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Dimanche 2 février 2025
Présentation de Jésus au Temple
Lectures
- Malachie 3, 1-4 : Soudain viendra dans son Temple, le Seigneur que vous cherchez.
- Psaume 23 : C’est le Seigneur, Dieu de l’univers.
- Hébreux 2, 14-18 : Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères.
- Luc 2, 22-40 : La présentation de Jésus au Temple.
Lire les textes de la liturgie
Des jeunes et des vieux. Tradition et nouveauté.
La Présentation de Jésus au Temple
Giotto (Giotto di Bondone 1266-1336)
Homélie
Frères et sœurs,
La fête de la Chandeleur était, et est encore en certains endroits, l’occasion d’une procession aux flambeaux, aux chandelles. Son origine est pré-chrétienne et liée au passage de saison, d’où le dicton « A la Chandeleur l’hiver se meurt ou prend vigueur », et au retour de la lumière. C’est la Fête des crêpes aussi, qui évoquent, par leur forme et leur couleur, le soleil.
Comme pour plusieurs de nos fêtes liturgiques, la dimension chrétienne, Présentation de Jésus au Temple, est venue se greffer sur une tradition existante. Sans doute ne faut-il pas l’oublier quand aujourd’hui nous disons parfois qu’on nous vole nos fêtes.
Nous ne ferons pas ici de procession, mais je vous invite à une promenade dans cette page d’Evangile aux multiples accents. Certains de ceux-ci sont simplement évoqués, parce que le public grec de Luc n’est pas pétri de la tradition hébraïque.
Commençons par le moment de l’événement : « le jour fixé par la Loi de Moïse pour la purification », soit 40 jours après la naissance d’un enfant. C’était le moment d’un rite dit de purification qui marquait le retour à la vie sociale « normale » de la femme qui avait accouché, après un temps de quarantaine qui peut sans doute être vu aussi comme un temps d’intimité avec le nouveau-né. Le couple offrait alors, s’il était trop pauvre pour faire mieux, deux jeunes colombes ou un couple de tourterelles. Ce n’est donc pas un hasard si le 2 février tombe 40 jours après Noël. Ce nombre nous le voyons revenir régulièrement. Il marque chaque fois une étape : 40 ans du peuple hébreu au désert, (c’est-à-dire le temps d’une génération), avant d’entrer en terre promise ; 40 jours de Jésus au désert au moment d’entrer dans sa vie publique ; notre fête de l’Ascension vient 40 jours après la Résurrection ; et dans le langage courant « mettre en quarantaine ».
Mais entrons à présent dans la scène, en nous laissant guider par l’histoire, mais aussi par notre imagination qui peut aider à actualiser.
Qui est là, au Temple ?
Tout d’abord, un jeune couple avec son enfant premier-né. Ce jeune couple, Marie et Joseph, sont bien ancrés dans l’histoire et les rites d’un peuple : ils agissent selon la Loi, terme qui évoque tant les règles de vie, les commandements, que les récits historiques.
Ensuite deux vieillards : Syméon et Anne, des piliers de Temple.
On pourrait se croire dans nos églises actuelles peuplées souvent essentiellement de grands-parents et de parents avec de très jeunes enfants. C’est la deuxième fois en autant de chapitres, que saint Luc met en présence le début et la fin de la vie, la jeunesse et la vieillesse. La première fois, c’était la rencontre d’Elisabeth et de Marie. Ce n’est sans doute pas sans signification pour aujourd’hui.
De Syméon il est dit qu’il était juste et religieux et attendait la Consolation d’Israël, terme que l’on trouve dans le livre d’Isaïe, pour évoquer la promesse d’un retour d’exil ou encore la venue du Serviteur-Messie. La représentation qu’on se faisait de ce Messie varie fort. Isaïe dit notamment « qu’il n’éteindra pas la mèche qui fume encore » et « n’élèvera pas la voix », tandis que Malachie dans la première lecture de ce jour parle du « feu du fondeur » et de la « lessive du blanchisseur ». Comment Syméon a-t-il fait pour reconnaître le Messie dans cette situation en apparence fort banale d’un couple qui vient accomplir le rite prévu par la Loi ? Rembrandt dans sa peinture de la scène va même plus loin encore dans ce questionnement lorsqu’il présente Syméon comme étant aveugle. Comment a-t-il reconnu ? C’est, nous dit Luc, l’Esprit qui « est sur lui », qui lui parle et qui le pousse vers le Temple.
Oui, pour reconnaître le Christ-Messie, il nous faut la grâce de l’Esprit, la Loi ne suffit pas.
