Dimanche 17 août 2025

20ème dimanche ordinaire

  • Jérémie 38, 4-6.8-10 : Jérémie menacé de mort pendant le siège de Jérusalem.
  • Psaume 39 : Seigneur, viens vite à mon secours !
  • Hébreux 13, 1-4 : Courons avec assurance l’épreuve qui nous est proposée.
  • Luc 13, 49-53 : Je suis venu apporter un feu sur la terre.

Lire les textes de la liturgie

Je suis venu apporter un feu sur la terre !

Homélie

Frères et sœurs,

Les lectures de ce jour sont étonnantes et les mots de Jésus peuvent nous laisser profondément bouleversés, voire incrédules. « Je suis venu apporter un feu sur la terre » et plus loin encore, plus difficile à recevoir : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. » (Lc 12, 49-53)

Jésus prononce ces mots à un moment capital de son existence. Homme au milieu des hommes, il vient d’envoyer les Douze « proclamer le Règne de Dieu et faire des guérisons » (9, 2), de même il a envoyé les Septante-deux disciples annoncer la paix dans toutes les maisons où ils entreront (10, 5). Pierre, à la demande de Jésus, lui a répondu qu’il était le « Messie de Dieu », c’est-à-dire celui qui apporte le salut à l’humanité (9,20). Et puis Jésus a pris résolument la route de Jérusalem en disant par deux fois qu’il allait y être livré aux mains des hommes (9,22 et 9,44), expliquant qu’un prophète, dans toute l’histoire du peuple de Dieu, meurt toujours à Jérusalem (13,33). Jésus précise bien sûr qu’il ressuscitera. Ainsi Jésus sait qu’il va traverser l’épreuve de la souffrance et de la mort pour y trouver la vie dans la résurrection. Et, sachant cela, il dit à ses disciples qu’ils doivent suivre le même chemin ! C’est-à-dire l’épreuve du feu et de la division !

Le feu d’abord. Le feu, c’est terrible, cela porte la mort… Ces derniers jours, l’actualité nous le raconte, des milliers d’hectares de terrains sont détruits par le feu ! C’est de ce feu là que parle Jean le Baptiste quand il annonce la venue de Jésus : « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » (3,18)

Mais le feu on l’utilise pour purifier les métaux, les terres, les corps… Le feu c’est indispensable pour nous chauffer, pour voir, pour cuire les aliments, faire de belles et bonnes choses… Et le feu cela fait aussi penser aux flammes de la Pentecôte qui se déposent sur les disciples. (Ac 2,3)

Alors, que veut nous dire Jésus ? Le feu qu’il apporte est le feu qui fait vivre… dans notre cœur nous avons un grand désir de faire le bien, de grandir, de construire un monde qui s’aime, un grand désir d’être heureux… Le feu dont parle Jésus est prêt à embraser la terre. C’est celui dont la maman de Saint Dominique rêvait pendant sa grossesse : une torche portée par un petit chien pour embraser l’univers dans l’Esprit et le feu. Dominique cela signifie : Domini Canem ! le chien du Seigneur.

Mais c’est là que c’est difficile à comprendre et à accepter. Le baptême, c’est le baptême que Jésus lui-même va vivre à Jérusalem, c’est-à-dire sa mort, l’humiliation de la Croix. C’est la résistance jusqu’au sang dont parle l’Epitre aux Hébreux que nous venons d’entendre : « Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu. » C’est comme l’épreuve que subit le prophète Jérémie, dans la première lecture, lui qui, à l’instar de Jésus, est condamné pour ses paroles de vérité, plongé dans la boue du puits et sauvé in extremis par le courage d’un étranger, Ebed-Mélek, un Ethiopien.

Après l’image du feu, Jésus poursuit avec celle de la division : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. » Ces paroles de Jésus nous surprennent et nous étonnent quand nous savons qu’il est le Prince de la paix promis par le prophète Isaïe (Is 9, 6, 7).

Tout dépend de la paix et de l’unité dont il s’agit. On sait qu’il y a des paix lâches, de celles qui laissent se développer le mal et qui n’osent pas le dénoncer. C’est cette paix dont on parle souvent aujourd’hui, dans les méandres de l’activité politique ! Il y a des paix apparentes dues à l’inaction et à la passivité ; elles se contentent de la médiocrité. De telles paix risquent bien d’être complices du mal.

Il y a d’autres paix qui conduisent à la vie et favorisent la croissance. Ces paix-là sont actives et Jésus nous appelle à y travailler que nous appartenions aux Douze ou aux Septante-Deux, clercs ou laïcs !

