Samedi 25 décembre 2021
Messe du jour de Noël
Jésus est né. Qu’est-ce que ça change ?
Textes de la liturgie (messe de l’Aurore, à consulter ici)
- Isaïe 62, 11-12 : La venue du Sauveur
- Psaume 96 : La lumière aujourd’hui a resplendi sur nous :
un sauveur nous est né. - Tite 3, 4-7 : Jésus nous a donné l’Esprit Saint.
- Luc 2, 15-20 : La visite des bergers.
Nativité de Giotto – Chapelle des Scrovegni – 1305, Padoue, Italie
L’homélie
Frères et sœurs,
Donc, voilà, Jésus est né ! Et qu’est-ce que ça change ? Vous connaissez la réponse de la chanson. Si nous regardons autour de nous, peut-être avons-nous envie de dire la même chose : « Non, rien n’a changé ! »
Pourtant, Dieu sait si une naissance change la vie ! Surtout quand c’est le premier, comme pour Jésus. Toute la vie est bouleversée. Les priorités, changent, les urgences changent, le quotidien change, toute la vie s’organise désormais autour et à partir du nouveau-né. Il a, lui, tout à apprendre, mais ses parents ont aussi beaucoup, sinon tout, à apprendre. Leur vie ne sera plus jamais la même, avec beaucoup de bonheur et beaucoup de soucis. Ça, c’est vrai pour les parents. Mais pour les autres, les voisins, les voisines, les cousins éloignés… Cette naissance est certes une bonne nouvelle, mais elle ne change fondamentalement rien au cours de leur vie. Rien n’est bouleversé, rien n’est modifié, les choses continuent, comme avant…
Alors oui, la naissance de Jésus a changé la vie de Marie et de Joseph, ça, c’est sûr, mais pour les autres, pour tous les autres jusqu’à nous-mêmes, est-ce que cela change quoi que ce soit ?
C’est peut-être pour cela que l’Évangile nous parle d’abord des bergers. Pour les bergers, en effet, la naissance de Jésus n’a aucune importance, a priori. Ils ont autre chose à faire, et suffisamment de soucis avec leurs moutons à garder pendant la nuit. Les bergers par rapport à Jésus, c’est comme vous et moi. Ils ont leur vie, leurs occupations, et que peut bien y changer cette naissance-là en particulier ?
Or, ça vaut la peine de regarder de plus près ce qui se passe avec les bergers. Car les bergers, comme nous, reçoivent l’annonce de la bonne nouvelle : « Un sauveur vous est né, le messie, l’envoyé, le Seigneur. » C’est ce que nous entendons à longueur de dimanche : Jésus sauveur, Jésus guérit, Jésus pardonne, Jésus ressuscite, Jésus envoie… et alors ? Et alors, les bergers se mettent en route, ils se mettent en marche. Ils décident d’aller voir de leurs propres yeux ce qu’il en est. Ils décident d’aller voir ce que le Seigneur leur a fait connaître. Ils auraient pu rester collés à leurs moutons, ils auraient pu se rendormir en râlant d’avoir été réveillés par les anges : on aura bien le temps d’aller plus tard, demain ou après… Mais non. Ils se hâtent d’aller voir pour découvrir Marie, Joseph et Jésus tout nouveau-né. Et ils se mettent à parler pour dire ce qui a été annoncé au sujet de l’enfant en sorte que tout le monde s’étonne, s’intéresse et s’interroge. Et puis, ils s’en retournent dans leur vie quotidienne en louant Dieu pour tout ce qu’Il accomplit et va encore accomplir.
Si la naissance de Jésus a changé la vie des bergers, c’est parce que, ayant entendu la bonne nouvelle, ils se sont bougés, ils se sont hâtés de se mettre en route, d’aller à la rencontre, pour aller voir. Alors, à tous les esprits chagrins qui disent que Noël ne change rien, je dirais : « vous êtes-vous mis en route ? Êtes-vous sortis de votre routine, de votre train-train pour aller voir, pour aller à la rencontre du nouveau-né, du ressuscité, de Jésus, pour lui faire une place, pour lui donner une place, dans votre vie ?
Parce que tous ceux qui, comme les bergers, et j’en suis sûr, comme c’est le cas pour la plupart d’entre nous, tous ceux qui se sont mis en route vers le Christ, tous ceux-là peuvent témoigner et louer Dieu pour ce qu’ils ont vu et entendu. Parce que cela a changé leur vie. Qui pourrait dire que la connaissance et la rencontre du Christ ne changent rien à sa vie ? Noël ne change rien que si nous ne bougeons pas. Mais si nous nous hâtons pour aller voir, comme les bergers, alors ça change tout !
Pourtant, le même esprit chagrin pourrait encore ajouter : « Oui, enfin, ce que les bergers ont vu, ce n’est quand même qu’un bébé dans une mangeoire, ce n’est vraiment rien d’extraordinaire ! » Mais là aussi, je crois que tous les parents ont fait cette expérience : qu’y a-t-il de plus extraordinaire qu’un nouveau-né dans un berceau ? C’est l’image même de la fragilité, de la vulnérabilité, de la dépendance et, en même temps, c’est une promesse de vie, une force de vie à nulle autre pareille, et qui sait se faire entendre !
Voilà ce que les bergers ont vu à Bethléem. Et voilà ce que nous pouvons voir à notre tour dans le monde et dans notre vie : une présence, petite, fragile, vulnérable qui est en même temps promesse de vie, force de vie, agissante et rayonnante. Les yeux brillent quand on regarde un nouveau-né. Nos yeux brillent-ils quand nous regardons Jésus naître dans le monde et dans notre vie ?
A Noël, nous voyons naître et nous célébrons la venue d’une force et d’une promesse : « un sauveur nous est né, le messie, le Seigneur. » Ce n’est encore qu’un tout petit bébé, tout reste à faire, mais tout est déjà là. Il faut nous hâter de nous mettre en route pour le voir, le rencontrer et lui permettre de grandir et de prendre toute la place que nous voudrons bien lui donner.
La promesse est là. La force est donnée. L’alliance est conclue. Le sauveur est né, qui n’attend que notre visite pour transformer nos vies. Noël a changé la vie de Marie et Joseph. Noël a changé la vie des bergers. Que Noël change aussi la nôtre. Amen.
Père Paul Malvaux sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur
Pour accompagner la prière
Sa maman l’appelait Jésus
Paroles : Mannick – Musique : Jo Akepsimas
1. Sa maman l’appelait Jésus,
Maintenant c’est un prénom connu
Qui résonne à travers le ciel
Chaque fois que revient Noël.
R. Noël, Noël, Noël, Noël, … !
2. Il y a deux milliers d’années,
A Bethléem, il est arrivé,
Ses parents n’avaient pas un sou,
Mais on dit qu’ils s’aimaient beaucoup.
3. Il parait que c’est à minuit
Qu’il a voulu naître de Marie
Mais pour elle on n’avait trouvé
Qu’une étable au creux d’un rocher.
4. La nouvelle fut annoncée
Aux plus pauvres parmi les bergers
Une étoile les a conduits
A la grotte du Tout-petit.
5. Son histoire n’est pas finie,
Car Jésus vient encore aujourd’hui
Pour y croire et l’aimer vraiment,
Il faut être comme un enfant.