Vendredi 1er novembre 2024

La fête de tous les saints

Lectures

  • Apocalypse de saint Jean : Ceux-là viennent de la grande épreuve…
  • Psaume 23 : Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur.
  • Première lettre de saint Jean 3, 1-3 : Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu.
  • Matthieu 5, 1-12 : Les béatitudes.

Lire les textes de la liturgie

Choisir le bonheur

Homélie

Frères et sœurs

La première lecture de l’Apocalypse imagine la fin des temps : l’humanité toute entière se retrouve devant son Dieu… « une foule immense de toutes nations, tribus, peuples et langues ». On entend dire qu’ils « reviennent de la grande épreuve. » D’une manière ou d’une autre, c’est nous ! car nous sommes dans la grande épreuve. Chacun d’entre nous peut évoquer ce que cela signifie pour lui. Il y a les menaces internationales, bien sûr, mais dans nos vies quotidiennes et individuelles, ce n’est pas plus facile… Et c’est vrai, en ces jours où le monde va mal, nous ne savons pas toujours que penser, que dire, que faire….

Eh bien, en cette fête de la Toussaint, les Béatitudes peuvent nous redonner souffle ! « Bienheureux êtes-vous ! » Le bonheur, n’est-ce pas ce que cherche l’humanité depuis toujours, aujourd’hui encore ?

Le bonheur ? Il est effectivement présent dans toute la Bible comme une promesse offerte au Peuple de Dieu. Le bonheur c’est la sortie de la servitude, de l’esclavage d’Egypte. Sans cesse, Dieu rappelle ces événements à son Peuple et lui demande de choisir : « Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui. » (Dt 30, 19-20). Choisir la vie c’est la source du bonheur promise sur la haute montagne du Sinaï… Mais ce n’est pas l’affaire des instances internationales, de l’ONU par exemple. C’est notre affaire ! C’est cela la sainteté !

Et c’est cela que Jésus, sur une autre montagne, offre à ses disciples.

Les Béatitudes ouvrent le début du discours sur la montagne comme elles ouvrent l’Evangile. Dans le chapitre précédent, en quelques versets Matthieu a planté le décor. D’abord il rappelle le prophète Isaïe : « Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée. » (Mt 4,16 ; Is 8,23). Cette lumière c’est Jésus. Il vient d’appeler ses premiers disciples. Il commence à être connu par les foules nombreuses qui viennent à lui : « Sa renommée se répandit dans toute la Syrie et on lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés ; et il les guérit. » (Mt 4,24) Alors Jésus monte sur la montagne et il proclame les Béatitudes. A ce monde qui souffre, à ce monde qui est « dans la grande épreuve » il annonce le bonheur !

Le bonheur ne peut être une affaire strictement personnelle car on ne peut être heureux qu’avec d’autres, ensemble et avec lui, Jésus. Souvenez-vous, dès la création Dieu avait dit « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ! » (Gn 2,18) Ecoutons ces béatitudes comme le fondement d’un vivre ensemble !

Les premières concernent la manière dont la personne s’ouvre à l’autre, se met en relation avec les autres : heureux les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, les cœurs purs, attitudes toutes intérieures certainement mais qui induisent une manière de se rapporter à l’autre qui ne peut être que pacifiante et donner du fruit… Et puis, dans les suivantes, la personne est invitée à se mettre en mouvement vers les autres pour agir et leur donner ce bonheur auquel elle aspire : heureux ceux qui ont soif et faim de justice, les miséricordieux, les artisans de paix… Evidemment, les conséquences ne tardent pas à venir, dans ce monde de violence et de haine se tourner vers les autres conduit à l’insulte, au mensonge, aux persécutions.

C’est cet aspect qui fait difficulté ou plutôt que l’on ne peut pas comprendre du premier coup. On fait de bonnes choses et l’on en subit les pires conséquences. Pour accéder au bonheur il faut passer par les pleurs et la croix, la dure réalité de notre humanité. C’est bien ce qu’a vécu Jésus, sur son chemin de la Galilée à Jérusalem.

Alors résumons-nous… Dans le sermon sur la montagne, Jésus répond à notre désir le plus profond, depuis notre origine, notre désir d’être heureux, mais il en annonce les difficultés. Il ne s’agit pas de faire tout seul notre bonheur, mais de le faire avec Lui qui est Dieu et qui nous montre le chemin, et avec les autres. Les difficultés que nous avons à être heureux sont le chemin par lequel nous sommes conduits à Jésus qui nous ouvre le royaume du bonheur.

Demandons au Seigneur de nous éclairer sur la manière dont nous allons vivre les béatitudes, demandons-lui la force et l’énergie intérieure pour traverser l’épreuve de la vie, la « grande épreuve ! ».

Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

Peuple de bienheureux

Paroles et musique : Georges Lefèbvre

Peuple de Bienheureux, peuple de Dieu en marche,
Au Royaume de Dieu, marche joyeux.

  1. Bienheureux es-tu, toi qui as un cœur de pauvre,
    Bienheureux es-tu, car le Royaume est à toi.
  2. Bienheureux es-tu, toi au cœur plein de douceur,
    Bienheureux es-tu, car cette terre est à toi.
  3. Bienheureux es-tu, toi qui pleures maintenant,
    Bienheureux es-tu, car tu seras consolé.
  4. Bienheureux es-tu, toi qui as faim de justice,
    Bienheureux es-tu, car elle te sera donnée.
  5. Bienheureux es-tu, toi qui aimes pardonner,
    Bienheureux es-tu, car tu seras pardonné.
  6. Bienheureux es-tu, toi qui rayonnes un cœur pur,
    Bienheureux es-tu, car tu contempleras Dieu.
  7. Bienheureux es-tu, toi qui œuvres pour la paix,
    Bienheureux es-tu, car tu es vrai fils de Dieu.
  8. Bienheureux es-tu, toi qui souffres l’injustice,
    Bienheureux es-tu, car le Royaume est à toi.
  9. Bienheureux es-tu, toi qui es persécuté,
    Bienheureux es-tu, car la joie te vient de Dieu.