Dimanche 13 octobre 2024

Vingt-huitième dimanche du temps ordinaire (B)

Lectures

  • Sagesse 7, 7-11 : L’esprit de la Sagesse est venu en moi.
  • Psaume 89 : Rassasie-nous de ton amour, Seigneur, nous serons dans la joie.
  • Hébreux 4, 12-13 : Elle est vivante la parole de Dieu.
  • Marc 10, 2-16 : Une seule chose te manque…

Lire les textes de la liturgie

Une seule chose te manque…

 

Le jeune homme riche,
Berna, Évangile et peinture

Homélie

Frères et sœurs,

Dans les évangiles de ces derniers dimanches, Jésus nous a dit deux choses qui nous ont interpelés. Tout d’abord, « il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté et tué, et que, trois jours après, il ressuscite. » Et puis, « si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » Ces deux paroles, Jésus vient de nous en redire aujourd’hui la force. Ecoutons !

Un homme vient demander à Jésus ce qu’il faut faire pour avoir la vie éternelle. Cet homme, il est « aimable » comme on dit, c’est-à-dire qu’il y a de justes raisons pour qu’on l’aime. D’abord il est jeune même si on ne nous le dit pas. En tout cas il a de grands biens, probablement les richesses de la jeunesse : une maison, des frères, des sœurs, des parents, des terres. Tout ce qu’il faut pour être heureux. En plus il est honnête, il fait le bien, il respecte la Loi de Dieu et les hommes. Oui il est « aimable ». L’évangile nous dit que « Jésus l’aima ». Cela vaut la peine de prendre le temps nous aussi d’aimer cet homme. Et puis aussi de nous interroger : après tout cet homme peut être chacune, chacun d’entre nous. Qui sommes-nous ? On n’est peut-être pas aussi beaux, aussi riches, aussi heureux, nous ne sommes pas aussi parfaits que lui, il peut même y avoir des choses douloureuses en nous ? Nous pouvons nous interroger cependant : quelles sont nos richesses ? En tout cas est-ce que nous désirons la vie éternelle ? ou plus simplement est-ce que nous désirons être pleinement heureux ?

Comme dans les récits qui ont précédé, Jésus dit à l’homme riche de renoncer à tout ce qu’il possède : « Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ». Voyez comment cet homme réagit. Il ne peut pas faire ce que dit Jésus. Il ne veut pas renoncer, alors « il devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens ». Jésus parle alors de la difficulté pour un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. Et nous, nous lui posons la même question que les disciples : « Qui peut être sauvé ? » La réponse de Jésus éclate : « Tout est possible à Dieu. »

Prenons le temps de comprendre ce que signifie renoncer à tous ses biens, comme Jésus parlait de renoncer à soi-même quelques évangiles plus tôt. Qu’est-ce que cela signifie dans nos existences si pleines de tant de choses, si occupées, si bousculées ? Remettons-nous calmement à Dieu !

Pour suivre Jésus il s’agit, comme lui, de renoncer à quelque chose pour retrouver autre chose, qui est de l’ordre de la vraie vie, de la vie éternelle. Et en même temps, Jésus nous dit qu’il n’est pas nécessaire d’attendre la vie éternelle, tout cela nous le retrouverons « en ce temps déjà, au centuple », dans notre vie au quotidien. C’est parce que l’on a accepté de renoncer à soi-même que l’on se retrouve pleinement soi-même en vérité et dans la lumière. C’est mystérieux mais c’est plein de joie. Cela devrait nous remplir d’espérance.

La troisième partie de ce récit nous le confirme. Les disciples disent à Jésus : « Nous avons tout quitté pour te suivre ». Ils sont inquiets de leur avenir, et cela se comprend, après tout ce qu’ils ont entendu de Lui et les perspectives de mort qu’il leur a annoncées. Nous aussi nous pouvons être inquiets, vous et moi : finalement dans nos vies si bouleversées qu’allons-nous devenir ? La réponse est claire : abandonner tout et suivre Jésus, c’est être disponible à la vie que Dieu nous donne, c’est accepter de la recevoir de Dieu et d’y trouver notre joie. Cela ne changera pas le quotidien, il restera les épreuves et les expériences tristes et douloureuses de la vie, et cela pourra même aller jusqu’aux persécutions comme pour Jésus qui lui-même va mourir sur la croix. Mais s’en remettre à Jésus, cela éclaire notre vie et lui donne tout son sens, cela nous ouvre à la joie et au bonheur de vivre avec tout ce que nous avons reçu, de vivre avec d’autres, de les aimer, de les servir, de leur témoigner de cette vie que Dieu nous donne.

« Une seule chose te manque… » dit Jésus à l’homme riche.  N’est-ce pas finalement cela, cet abandon et cette disponibilité à Dieu et aux autres ?

Vous savez que quelques jeunes de la Chapelle vont partir dimanche prochain pour Assise. Ils vont à la rencontre de trois grands saints de l’Eglise qui ont tout donné pour suivre Jésus : François d’Assise, Claire d’Assise et aussi Carlo Acutis, ce jeune italien décédé à 15 ans en 2006 et qui a vécu une vie courte mais entièrement abandonnée, tournée vers Dieu et les autres. Ces jeunes vont découvrir la façon dont ils ont été témoins de Dieu ; et ils vont réfléchir comment ils pourraient les imiter pour trouver, à leur manière, la joie dans leur existence.

L’Évangile de ce jour sera un peu comme le drapeau qui les conduira tout au long de leur pèlerinage à Assise. Nous les accompagnerons dans notre prière, ils emporteront avec eux toutes nos intentions, tous nos désirs de joie et de bonheur, pour nous et pour le monde.

Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

Télécharger le PDF de l’homélie

Un chant pour accompagner notre méditation

Que vive mon âme à te louer

Texte et musique : Bénédicte Ducatel (Communauté de l’Emmanuel)

Que vive mon âme à te louer
Tu as posé une lampe, une lumière sur ma route,
Ta parole, Seigneur, ta parole, Seigneur.

  1. Heureux ceux qui marchent dans tes voies, Seigneur !
    De tout mon cœur, je veux garder ta parole,
    Ne me délaisse pas, Dieu de ma joie.
  2. Heureux ceux qui veulent faire ta volonté !
    Je cours sans peur sur la voie de tes préceptes
    Et mes lèvres publient ta vérité.
  3. Heureux ceux qui suivent tes commandements !
    Oui plus que l’or, que l’or fin j’aime ta loi,
    Plus douce que le miel est ta promesse.
  4. Heureux ceux qui méditent sur la sagesse !
    Vivifie-moi, apprends-moi tes volontés ;
    Dès l’aube de ta joie tu m’as comblé.