Dimanche 7 septembre 2025

23ème dimanche ordinaire

  • Sagesse 9, 13-18 : Qui peut comprendre les intentions de Dieu ?
  • Psaume 89 : D’âge en âge tu as été notre refuge.
  • Philémon 9b-10.12-17 : J’ai quelque chose à te demander pour Onésime….
  • Luc 14, 25-33 : Si quelqu’un vient à moi sans me préférer…

Lire les textes de la liturgie

Marcher à la suite de Jésus.

Homélie

Frères et sœurs,

La lecture de l’évangile d’aujourd’hui peut nous laisser dans une certaine perplexité. D’un côté, deux petites histoires édifiantes qui nous semblent frappées au coin du bon sens : bien calculer la dépense avant de se lancer dans une nouvelle construction et bien calculer le rapport de force entre armées avant de se lancer dans la bataille. Et puis, de l’autre, trois affirmations sur la suite du Christ qui confinent plutôt à l’excès pour ne pas dire à la folie : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. » et enfin « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple ! »

Comment comprendre de telles affirmations, faut-il vraiment les prendre au sérieux, et quel est le lien entre toutes ces histoires ?

Remarquons d’abord que, si on va voir le texte grec, les choses, loin de s’éclairer, s’aggravent. Car, ce que la traduction liturgique rend par « sans me préférer à », traduit en fait un verbe qui signifie « haïr » ! Il faudrait donc entendre : « Si quelqu’un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » Avouons que cela ne facilite pas notre tâche ! Qu’est-ce que cela veut dire ?

D’abord, il est important de comprendre que Jésus parle ici de l’attitude de ceux qui veulent être ses disciples et marcher à sa suite. Il ne parle pas du tout de l’attitude à avoir en général vis-à-vis de sa famille ou de sa propre vie. Ailleurs dans l’évangile de saint Luc, quand un docteur de la loi demande à Jésus quels commandements il faut respecter pour obtenir la vie éternelle, Jésus lui dira explicitement de respecter le commandement d’honorer son père et sa mère. Et quand il sera sur la croix, il confiera sa mère à son disciple préféré, Jean, montrant bien par là combien il prend soin de sa mère et se soucie de son devenir.

La question n’est donc pas ici de savoir comment il faut traiter sa famille. Pour cela, les commandements sont clairs et nets. Par contre, ce dont Jésus parle ici, c’est de savoir ce que signifie être disciple, le suivre et mettre sa vie dans les pas de la sienne. Ce sont les enjeux de cette décision que Jésus expose dans toute leur radicalité : mettre la relation au Christ en premier par rapport à toute autre relation, porter sa croix, quoi que cette croix signifie, et enfin, renoncer à toute autre attache ou à toute autre appartenance que l’attache et l’appartenance au Christ. C’est radical, certes, mais, à bien y réfléchir, cette radicalité ne fait qu’exposer la radicalité de tout choix où nous engageons réellement notre vie.

Imaginons un étudiant qui dise : « Je choisis de faire médecine, mais je vais aussi et de la même manière, m’engager au foot, chez les scouts comme chef, au conservatoire pour faire le piano, et avec mes copains pour jouer aux jeux vidéo. » Aucune chance d’arriver au bout de ses études. Ne devrait-il pas plutôt donner à son choix premier la priorité absolue et ordonner, choisir parmi le reste, ce qui est encore possible et ce à quoi il devra renoncer, en fonction du choix fondamental qui oriente tout le reste ?

Imaginons un jeune couple qui se marie en se disant mutuellement : « Je te choisis, mais je continuerai à sortir avec mes amis comme avant, à réchauffer les plats cuisinés par ma maman comme avant, à partir en vacances avec mes frères et sœurs comme avant… » Vous leur donneriez combien de chance de réussir leur mariage ?

Un vrai choix de vie entraîne une radicalité qui ordonne et qui oriente tout le reste, toutes les relations, tous les autres choix, et tous les aspects de la vie. Dès lors, les paroles du Christ nous apparaissent plus compréhensibles. Choisir d’être disciples, de vivre à sa suite et de mettre nos pas dans les siens n’est pas un choix anodin ou secondaire. C’est un choix qui demande ce degré d’engagement et d’orientation de toute notre vie, où tout s’oriente et s’ordonne autour et à partir de lui. Choisir le Christ est premier et tout le reste s’ensuit.