Et c’est alors que nous faisons l’expérience, dans nos vies, que la division et l’opposition dont parlent Jésus peuvent être les conséquences inévitables de l’engagement pour le bien, la justice, la charité et la vérité. Ces engagements placent les personnes face à des choix et des décisions qui ont des conséquences. L’évangile nous invite à assumer les contradictions, les oppositions et les divisions.

Ce n’est pas pour rien que, pour Jésus, ces divisions traversent les familles et notez bien qu’elles ne traversent pas seulement les liens avec la belle-famille qui sont parfois difficiles !  mais bien la filiation elle-même. Souvenez-vous, c’est ce que Jésus a vécu à Nazareth au début de sa vie publique (4,28). Ces divisions sont douloureuses, mais elles sont signes de vitalité. Une graine doit mourir pour que germe la vie. La présence de tensions manifeste la lutte menée entre les puissances de vie et les puissances de mort, lutte que se manifestait dès le début du ministère de Jésus sur notre terre.

Tout le chapitre de saint Luc qui suit, en particulier la parabole du figuier stérile (13,6), nous y rappelle l’urgence de la conversion qui a une dimension de choix et de rupture, mais aussi de bonheur dans ce désir passionné du fils pour ce feu qui embrasera toute la terre, ce feu qui sera son baptême.

« Débarrassez-vous de ce qui vous alourdit, du péché, pour courir les yeux fixés sur Jésus », lisait-on tout à l’heure dans la lettre aux hébreux (He 12).

La vie est un combat… Pour que nous soyons heureux, il faut combattre… Il faut se décider pour la vie, et donc même dans notre famille, il nous faudra dire non ! non à ce qui blesse, à ce qui fait mourir, à ce qui rend malheureux, oui à la vie, oui à la paix, oui au Feu de l’Esprit.

Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

Télécharger le PDF de l’homélie

La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant :
Après avoir entendu, commenté et médité la Parole de Dieu, nous nous tournons vers le Père pour lui confier les prières qu’elle nous inspire pour le monde, l’Eglise, la société et notre communauté chrétienne.

Refrain : Seigneur, entends la prière qui monte de nos cœurs.

  1. Nous te prions Seigneur pour les nations de ce monde qui souffrent du feu de la guerre et de la division…
    Donne-leur des témoins qui sauront trouver les mots et les actions qui peu à peu redonneront à l’humanité la paix et la justice.
    Prions le Seigneur !
  2. Nous te prions Seigneur pour l’Eglise, en particulier pour ceux qui souffrent dans le témoignage de leur foi, et pour leur famille qui en subissent les conséquences.
    Donne-leur la constance et la fidélité, donne-leur l’espérance en une vie fraternelle et heureuse.
    Prions le Seigneur !
  3. Nous le prions pour notre société qui a beaucoup de mal à respecter les petits, ceux qui souffrent de la faim, de la haine et de l’injustice.
    Donne-lui des hommes et des femmes courageux et tenaces, capables de vivre l’amour et le respect en vue d’un environnement plus solidaire.
    Prions le Seigneur
  4. Nous te prions pour notre communauté chrétienne ici rassemblée. Donne-nous de savoir poser des actes comme le feu qui purifie et renouvelle, dans le quotidien de notre existence… au risque d’y souffrir et de bousculer la vie de nos familles. Donne-nous d’y trouver la vraie joie !
    Prions le Seigneur.

Le célébrant : Seigneur, écoute avec bonté les prières de ton peuple.
Accorde à tous ce qu’ils te demandent, et à chacun ce qu’il lui faut.
Par le Christ, notre Seigneur. Amen.

Télécharger le texte de la prière Universelle

Un chant pour accompagner notre méditation

Venez, Dieu nous appelle

Paroles : Benoît Gschwind – Musique : Bertrand Bayle

Venez, Dieu nous appelle, sa Parole nous rassemble.
Venez, c’est jour de fête ; entrez, Dieu nous attend.

  1. Entrez, entrez avec confiance, la table déjà est préparée…
    Peuple de Dieu marqué par son passage,
    Dieu nous attend avec patience pour être son Église.
  2. Entrez, entrez dans le silence, la table déjà est préparée…
    Peuple de Dieu, d’exode en exode,
    Dieu nous attend avec patience pour être son Église.
  3. Entrez dans l’espérance, la table déjà est préparée…
    Peuple de Dieu vivant de l’Évangile,
    Dieu nous attend avec patience pour être son Église.
  4. Entrez, entrez dans l’alliance, la table déjà est préparée…
    Peuple de Dieu promis à la tendresse,
    Dieu nous attend avec patience pour être son Église.