
Vendredi 15 août 2025
Solennité de l’Assomption
- Apocalypse de st Jean 11,19a et 12,1-6a.10ab : Un grand signe apparut dans le ciel.
- Psaume 44 : Debout, à la droite du Seigneur, se tient la reine, toute parée d’or.
- 1 Corinthiens 15, 20-27a : Le Christ est ressuscité d’entre les morts.
- Luc 1, 39-56 : La Visitation.
Lire les textes de la liturgie
Bénie entre toutes les femmes.
L’Assomption de Marie, Francesco Botticini, 1475,
National Gallery Londres
Homélie
Frères et sœurs,
Aujourd’hui, fête de l’Assomption, nous célébrons la plus grande fête mariale de l’année liturgique. Cette fête nous invite à considérer la place de Marie dans le message chrétien et, dès lors, dans nos vies personnelles et communautaires.
Marie, si nous considérons le récit évangélique, est présente dès le début de la vie de Jésus jusqu’à la fin. Marie est là dans le mystère de l’incarnation de Jésus dès sa conception. Souvenons-nous du message de l’ange adressé à Marie : « Marie, tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et il sera appelé fils du Très Haut (…) et son Règne n’aura pas de fin » (Lc 1,31-33). Marie nous la trouvons aussi à la fin de la vie de Jésus, debout, devant la croix : « Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas et Marie de Magdala » (Jn 19, 25). Toutes des femmes, debout, devant Jésus mourant. Et Marie nous la trouvons encore, après la résurrection, avec les Apôtres au Cénacle : « Tous unanimes étaient assidus à la prière, avec quelques femmes dont Marie, la mère de Jésus » (Ac 1,14).
Il n’est pas étonnant dès lors que Marie, mère de Jésus, présente du début à la fin de la vie de son Fils, soit la première à bénéficier de la grâce de la résurrection. Si Marie est la première à participer à la résurrection de son Fils, ce n’est pas une priorité d’ordre chronologique, mais une priorité dans l’ordre de la reconnaissance qui lui est due. C’est comme mère de Jésus que Marie est la première à recevoir en partage la vie en abondance, la vie nouvelle et éternelle : promesse de Dieu inscrite depuis l’origine de la création jusque dans nos corps. La fête de l’assomption, c’est, en fait, la proclamation de la résurrection non pas seulement de Jésus le Christ, mais de la résurrection en tant qu’elle est effectivement communiquée à l’humanité, en premier lieu à Marie. Nous l’avons entendu dans la lecture de ce jour de l’épitre de Paul aux Corinthiens : « De même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie (…) en premier le Christ et ensuite (…) ceux qui lui appartiennent ». En ce sens, fêter l’Assomption, c’est célébrer Marie qui, comme mère de Jésus, nous précède sur le chemin de la résurrection. A l’Assomption, c’est l’espérance en notre propre résurrection, à la suite de Marie, que nous proclamons.
Cette célébration de Marie au cœur du mystère chrétien – mystère de l’incarnation, mystère de la résurrection – est appelée à marquer toute notre vie chrétienne en y inscrivant les valeurs attachées particulièrement à la féminité. En premier lieu la beauté. Remarquons à cet égard combien les peintres et les sculpteurs se sont employés, tout au long des âges, à représenter la beauté de Marie. Marie est belle ; elle incarne la beauté de la femme, la douceur, la tendresse, l’humilité, le service. Et non seulement la douceur, mais aussi la force, la résistance et le combat pour les causes justes. Pensons à cet égard au Magnificat de Marie qui dit tout son engagement dans l’œuvre libératrice du Sauveur : « Mon âme exalte le Seigneur (…), il s’est penché sur son humble servante. (…) Déployant la force de son bras, il disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles, il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides » (Lc 1, 51-53). Le magnificat de Marie est aujourd’hui encore une référence pour les chrétiens qui militent pour un monde plus juste et pacifié. Marie, par tout ce qu’elle est, est un hymne à la grandeur de la femme en tous ses aspects.
On peut comprendre dès lors que, depuis le début du christianisme, la spiritualité chrétienne a été marquée par la dévotion à Marie : on se confie à elle dans la peine, on invoque sa miséricorde face au péché, on demande le soutien de sa prière « maintenant et à l’heure de notre mort » comme nous le disons dans le « Je vous salue Marie ». Au cours de l’histoire, Marie a été présentée aussi comme un exemple d’humilité et de service, parfois, il faut le reconnaître, pour servir de caution à une Eglise gouvernée quasiment exclusivement par les clercs. On a invoqué Marie, en effet, comme l’humble servante en laissant ainsi toute la place aux hommes dans l’exercice du sacerdoce et du gouvernement de l’Eglise. Pourtant, on peut dire aussi à l’inverse que Marie a contribué et contribue aujourd’hui encore à donner aux femmes la place qui leur revient dans l’institution ecclésiale. Songeons par exemple à la quantité et à la force des congrégations religieuses féminines qui invoquent Marie dans leur engagement. Certaines congrégations même portent dans leur nom celui de Marie ; rien qu’à Namur, songeons aux sœurs de Notre-Dame ou aux sœurs de Sainte-Marie de Namur. Ces congrégations féminines sont des institutions fortes, bien organisées, souvent audacieuses, à la pointe d’apostolats novateurs dans des lieux de précarité, de maladie, de violence et de détresse comme les Sœurs de la Charité ou les Petites Sœurs des Pauvres. Nombre de congrégations féminines se montrent à la pointe dans l’enseignement et dans les tâches éducatives particulièrement dans les milieux délaissés. Que serait l’Eglise s’il n’y avait pas toutes ces sœurs engagées dans l’apostolat social ou dans l’apostolat d’éducation.
