Dimanche 27 juin 2021
Treizième dimanche ordinaire (année B)
Jésus entre les confiants et les sceptiques
Textes de la liturgie (à consulter ici)
- Sagesse 1, 13-15 ; 2, 23-24 : Dieu est le Dieu de la vie.
- Psaume 29 : Je t’exalte Seigneur, tu m’as relevé.
- 2 Corinthiens 8, 7.9.13-15 : Lui qui est riche, il s’est fait pauvre.
- Marc 5, 21-43 : La Christ fait resplendir la vie.
Voir la vidéo de l’évangile et de l’homélie sur youtube =>
L’homélie
Frères et sœurs,
Nous venons d’entendre le long récit si touchant de la guérison d’une femme qui avait des pertes de sang et du retour à la vie de la fille d’un des chefs de synagogue. Il y a plusieurs ressemblances entre les deux événements miracles. D’abord l’âge de douze ans : la femme a souffert pendant douze ans, c’est l’âge de la fille de Jaïre. Ensuite, les deux personnes, la fille et la femme, sont dans une situation grave, à la limite entre la vie et la mort. Au sujet de la femme, Marc dit : « Elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ». Quant à la fille, son père dit : « Ma petite fille est à toute extrémité ». Cependant, à la fin elles sont toutes deux sauvées. Enfin, la femme et la fille sont sauvées par la foi : pour la première, c’est sa propre foi bien qu’elle ne se prosterne pas et n’adresse pas sa demande ; pour la deuxième, c’est par la foi de son père, qui se prosterne et adresse une demande.
Regardons les deux scènes, contemplons les évènements, ce qui se dit et se fait. Je distingue deux grands personnages : Jésus et la foule. Celle-ci est composée d’une part, de ceux qui font confiance, espérant l’impossible comme la femme et l’un des chefs de synagogue. D’autre part, nous avons les sceptiques, ceux pour qui la mort a déjà le dernier mot.
Regardons les deux groupes. D’abord, les confiants, ceux qui espèrent trouver le salut en Jésus, Jaïre et cette femme qui a entendu parler de Jésus. Ce qui unit les deux, c’est leur foi en Jésus. De l’un, le récit dit : « Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : […] viens imposer les mains à ma fille afin qu’elle soit sauvée et qu’elle vive ».Tout chef de synagogue qu’il était, il se met à genoux, prend le courage d’aller vers Jésus car c’est en lui qu’il espère. Jésus est le seul capable de sauver sa fille, de faire revenir sa fille à la vie. De l’autre, l’évangéliste écrit : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée ». Voici une femme qui souffre beaucoup. La maladie a atteint ce qu’il y a de plus profond en elle-même, sa féminité comme sa socialité. Elle ne peut pas donner la vie car son sang se perd. De plus, elle est isolée, séparée, elle ne peut toucher personne ni se laisser toucher (Lv 15,25). Et pourtant, elle est déterminée à braver la foule, elle cherche le contact, le toucher. Finalement, sans se prosterner, ni adresser sa demande, elle agit. Elle va à la rencontre du salut, elle va vers le sauveur.
Au-delà de la manière dont on peut approcher le Seigneur, une chose caractérise les deux personnages : la foi. Admirons leur foi, une démarche courageuse vers la source du salut, un lieu de rencontre avec le salut. La foi est une conversation car si la femme n’avait pas conversé avec les autres comment pourrait-elle savoir qu’il existe un homme qui croit encore à elle ? La foi, c’est un « aussitôt », un « lève-toi et marche » et un lieu pour dire toute la vérité.
Regardons maintenant, le groupe de sceptiques, ceux pour qui la mort a déjà le dernier mot. Devant la mort, c’est le pessimisme, personne ne peut plus rien faire. C’est le cas de l’entourage de Jaïre, les gens de sa maison. Ils disent à leur maître : « A quoi bon déranger encore le Maître ? ». C’est le cas de ceux qui se moquaient de Jésus quand il dit : « L’enfant n’est pas morte : elle dort ». Ils sont de la catégorie des gens qui découragent les autres, non seulement ils ne parlent pas de Jésus aux autres, mais ils empêchent et risquent de faire perdre la confiance aux personnes qui tentent de s’approcher de Jésus car ils traitent les autres de naïfs. Ces personnes soumettent la foi à une forte épreuve.
Entre les deux groupes, il y a Jésus. Il ne prêche pas pour convaincre les sceptiques mais répond à l’ouverture des confiants. Il se retourne au milieu de la foule et pose son regard sur la femme. Un regard nouveau que personne – depuis douze ans – dans sa société n’a posé sur elle. Un regard qui transforme, qui apporte la joie, brise l’isolement et réintègre dans la société : « Va en paix et sois guérie de ton mal » dit Jésus à la femme. A l’enfant de Jaïre, Il tend aussi la main et dit : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! », c’est-à-dire mets toi à marcher, désormais reste debout. Même dans la foule, malgré les bâtons jetés sur nos routes, les peaux de bananes sur nos routes, les oppositions, un avenir qui semble désespérant, tant de paroles d’accueil, réconfortantes nous sont adressées, tant de mains nous sont tendues, non pas pour s’imposer, non plus pour écraser, mais pour relever, pour accompagner et soutenir. Jésus-Christ est là où et quand la mort, la maladie plonge dans l’impasse ou effraie. Le Christ vient donner la vie. Ce sont les paroles de Jésus qui nous réconfortent : « Ta foi t’a sauvée » dit-il à la femme. Et au chef de la synagogue : « Ne crains pas. Crois seulement ».
Que notre communauté ecclésiale se lève et devienne vivante.
faire confiance ? » Et regardons-le dormir dans notre barque. S’il nous fait confiance à ce point, pourquoi devrions-nous douter de nous-mêmes ? Et si nous doutons malgré tout, alors appelons-le à l’aide, de toute notre force. Il viendra à notre secours, il nous sauvera, sans condition, comme les disciples. Et nous comprendrons, comme les disciples, la tempête apaisée, que nous pouvions mettre notre foi en lui, entièrement, sans plus jamais nous laisser vaincre par la peur.
Amen.
Paul Mubiala Adolphe Mbila s.j.
Communauté Notre Dame de la Paix, Namur
Un chant pour accompagner la prière:
Tu es là au cœur de nos vies
Paroles et musique : Raymond Fau
Tu es là, au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fais vivre,
Tu es là, au cœur de nos vies,
Bien vivant, ô Jésus Christ.
- Dans le secret de nos tendresses, tu es là,
Dans le matin de nos promesses, tu es là. - Dans nos cœurs tout remplis d’orage, tu es là,
Dans tous les ciels de nos voyages, tu es là. - Au plein milieu de nos tempêtes, tu es là,
Dans la musique de nos fêtes, tu es là.