Homélie

Frères et sœurs,

Un évènement majeur relaté dans le deuxième livre de l’Ancien Testament, celui de l’Exode, nous est raconté aujourd’hui : la libération du peuple élu de l’exil en Égypte et cela, sous la conduite d’un personnage central : Moïse.

L’histoire que nous avons entendue est celle de Moïse qui mène le troupeau de son beau-père jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb et, là, un dialogue s’engage non avec Dieu mais avec son messager, « l’ange du Seigneur ». Moïse voudrait voir Dieu mais ce n’est pas possible. Dieu reste invisible à ses yeux. Via son messager, Dieu lui fait la promesse qu’il libérera son peuple de la main des Égyptiens et le conduira vers une terre promise, vers le pays de Canaan.

Ce récit est plein de symboles que l’on retrouve dans d’autres passages de la bible relatant un dialogue avec Dieu. Il est proche de l’Homme mais il ne se montre pas, une manière de dire qu’il dépasse de loin les limites de notre nature humaine. Et il se rencontre sur la montagne, un lieu plus proche du ciel, un lieu qui suggère sa grandeur.

Au terme de ce dialogue, Dieu, par l’intermédiaire de son messager, invite Moïse et le peuple élu à ne pas oublier la libération de leur exil en Egypte, a en faire mémoire d’âge en âge.  La mémoire d’évènements qui changent la destinée d’un peuple, d’une personne est essentielle. Il est important par exemple de se rappeler, de faire honneur à celles et ceux qui ont œuvré, qui ont donné leur vie pour que nous vivions dans un monde libre, un monde où chaque personne est respectée. Se souvenir de cela nous encourage à faire de même aujourd’hui pour nous et pour les générations futures. On pense plus particulièrement dans le contexte de cette célébration à notre histoire de salut comme chrétiens mais c’est aussi l’histoire de toute l’humanité : la recherche de liberté, de bonheur.

Cette invitation à faire mémoire, St Paul la reprend dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe. Il leur rappelle en outre tout cet accompagnement du peuple élu à sa sortie d’Égypte : la nourriture et le breuvage tant matériels que spirituels qui ne leur faisait pas défaut. C’est l’occasion pour Paul de rappeler l’ingratitude du peuple élu libéré et d’inviter les chrétiens de Corinthe à ne pas faire la même chose. Cela nous redit aujourd’hui la réalité du mal c’est-à-dire de tous ces actes, de toutes ces paroles qui détruisent , de ce fond dominateur qui sommeille en nous et qui se manifeste à chaque époque , la nôtre y compris. En rappelant tout cela, Paul invite les chrétiens de Corinthe, nous invite à nous convertir c’est-à-dire à poser des actes, à dire des paroles qui libèrent. C’est le message de ce troisième dimanche de Carême qui transparait aussi dans l’évangile.

Dans l’évangile de ce jour, St Luc, partant de la relation d’un massacre de galiléens par l’occupant romain représenté par Pilate, raconte un évènement qui témoigne de la réalité du mal destructeur, nous invite aussi à nous convertir, à prendre le chemin de la vie et non celui de la mort et il insiste sur la responsabilité de chacun. Mais le texte de l’évangile ne se termine pas là. Une parabole s’y ajoute, celle du figuier stérile. Elle est pour Luc l’occasion de nous remettre dans un contexte aimant, d’exprimer l’« humanité » de Dieu sensible à la demande du vigneron de ne pas couper l’arbre stérile. Dans la démarche du croyant, il y a place pour la conversion, pour le pardon.

Ces trois lectures résument bien notre vie de croyants et l’abordent de manière réaliste et positive. Le mal est bien présent hier et aujourd’hui, en chaque personne, dans toute communauté humaine. Le mal conduit à la destruction sous toutes ses formes. Comme croyants, Dieu nous donne cette force, ce cœur porteur de vie. Chaque jour et plus spécialement pendant ce temps de carême, nous sommes invités à nous convertir c’est-à-dire à être porteur de vie.

Père Pierre Devos sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant : En ce troisième dimanche de Carême, nous confions à Dieu notre Père, nos frères et sœurs, proches et lointains.

Refrain : Entends le cri des hommes monter vers toi Seigneur.

1. A l’invitation du pape François, prions pour que les familles divisées puissent trouver dans le pardon la guérison de leurs blessures, en redécouvrant la richesse de l’autre, au cœur même des différences.
   Nous t’en prions Seigneur.
2. Nous sommes bousculés et inquiets devant l’évolution des conflits en Ukraine, à Gaza, à l’est du Congo, et en tant de pays. Seigneur, éclaire par ta sagesse, le cœur de tous les gouvernants, pour qu’ils trouvent, dans la négociation, une paix juste et équitable.
   Nous t’en prions Seigneur.
3. Nous te confions, Seigneur, les catéchumènes qui se préparent à recevoir les sacrements de l’initiation à Pâques, et particulièrement Alice, membre de notre communauté. Aujourd’hui ils ont commencé le parcours des trois scrutins. Ils sont invités à la conversion : ils veulent se tourner vers toi Seigneur, pour vivre à ta lumière. Eclaire-les sur ce chemin de résurrection.
4. Nous te confions, Seigneur notre communauté ici rassemblée. Donne-nous le courage de poursuivre le chemin de Carême que nous avons entrepris il y a quelques semaines, par le jeûne, la prière et le partage, nous aussi en vue de notre conversion.
   Nous t’en prions, Seigneur.

Le célébrant : Dieu miséricordieux, reçois nos prières suscitées par ton Esprit, nous te le demandons par Jésus, le Christ, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

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