répondent ce que disent les gens. C’est un prophète qui bouscule les habitudes et annonce qu’il faut changer de vie, sinon on risque bien la catastrophe. Aujourd’hui on dirait qu’« on va dans le mur » ! Et ainsi on dit qu’il est Elie, un prophète d’autrefois qui devait revenir, ou même tout simplement Jean-Baptiste qui serait de retour. Nous pouvons nous interroger : aujourd’hui qui est Jésus pour les gens autour de nous ? Ils sont de plus en plus nombreux à ignorer qui il est et à ne pas croire en Lui.
C’est alors que Jésus s’arrête et se tourne vers ses disciples : « Et pour vous, qui suis-je ? » Pierre prend alors la parole. Dans un élan du cœur, il se mouille, il ose dire au nom de ses compagnons : « Tu es le Christ ! » Christ, c’est le mot grec, en hébreu on dit le Messie. Jésus est celui que le peuple juif attend depuis des siècles. Pierre proclame que Jésus est celui qui doit venir pour sauver le peuple de Dieu, lui redonner toute sa liberté et créer un royaume de paix et de justice. C’est comme un éclair de lumière dans la vie des disciples !
Question : est-ce bien cela notre foi ? En effet le monde est tout aussi sombre qu’au temps de Jésus. La maladie et le mal sont toujours là avec toutes les conséquences que nous connaissons. Le monde et l’Eglise sont particulièrement secoués. Pour nous aujourd’hui Jésus est-il vraiment le Messie, le sauveur ? Il nous arrive de douter, nous ne savons plus si nous pouvons croire. De plus en plus de gens nous le disent et quittent le bateau !
La suite du récit redouble notre interrogation. Jésus annonce l’inimaginable : il va beaucoup souffrir de la part des autorités, les grands prêtres et les scribes, il va être tué. Il précise, c’est vrai, qu’il ressuscitera, mais cela Pierre n’a pas entendu. Alors il se met en colère, dans un nouvel élan du cœur, en prenant Jésus à part, comme Jésus avait pris à part le sourd-muet la semaine dernière. Et il réprimande Jésus : « Non cela n’est pas possible ! Je t’ai dit que tu es le Christ, alors je ne peux pas accepter que tu souffres et meures ». Et Jésus réprimande, c’est le même mot, à son tour Pierre : « Tes pensées sont celles des hommes ! C’est Satan, le diable, qui parle en toi. »
Jésus doit mourir sous les forces du mal, de ce Satan qui domine le monde. C’est un passage obligé, inévitable, tant ces forces du mal sont grandes. C’est pour Dieu la seule manière de sauver le peuple, de donner la vie au monde ! Certainement c’est un mystère mais est-ce bien cela notre foi ? La vie est plus forte que la mort quand Jésus meurt sur la croix ? Y croyez-vous vraiment ?
Pierre n’est pas au bout de ses surprises ! Jésus lui annonce – et en parlant à Pierre il parle à chacune et chacun d’entre nous – : « Toi aussi tu devras passer par la croix ! » Et ce sera la seule façon pour toi d’être sauvé : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera. »
En ces temps de crise, ce message est particulièrement d’actualité. Les événements du monde nous secouent, nous font mal, nous font peur… Mais si nous croyons en Jésus, le Christ, le Messie, le sauveur des hommes, nous ne devons plus avoir peur. Jésus nous précède dans la mort et nous sauvera. A chaque Eucharistie, nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus et nous proclamons : « Nous attendons ton retour dans la gloire ! »
C’est cette espérance que l’évangile de ce jour nous invite à vivre. La croix est souvent présente dans notre quotidien. Notre foi nous dit que, malgré et au-delà de toutes ces morts qui nous travaillent et nous bousculent, la vie nous est promise. Dans tous les moments de nos vies où nous faisons l’expérience de la mort nous pouvons ouvrir des chemins de justice et de paix, dans l’espérance de la résurrection. Oui, notre foi nous engage, contre vents et marées, sur un chemin de guérison et de réconciliation. Aujourd’hui c’est ensemble que nous que nous nous mettons en route.
Demandons à Jésus, Christ et Messie, de nous faire comprendre ce que cela signifie pour nous aujourd’hui. Amen !
Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur
Un chant pour accompagner la prière
Tu es là au cœur de nos vies
Paroles et musique : Raymond Fau
Tu es là, au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fais vivre,
Tu es là, au cœur de nos vies,
Bien vivant, ô Jésus Christ.
- Dans le secret de nos tendresses, tu es là,
Dans le matin de nos promesses, tu es là. - Dans nos cœurs tout remplis d’orage, tu es là,
Dans tous les ciels de nos voyages, tu es là. - Au plein milieu de nos tempêtes, tu es là,
Dans la musique de nos fêtes, tu es là.