Dimanche 2 novembre

Commémoration des Fidèles Défunts

  • Livre d’Isaïe : Voici notre Dieu, en lui nous espérions et il nous a sauvés.
  • Psaume 26 : Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurai-je crainte ?
  • Romains 6, 3-9 : Ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus.
  • Jean 11, 32-46 : Jésus cria d’une voix forte : Lazare, dehors !

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Le champ libre à la vie

Homélie

Frères et sœurs,

Frères et sœurs, nous venons de célébrer la fête des saints. De tous les saints. Les saints officiellement reconnus, dont le nom figure dans le calendrier ou dans la litanie des saints. Les saints entrés par la grande porte mais aussi, pour parler comme le Pape François, les saints « de la porte d’à côté », tous ces saints et saintes de Dieu, méconnus et ignorés. Aujourd’hui, nous célébrons une fête infiniment large, celle de l’ensemble des défunts, sans restriction aucune, tous ceux pour lesquels nous prions lors de chaque eucharistie : « Souviens-toi de tous les hommes qui ont quitté cette vie, reçois-les dans la lumière de ton visage ».

Mais, bien entendu, la commémoration d’aujourd’hui a une dimension d’intimité. Elle est une invitation à nous unir particulièrement à tous ceux que nous avons connus et aimés. Aimés beaucoup ou pas assez.

Le récit de saint Jean sur l’appel à la Vie de Lazare par Jésus peut nous y aider. Parce que l’histoire de Lazare, c’est l’histoire de chaque être humain. Tentons donc de comprendre ce que saint Jean nous enseigne en nous racontant cette histoire.

Observons d’abord que Lazare est présenté comme une personne ordinaire dans l’évangile. Il est ancré dans une famille ordinaire. Il a deux sœurs, Marthe et Marie, et tous les trois ont des relations amicales avec Jésus. Un jour, Lazare tombe gravement malade. Saint Jean nous laisse entendre qu’il est arrivé au bout de sa vie physique et même qu’il est déjà mort. Ses sœurs appellent Jésus pour qu’il le sauve de la mort. Elles attendent un miracle.

Mais saint Jean donne à cette histoire une tout autre tournure. Il fait un rapprochement entre la mort à venir de Jésus et la mort imminente de Lazare. Il nous montre Jésus peu pressé de partir vers Lazare. Comme si marcher vers celui-ci, c’était marcher déjà vers sa propre mort. D’ailleurs, saint Jean dit que Jésus attend deux jours et ne se met en route que le troisième jour. Comme pour faire allusion à Jésus qui doit se relever le troisième jour. En outre, saint Jean rapporte que Jésus doit se rendre en Judée, là où est Lazare et où le grand prêtre Caïphe va décider de la mise à mort de Jésus.

Nous comprenons donc qu’en mettant sous nos yeux le spectacle de la mort de Lazare, saint Jean nous annonce la mort de Jésus. Il nous montre Jésus pris de tremblements devant Lazare mort comme s’il entrevoyait sa propre mort sur la croix.

Regardons la description détaillée que saint Jean fait du tombeau de Lazare : « Jésus vient au sépulcre. C’était une caverne et une pierre était posée dessus. Jésus dit : “Levez la pierre”». Lever : c’est le même verbe qu’utilise saint Jean pour parler de la pierre du sépulcre de Jésus. Marthe lui dit : « Seigneur, déjà il sent.» Ces notations, très réalistes, ont un sens. Elles nous font comprendre que Lazare est définitivement mort. Son corps est bel et bien en décomposition. Il ne reviendra pas à la vie. Ce qui va se passer est d’un autre ordre.

Saint Jean nous montre alors Jésus, devant ce corps en destruction, s’adressant à son Père, à celui, dit-il, qui l’a envoyé afin d’accomplir son œuvre. Et il précise ce qu’est cette œuvre : manifester la gloire de Dieu. Ce qui va se passer devant Lazare mort, saint Jean nous le dit, c’est un triple évènement de glorification : la gloire de Dieu, la gloire de Jésus et la gloire de tout homme figuré par Lazare.

De cette gloire, saint Jean en parlera encore. Au moment de la Passion et de la Résurrection de Jésus.

Avant son arrestation au jardin des oliviers, Jésus s’adresse à son Père. « L’heure est venue, lui dit-il, de glorifier ton Fils ». Il rend grâce au Père d’avoir accompli son œuvre durant sa vie terrestre. Ce fut, dit-il encore, pour que tous aient la Vie. « Maintenant, glorifie-moi de la gloire que j’avais avant que le monde soit ».