De manière étonnante, dans ce moment de rite religieux, aucun prêtre n’est mentionné. Ce n’est donc pas le côté rituel de la purification ou de l’offrande qui est mis en avant, mais bien la sagesse, la clairvoyance, l’ouverture à l’inattendu de deux vieillards qui arrivent au bout de leur trajectoire terrestre. Eux, qui en ont vu d’autres, qui ont fait le tour de ce qu’est une vie d’humain, ont cette liberté de voir : « maintenant, je peux aller, parce que j’ai vu la lumière qui illumine tous les peuples, oui tous les peuples, selon la promesse faite à Israël. » Comment ne pas reconnaître ici le regard émerveillé de grands-parents devant leurs petits enfants ?
Enfin, lorsque l’on a vu, il s’agit de témoigner. Et c’est là, une fois de plus dans les Évangiles, que l’annonce vient d’une femme. Anne, que la situation de veuve restée seule situe parmi les pauvres, les personnes marginalisées, les sans-statut-social, est celle qui annonce, qui proclame. Mais pas à n’importe qui : à ceux qui attendent, qui espèrent la délivrance. Soyons donc de celles-là, de ceux-là, qui attendent, qui voient et qui annoncent.
Et Jésus dans tout cela ? Il se laisse faire. Il continue son chemin d’incarnation ; il continue de devenir homme au milieu des hommes. Soumis à la Loi, entrant dans l’histoire d’un peuple cristallisée notamment dans des rites ; soumis à la reconnaissance dans l’Esprit de la nouveauté, de l’inattendu qu’il apporte.
Et ce qui était vrai hier le reste aujourd’hui.
Demandons la grâce de garder en tension féconde une appartenance à une histoire, à une Église et ses rites, et la liberté du regard qui reconnaît où souffle l’Esprit.
Père Bernard Peeters sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur
La prière universelle de ce dimanche
- Le célébrant : Avec Marie et Joseph, en ce jour de la Présentation de Jésus au Temple, ouvrons nos cœurs et confions au Père les vies et les besoins de nos frères et sœurs.Refrain : Sur les chemins de la vie, sois ma lumière, Seigneur.
- Nous te confions, Seigneur, l’Eglise : que chacun de ses membres sache s’engager à porter haut la lumière qui vient du Christ. Donne à chacun le souffle dont il a besoin pour être présent au cœur du monde et annoncer le Royaume avec enthousiasme.
Ensemble, prions. - Nous te confions, Seigneur, en cette journée mondiale de la vie consacrée, tous ceux et toutes celles qui ont choisi de consacrer leur vie toute entière à la prière pour servir le Christ et les hommes, et pour apporter lumière et consolation à ceux qu’ils rencontrent.
Ensemble, prions. - Nous te confions, Seigneur, les responsables politiques, économiques et scientifiques : que l’Esprit les éclaire afin que leurs actions établissent la paix dans les pays en guerre, la justice partout où elle est bafouée, la dignité et le droit à la vie pour tout être humain.
Ensemble, prions. - Nous te confions, Seigneur, nous tous ici présents et tous ceux qui n’ont pu nous rejoindre. Donne-nous de savoir aller à notre tour, en porteurs de la Lumière du Christ, à la rencontre de nos frères et sœurs pour témoigner de ton amour.
Ensemble, prions.
Le célébrant : Seigneur Dieu, source de toute lumière, entends nos prières et exauce-les, nous t’en prions. Toi qui règnes pour les siècles des siècles.
Prière universelle proposée par la paroisse Notre-Dame de Clermont (France)
- Nous te confions, Seigneur, l’Eglise : que chacun de ses membres sache s’engager à porter haut la lumière qui vient du Christ. Donne à chacun le souffle dont il a besoin pour être présent au cœur du monde et annoncer le Royaume avec enthousiasme.
Un chant pour accompagner notre méditation
Levons les yeux
Paroles : Alain Dumont- Musique : Alexis Fleury
Levons les yeux, voici la vraie lumière,
Voici le Christ qui nous donne la paix !
Ouvrons nos cœurs à sa miséricorde,
Notre Sauveur est au milieu de nous !
- Jésus Christ, le Fils de Dieu fait homme
Vient demeurer au milieu de son peuple !
Regardez ! Voici l’Emmanuel !
Dieu avec nous, venu dans notre chair ! - Il est Dieu, il est notre lumière,
Rayon jailli du cœur très saint du Père.
Sa clarté embrase l’univers,
Il est la vie illuminant la nuit ! - C’est par lui que fut créé le monde
Pour l’habiter, l’habiller de sa gloire.
Par son nom Dieu se révèle à nous.
Accueillons-le, il vient parmi les siens ! - Viens, Jésus ! Entre dans ton saint temple !
Nourris nos cœurs, donne-nous ta Parole !
Nous voici, tes enfants rassemblés :
Parle, Seigneur, et nous écouterons ! - Entendons l’appel de la sagesse,
L’Époux très saint nous invite à ses noces.
« Venez tous au banquet de l’Agneau,
Mangez ce pain et buvez ce vin ! »