On comprend alors mieux le pourquoi de ces deux petites histoires que Jésus ajoute et qui ne sont pas choisies au hasard : bien réfléchir avant de construire une tour, bien peser ses forces avant de se lancer dans une bataille. Car un tel choix, une telle option, demande d’être bien pesé, d’être bien réfléchi. Tout comme pour un étudiant qui veut aller au bout de ses études ou pour un couple qui veut aller au bout de sa vie commune, pour celui qui veut suivre le Christ, il y aura des batailles à mener et il y aura des tours à construire, il y a un choix premier, une priorité, qui orientera tout le reste. Et cela vaut la peine d’y réfléchir avant de s’y engager.

On ne peut être disciple à mi-temps ou à quart-temps, suivre le Christ le week-end mais pas en semaine, le jour mais pas la nuit. C’est un engagement de toute la vie et de tout l’être qui éclaire et ordonne toutes les autres réalités de notre vie.

Entendons-nous ici l’interpellation qui nous est adressée ? Notre vie a-t-elle une boussole qui l’oriente et nous permet de mettre nos priorités et de faire nos choix ? Est-elle animée par un élan originel, une dynamique choisie et vécue consciemment qui l’oriente et lui donne sens ? Qui nous permet de mener nos combats, de porter nos croix et construire nos tours ?

Jésus nous invite à ne pas vivre de demi-mesure, mais à nous engager radicalement à sa suite, non sans mesurer ce que ce choix signifie. Prenons le temps de nous asseoir et de mesurer les enjeux, nos forces et nos ressources. Jésus ne veut pas d’un engagement forcé ou à l’aveugle. Il nous appelle à un engagement à la mesure de notre liberté. Amen.

Père Paul Malvaux sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant :
Après avoir entendu, commenté et médité la Parole de Dieu, nous nous tournons vers le Père pour lui confier les prières qu’elle nous inspire.

Refrain : Exaudi nos, exaudi nos, exaudi nos, Domine.

  1. Nous lisons dans le livre de la Sagesse : « Seigneur, qui aurait connu ta volonté si tu n’avais pas donné la Sagesse. »
    Prions pour que, inspirés par saint François,
    nous fassions l’expérience de notre interdépendance avec toutes les créatures
    qui sont aimées de Dieu et dignes d’amour et de respect.
    Seigneur, nous t’en prions.
  2. Saint Paul écrit à son ami Philémon :
    « Accueille Onésime comme si c’était moi. »

    Prions pour tous ceux qui exercent une fonction d’autorité. Seigneur donne leur de savoir accueillir fraternellement celles et ceux qui sont sous leur autorité
    afin de prendre des décisions qui favorisent leur épanouissement.
    Seigneur, nous t’en prions.
  3. Dans le psaume nous avons prié : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. »
    Des pauvres, des malades, des migrants et de nombreuses personnes n’ont plus d’espérance. Seigneur, que dans nos communautés se lèvent des hommes et des femmes qui soient pour eux de véritables soutiens.
    Seigneur, nous t’en prions.
  4. Jésus nous dit : « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. »
    Par le témoignage de nos vies, nous annonçons la Bonne Nouvelle du Salut. Seigneur remplis-nous de ton Esprit Saint, pour que nous soyons de véritables témoins de l’Espérance qui ne déçoit pas.
    Seigneur, nous t’en prions.

Le célébrant : Seigneur, écoute avec bonté les prières de ton peuple.
Accorde à tous ce qu’ils te demandent, et à chacun ce qu’il lui faut.
Par le Christ, notre Seigneur. Amen.

Source : Eglise Saint-Denys de l’Estrée à Saint-Denis

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Un chant pour accompagner notre méditation

Je n’ai d’autre désir

Paroles d’après Ste Thérèse de Lisieux   Musique : Communauté du Chemin Neuf

  1. Je n’ai d’autre désir que de t’appartenir,
    Être à toi pour toujours et livré à l’amour.
    Je n’ai d’autre désir que de t’appartenir.
  2. Je n’ai d’autre secours que renaître à l’Amour.
    Et soumettre ma vie au souffle de l’Esprit …
  3. Je n’ai d’autre espérance que m’offrir en silence.
    Au don de ton Amour m’offrir jour après jour …
  4. Je n’ai d’autre raison que l’amour de Ton Nom.
    Mon bonheur est de vivre, ô Jésus pour te suivre…