Dimanche 15 octobre 2023

28ème dimanche ordinaire (A)

Lectures

  • Isaïe 25, 6-9 : Un festin de viandes grasses…
  • Psaume 22 : Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien.
  • Philippiens 4,12-14. 19-20 : Je peux tout en celui qui me donne la force.
  • Matthieu 22, 1-14 : Les invités de la noce.

Lire les textes de la liturgie

Les invités de la noce

Pieter II Brueghel, 1564-1638
La noce paysanne, 1616 – Abbaye Saint-Pierre
de Gand

Homélie

Frères et sœurs,

D’abord il faut parler de noce, du banquet qui rassemble.

« Un roi célébrait les noces de son Fils ». Il est bon de se souvenir du moment où Jésus raconte cette parabole. Il est dans le Temple de Jérusalem. Il vient d’être acclamé : « Hosanna au Fils de David » chantait la foule à son entrée dans Jérusalem. Les Rameaux ouvrent cette semaine où Dieu le Père va sauver son Peuple par la Mort et la Résurrection de son Fils. Une semaine folle, sainte, comme un repas de noces, tragique comme le sacrifice de l’agneau, celui qui est innocent et que la violence et la haine entraîne dans la mort. Les noces de Jésus le Fils sont les noces de l’agneau, comme dit l’Apocalypse.

Mais quelle histoire ! Les invités de la noce ! Il y a les invités officiels, triés sur le volet, qui refusent de venir. Et il y a le tout-venant que l’on rencontre à la croisée des chemins, ceux qui justement pouvaient se croire exclus des invités officiels, ceux qui ne se savaient pas invités et qui arrivent au dernier moment, comme les ouvriers de la dernière heure (Mt 20, 1-16, il y a trois semaines). Tous, ils sont invités ! Il y a les bons comme les mauvais, comme les deux larrons de chaque côté de la croix, le bon larron, le mauvais larron… (Mt 27, 38) Tous. Toute l’humanité.

Prenez le temps de goûter cette joie de la noce, ce qu’elle peut signifier dans votre vie. Dieu nous invite à la noce, à la fête. Dieu m’invite.

Et puis il y a la réponse de ceux qui disent non.

La réponse à l’invitation est multiple. S’il y en a qui acceptent l’invitation du roi, il y a ceux qui la refusent. Je vous propose de passer à ce second temps plus sombre de votre méditation.

Les premiers qui refusent l’invitation vont jusqu’à tuer les serviteurs, ils sont comme les vignerons, dans l’Evangile de dimanche dernier, qui tuent ceux qui sont venus récupérer le fruit de la vigne. Souvenons-nous ils ont même tué le Fils (Mt 21, 33-43, la semaine dernière).

Il y a aussi ceux qui refusent de manière plus subtile : ils sont venus jusqu’aux portes de la salle des noces mais ils n’ont pas voulu porter l’habit de noce, ils sont entrés mais ils n’ont pas voulu jouer le jeu. L’habit ne fait pas le moine dit-on, mais n’exprime-t-il pas finalement ce que nous portons au plus profond de nous, la décision d’être pleinement uni de cœur avec celui qui invite, la décision de vivre avec lui.

Le résultat de ce refus, quel qu’il soit, est la mort et les ténèbres : le Roi fait périr les meurtriers des serviteurs et brûle leur ville, le Roi expulse, pieds et poings liés, celui qui ne porte par l’habit des noces. Je ne crois pas que cela soit une punition divine. N’est-ce pas simplement la conséquence logique du refus : un choix de mort ?

Nous pouvons alors méditer le choix que nous sommes appelés à poser.

En effet l’Evangile s’achève par une sentence étonnante, énigmatique : « La multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. » Comme cela se passe dans toute société, « élu » signifie que l’on est élu par quelqu’un… mais cela peut aussi vouloir dire que l’on choisit quelqu’un pour qu’il soit celui dont on a besoin…  Il s’agit bien d’un choix, d’une élection. L’invitation du Roi aux noces de son Fils est un choix : soit vous choisissez la vie ! soit vous choisissez la mort !

Mais cette invitation dérange… Car il faut s’y mettre, il faut quitter ses habitudes, son champ, son commerce, accepter de se déplacer pour rejoindre la salle des noces.

Alors nous pouvons nous interroger, que faisons-nous pour répondre aux appels de notre Seigneur dans notre vie de tous les jours ? Qu’allons-nous faire ? Nous sommes aujourd’hui rassemblés dans cette chapelle, pour célébrer les noces de l’agneau. Sommes-nous bien habillés ? comme il faut ? avons-nous ciré nos chaussures ? avons-nous mis une cravate ? ou le T-Shirt de convenance ? Mais ce n’est pas là l‘essentiel ! En réalité qu’avons-nous mis dans notre cœur ? notre cœur est-il prêt à accueillir le Seigneur, à nous accueillir mutuellement au cours de cette journée, qui que nous soyons, les bons comme les mauvais… et tout au long de notre vie ?

Père Henri Aubert sj sj

Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

Regardez l’humilité de Dieu

Texte : d’après saint François d’Assise – Musique : Anne Sophie Rahm (Mame)

1. Admirable grandeur
Étonnante bonté
Du maître de l’univers
Qui s’humilie pour nous
Au point de se cacher
Dans une petite hostie de pain

Regardez l’humilité de Dieu
Regardez l’humilité de Dieu
Regardez l’humilité de Dieu
Et faites-lui hommage de vos cœurs.

2. Faites-vous tout petits
Vous aussi devant Dieu
Pour être élevés par lui
Ne gardez rien pour vous
Offrez-vous tout entier
À ce Dieu qui se donne à vous.

Regardez l’humilité de Dieu
Regardez l’humilité de Dieu
Regardez l’humilité de Dieu
Et faites-lui hommage de vos cœurs.