Marie a contribué à donner du prix à la place des femmes dans l’Eglise. Particulièrement depuis le concile Vatican II, on est plus sensible à faire marcher l’Eglise en équilibrant ses deux parts masculine et féminine. Des femmes sont nommées aujourd’hui dans les structures de gouvernement au niveau paroissial, diocésain ou universel. Les femmes prennent une part de plus en plus importante dans le ministère sacramentel. La question de l’ordination des femmes fait l’objet de recherche et est débattue. Mais l’histoire continue, elle nous dira comment ont évolué les choses. Il est probable que l’Eglise à l’avenir marchera de plus en plus sur ses deux pieds, en alliant de nouvelle façon, de manière équitable, de manière différenciée sans doute, la part féminine et masculine du corps ecclésial. L’avenir reste ouvert et les générations à venir, formées dès le plus jeune âge à l’égalité des sexes, trouveront bien la forme ecclésiale qui convient pour mettre en œuvre cette égalité. Que Marie nous vienne en aide sur ce chemin
Père André Fossion sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur
La prière universelle pour l’Assomption
Le célébrant :
Avec Marie, nous voyons s’accomplir la promesse de Dieu.
Avec elle, nous pouvons nous tourner vers le Père pour lui confier nos prières.
Refrain : Seigneur, entends la prière qui monte de nos cœurs.
- Pour l’Église appelée à s’étendre jusqu’aux extrémités de la terre,
pour une Église en marche vers la Cité de Dieu …
Par Marie, figure et Mère de l’Église,
Dieu, notre Père, nous te prions ! - Pour les dirigeants de ce monde, pour tous ceux qui exercent des responsabilités à quelque niveau que ce soit…
Nous te prions particulièrement pour les deux chefs d’État réunis aujourd’hui en Alaska pour trouver une paix durable en Ukraine.
Par Marie, pour qui Tu as fait des merveilles,
Dieu Tout-Puissant, nous te prions ! - Pour nos défunts, pour ceux qui sont proches de la mort partout en ce monde, pour nous tous, appelés à connaître la mort physique…
Par Marie « élevée en son corps et en son âme à la gloire du Ciel »
et par ton Fils, premier ressuscité,
Dieu de miséricorde, nous te prions ! - « Heureuse celle qui a cru … »
Quand notre foi vacille, quand nous désespérons du manque de foi, dans nos familles, notre pays, notre monde …
Dieu notre Père, source de toute grâce, augmente en nous la foi, l’espérance et la charité, nous t’en prions !
Le célébrant : Seigneur, écoute avec bonté les prières de ton peuple.
Accorde à tous ce qu’ils te demandent, et à chacun ce qu’il lui faut.
Par le Christ, notre Seigneur. Amen.
Un chant pour accompagner notre méditation
La première en chemin, Marie
Parole et musique : Marie-Colette Guédon – (L.7 – P.101)
-
La première en chemin, Marie tu nous entraînes
A risquer notre oui aux imprévus de Dieu.
Et voici qu’est semé en l’argile incertaine
De notre humanité, Jésus Christ, Fils de Dieu.
Marche avec nous Marie, sur nos chemins de foi,
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu. -
La première en chemin, joyeuse tu t’élances,
Prophète de Celui qui a pris corps en toi.
La parole a surgi, Tu es sa résonance
Et tu franchis des monts pour en porter la voix
Marche avec nous Marie, aux chemins de l’annonce,
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu. -
La première en chemin, tu provoques le Signe
Et l’heure pour Jésus de se manifester.
Tout ce qu’il vous dira, faites-le : et nos vignes,
Sans saveur et sans fruits, en sont renouvelées.
Marche avec nous, Marie, aux chemins de l’écoute,
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu. -
La première en chemin pour suivre au Golgotha
Le fils de ton amour que tous ont condamné,
Tu te tiens là, debout, au plus prés de la croix,
Pour recueillir la Vie de son cœur transpercé.
Marche avec nous, Marie, aux chemins de nos croi,
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu. -
La première en chemin, brille ton Espérance
Dans ton cœur déchiré et la nuit du tombeau
Heureuse toi qui crois d’une absolue constance ;
Sans voir et sans toucher, tu sais le jour nouveau.
Marche avec nous, Marie, aux chemins d’espérance,
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu. -
La première en chemin avec l’Eglise en marche,
Dès les commencements ? Tu appelles l’Esprit !
En ce monde aujourd’hui, assure notre marche ;
Que grandisse le Corps de ton fils Jésus Christ !
Marche avec nous, Marie, aux chemins de ce monde,
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu. -
La première en chemin, aux rives bienheureuses,
Tu précèdes, Marie, toute l’humanité.
Du royaume accompli tu es pierre précieuse
Revêtue du Soleil, en Dieu transfigurée !
Marche avec nous, Marie, aux chemins de nos vie,
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.