Dimanche des Rameaux et de la Passion – Contemplons-le

La Semaine Sainte s’ouvre, sainte entre toutes. Nous entrons dans le dimanche des Rameaux et de la Passion. Nous sommes d’abord avec la foule qui acclame Jésus entrant à Jérusalem : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Mc 11,9). Nous l’acclamons de bon cœur et en même temps avec confusion : ce fut la même foule qui réclama la crucifixion de Jésus. Ensuite, nous entrons dans la contemplation. Il n’est plus temps de disserter sur le discernement de Sa présence. Contemplons. Le Serviteur souffrant (Is 50,4-7). L’abaissement et le relèvement du Christ (Ph 2,6-11). Et surtout le long récit de la Passion : la femme qui verse un parfum de grand prix sur la tête de Jésus, la trahison de Judas, l’institution de l’eucharistie annonçant le sens de la mort de Jésus – « ceci est mon corps, ceci est mon sang, le sang de l’Alliance versé pour la multitude » –, le reniement de Pierre, le combat de Gethsémani, l’arrestation de Jésus, le procès religieux et civil, inique, la condamnation à mort, le chemin de croix, la crucifixion, l’obscurité sur la terre, le cri et l’expiration de Jésus, le déchirement du voile du Temple, l’ensevelissement. L’attente.

S’il ne nous est pas donné encore de suivre Jésus jusqu’au bout, de mourir avec lui et pour lui, contemplons-le. Avec la femme qui lui oint la tête, offrons-lui notre amour. Déposons à ses pieds les maladies, les souffrances, les larmes de notre humanité – « c’était nos souffrances qu’il portait, nos souffrances dont il était chargé » (Is 53,4). Remettons-nous entre ses mains. Guettons l’aube, la résurrection du Christ, et la nôtre. La Croix embrasse le monde.

Françoise Mies, bibliste et philosophe à l’Unamur