Habemus Papam : Léon XIV

Nous étions nombreux jeudi soir pour suivre avec beaucoup d’émotion et d’allégresse l’annonce d’un Pape : Léon XIV.

Léon XIV ? Deux papes de ce nom ont marqué l’histoire et inspirent certainement le quatorzième !Le premier a vécu au Ve siècle. Auteur de sermons réputés, en particulier sur l’Incarnation et la Nativité du Christ, il fut pape de 440 à 461, il défendit la foi de Eglise contre des adversaires acharnés. Il est contemporain d’Augustin, l’évêque d’Hippone qui a suscité la congrégation des Augustiniens dont fait partie Robert Francis Prévost, le nouveau pape.

Mais surtout Léon XIV est digne fils de Léon XIII (1878-2003), celui qui réveilla la conscience de l’Église dans un monde où la précarité était devenue endémique. Il publia en 1891 une encyclique qui fit date et dont l’anniversaire a été célébré régulièrement par ses successeurs : Rerum novarum (« à propos de choses nouvelles » !). Ce texte effectivement novateur marque les débuts de la Doctrine sociale de l’Église, cet ensemble de principes pour la vie politique et sociale, ordonné autour du souci du bien commun, de la destination universelle des biens et de la subsidiarité. Ce souci de Léon XIII de parler au monde et d’engager les catholiques à être, dans la société, des témoins de la charité est certainement au cœur de celui dont nous venons d’apprendre l’élection.

En ce sens il est certainement dans la continuité de François, celui qui vient de nous quitter. Mais en réalité il ne faut pas chercher à savoir s’il y a continuité ou retour en arrière dans la nomination de Léon XIV. Ce serait vain et inutile !

Il faut se dire que nous avons aujourd’hui un nouveau pasteur et nous engager avec lui à travailler dans l’Espérance sur les multiples chantiers qui engagent la vie du monde et de l’Eglise : la paix, l’unité, la sauvegarde de la maison commune, la fraternité notamment auprès des plus défavorisés, les migrants en particulier, le respect des minorités et de ceux qui sont différents, l’éthique, la théologie et la liturgie… Autant de dossiers qui divisent les hommes et les femmes de ce temps et qui doivent être travaillés avec patience et courage par tous. Prions l’Esprit qui a suscité un tel homme au service de l’Eglise de nous éclairer chacune et chacun d’entre nous dans cette tâche commune.

Henri Aubert sj
Chapelain de la Chapelle Universitaire ND de la Paix