Homélie

« En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu. »

Frères et sœurs, l’évangile de ce jour nous invite à contempler cette foule. La renommée de Jésus grandit depuis quelques temps. Comme nous l’avons entendu les semaines précédentes, il lit l’Écriture, la Parole de Dieu, et il lui donne sens : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » (Lc 4, 21) Et cela se réalise en effet dans la vie de tous les jours.  Sa parole réconforte et réchauffe, il fait des miracles, il chasse les démons. En venant à Jésus, on se sent plus libre, on voit mieux, on entend mieux, tout à coup l’avenir s’éclaire. C’est pourquoi la foule se presse autour de Jésus. N’est-ce pas ce que nous faisons aujourd’hui encore… Nous venons avec toutes nos préoccupations, nos souffrances, nos inquiétudes… les nôtres, celles de nos proches, celles du monde. Nous nous arrêtons et nous l’écoutons ! La foule, ici, et plus encore tout autour de nous et dans notre monde, a soif de Dieu.

Le récit se poursuit. Contemplons. Pierre et ses compagnons ont écouté Jésus parler à la foule. Ils se retrouvent seuls avec lui et il leur fait une demande inattendue : « Avance au large et jetez vos filets. » La demande de Jésus est effectivement inattendue parce que Pierre sait qu’ils ont travaillé toute la nuit et qu’ils n’ont rien pris. Ce n’est vraiment pas le jour de pêcher, le temps n’est pas favorable. A quoi bon ? Crois-en mon expérience, est-t-il tenté dire à Jésus. Et pourtant, il a été touché par sa parole, il a le cœur tout brûlant, alors il fait confiance : « Sur ta parole, je vais jeter les filets. » Parce qu’il a fait confiance à Jésus, la pêche est miraculeuse, il y a tant de poissons que la barque risque de couler.

Alors tout à coup Pierre prend conscience qu’il n’est pour rien dans ce miracle, il prend conscience de sa fragilité, de sa faiblesse. S’il n’y avait pas eu l’intervention de Jésus, il n’aurait rien pris, comme il n’avait rien pêché dans la nuit. Tout à coup il tremble, il a peur devant la grandeur et la puissance de Jésus, la force et l’efficacité de sa parole. En revivant l’échec de la nuit, il reconnaît son péché et le confesse à Jésus. Mais Jésus le relève, comme il avait guéri les malades, comme il avait libéré l’homme au démon impur. Et surtout Jésus l’envoie, à sa suite, auprès de ses frères les hommes pour les libérer : « Désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Malgré son péché ou plutôt parce qu’il sait que Pierre est pécheur, Jésus a besoin de lui pour annoncer le salut au monde et il lui donnera la force pour accomplir cette mission.

En quoi tout cela nous concerne-t-il ? Nous nous sommes arrêtés pour écouter la Parole de Dieu. Cela n’est pas suffisant. L’Evangile nous convie à faire plus, à transmettre cette Parole, à l’annoncer, ce qui signifie la mettre en pratique. Jésus a besoin de nous, comme il avait besoin d’un messager au temps d’Isaïe : « Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? » (Is 6 ,8) Comme il avait besoin de Pierre et de ses compagnons. N’est-ce pas aussi ce que nous dit Saint Paul : « Cet Évangile vous l’avez reçu, c’est en lui que vous tenez bon, c’est par lui que vous serez sauvés si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé. Autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus croyants. » (1 Co 15, 1-2)

Jésus a donné à la foule la Bonne Nouvelle du salut. Les premiers disciples, témoins de sa vie, de sa mort et de sa résurrection, l’ont relayée… A nous maintenant de l’annoncer, de la mettre en œuvre et de confier à Dieu sa puissance et sa fécondité. Avec Isaïe, avec Pierre et ses compagnons, Jacques et Jean, avec Paul, allons-nous répondre : « Me voici Seigneur ! Envoie-moi ! » (Isaïe 6, 8) ? Mais cela nous engage !

Frères et sœurs, la nuit n’avait pas été favorable à Pierre et l’avait mis en échec, nous-mêmes nous prenons conscience de notre fragilité et de notre impuissance à redonner vie et beauté à ce monde qui va si mal et nous préoccupe tant… oserons-nous dire que nous reconnaissons notre péché et notre incapacité à nous en débarrasser par nos propres forces, oserons-nous dire à Jésus que nous n’avons pas pris de poissons dans notre nuit ? Et après cet aveu, reconnaîtrons-nous la puissance de la grâce miséricordieuse de Dieu qui nous remet en route, avec courage et espérance. Surtout aurons-nous l’audace et en même temps la confiance de dire à Jésus : « Me voici ! Envoie-moi ! » ? Car, oui, cela nous engage… Nous voulons vivre dans le quotidien de nos vies comme il nous l’a appris, c’est-à-dire avec cet amour du Royaume dont il nous a comblés. Oui c’est par nos paroles, mais surtout par notre manière de vivre et par nos actes, que nous annoncerons à nos frères et à nos sœurs qu’eux aussi Dieu les sauve et les remet debout, s’ils acceptent de s’en remettre à lui.

Père Henri Auberts sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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La prière universelle de ce dimanche

1. Le célébrant : Après avoir écouté et commenté la Parole de Dieu, nous lui confions les intentions qu’elle nous suggère.Refrain : Sur les chemins de la vie, sois ma lumière, Seigneur.
   1. « Je vous rappelle la bonne nouvelle que je vous ai annoncée. »
      dit saint Paul.
      Nous te prions, Seigneur, pour tous les baptisés et pour les catéchumènes afin qu’ils soient les témoins fidèles de l’évangile, partout où tu les envoies. Nous te prions aussi pour ceux qui sont aujourd’hui persécutés à cause de ton Nom.
   2. « Sois sans crainte ! » dit Jésus à Pierre.
      Nous te prions, Seigneur, pour ceux qui, à travers le monde, sont artisans de paix, afin qu’avec courage et persévérance ils contribuent à ce que les populations des pays en guerre retrouvent des conditions normales de vie.
   3. Dieu dit à Isaïe : « Qui enverrai-je ? Qui sera mon messager ? »
      Nous te prions, Seigneur, pour ceux qui, répondant à ton appel, se sont mis à ton service et à celui de leurs frères.
      Particulièrement en ce mois de février, avec le Pape François, nous te prions pour que la communauté ecclésiale accueille les désirs et les doutes des jeunes qui ressentent l’appel à servir la mission du Christ dans la vie sacerdotale et religieuse.
   4. Jésus dit à Pierre : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
      Nous te prions, Seigneur, pour chacune et chacun d’entre nous réunis dans cette célébration eucharistique. Donne-nous de vivre dans le quotidien de nos vies comme ton Fils nous l’a appris. Par nos paroles, mais surtout par notre manière de vivre et par nos actes, nous annoncerons à nos frères et à nos sœurs qu’eux aussi Dieu les sauve et les remet debout.

   Le célébrant : Seigneur Dieu, source de toute lumière, entends nos prières et exauce-les, nous t’en prions, toi qui es vivant et qui règnes pour les siècles des siècles.

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