Pour saint Jean, l’heure de la croix est l’heure de la gloire de Dieu. Sur la croix, mort et glorification de Jésus ne font qu’un. Et c’est la voie ouverte à la glorification de tous.

Revenons à Lazare. Saint Jean parle de sa sortie hors du sépulcre. « Jésus cria d’une voix forte : Lazare , dehors ». Et il ajoute : « Déliez-le et laissez-le aller ». Lazare est recouvert de linges mortuaires, de bandelettes et de tous les signes de l’ensevelissement. Ce sont les marques, une fois encore, d’une mort destructrice d’un corps à jamais. Une vie est révolue, quelles qu’aient été ses richesses et ses limites.  Et il fallait que cette mort ait lieu pour qu’advienne, pour Lazare, une vie autre. Une vie hors de toute tombe. Une vie hors de toute dépouille mortelle. Une vie libre, déliée de toute entrave. Dans la gloire de Dieu. Par la gloire de Jésus-Christ. « Laissez-le ! », dit Jésus. Ses contemporains ne reverront plus Lazare.

Saint Jean ne nous raconte pas un miracle. Lazare ne reprendra pas sa place dans le monde d’avant sa mort. Lazare n’est pas « remis en vie ». Il est mis à la Vie.

Frères et sœurs, en mettant sous nos yeux ce parallélisme entre la mort et la résurrection de Jésus et l’entrée en vie de Lazare, saint Jean nous annonce une bonne nouvelle.

Comme pour Lazare, il en est ainsi de ceux qui nous ont quittés. De même aussi de nous. Par la grâce de Jésus. Ces défunts que nous avons connus, nous n’avons pu et nous ne pouvons que les laisser aller. Mais ils nous sont proches. En communion avec nous.

Frères et sœurs, par ce récit saint Jean nous parle de notre destin. Nous sommes nés un jour. Dès ce moment nous avons, par la grâce de Jésus-Christ, hérité de la Vie en Dieu. Mais c’est un héritage en attente. En attente d’être passé par la mort.

Car saint Jean nous a enseigné ce que traverser la mort signifie : donner le champ libre à la Vie.

Père Jean-Paul Laurent sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant :

Le Seigneur nous a promis de nous réserver une place dans son Royaume.
Confions-lui, dans la prière, celles et ceux qui occupent aujourd’hui une place dans notre cœur et dans la vie du monde.

Refrain : Toi qui nous aimes, écoute-nous, Seigneur.

  1. Souviens-toi, Seigneur, de ton Eglise qui annonce aujourd’hui la Bonne Nouvelle de ton Royaume.
    Nous te confions particulièrement les membres des communautés chrétiennes qui ont souffert de leur foi et qui ont donné leur vie par amour pour toi.
  2. Souviens-toi, Seigneur, des hommes et des femmes qui combattent dans leur pays pour la justice et la paix, et pour ceux qui aspirent à la dignité de la fin de vie.
  3. Souviens-toi, Seigneur, de nos défunts qui vivent dans la lumière. Qu’ils intercèdent auprès du Père pour leur famille.
  4. Souviens-toi, Seigneur, des membres de notre communauté qui accueillent et accompagnent les familles en deuil et leur permettent de découvrir que tu essuies les larmes sur leur visage.
    Donne-leur force et espérance afin d’être les témoins de ton amour pour tous.

Le célébrant : Souviens-toi, Seigneur, de celles que nous venons de te confier et accueille les intentions que nous portons dans le secret de nos cœurs. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

D’après la Prière Universelle de la Paroisse Notre-Dame de Clermont

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Un chant pour accompagner notre méditation

Je suis venu pour la vie

Paroles : Sœur M. Suzanne Toolan d’après Jn 10, 10 – Musique : P. Arsenault

Je suis venu pour la vie
Je suis venu pour la vie
Je suis venu pour la vie éternelle.

  1. Je suis le pain vivant,
    Qui me suit n’aura plus jamais faim,
    Qui croit en moi n’a plus soif,
    Celui qui me suit vient de la lumière.
  2. Je suis venu du ciel,
    Non pas pour faire ma volonté,
    Quiconque croit dans le Fils,
    Ressuscitera un jour dans la gloire.
  3. Venez manger ce pain,
    Venez boire la coupe du vin,
    Qui mangera de ce pain,
    Et boira ce vin, recevra la vie.
  4. O Père sois béni,
    De cacher ce mystère aux puissants,
    De révéler aux petits,
    L’incroyable amour de ton cœur de Père.