Homélie

Frères et sœurs,

Nous connaissons bien ce tableau de l’évangile de la multiplication des pains que la liturgie nous propose de méditer en ce jour de la fête du Corps et Sang du Christ. Dans la seconde lecture, le récit de l’Eucharistie, extrait de la 1ère lettre de Paul aux Corinthiens, nous prépare à entendre l’action de grâce de Jésus Christ à Dieu, malgré le peu que nous-mêmes nous apportons comme offrande à Dieu. La scène se déroule dans le désert. Nous voyons une grande foule suivre Jésus avec l’incroyable imprudence de ne pas emporter de casse-croûte à manger ou à partager. Ou plutôt faut-il comprendre, que cette foule était composée de gens tellement pauvres qu’ils n’avaient pas de quoi se nourrir. La Parole de Dieu est la nourriture de ce jour. Tel est l’essentiel : Cette foule qui avait faim, avait, inséparablement, faim de Dieu.

En cette célébration de la fête du Corps et du Sang de Jésus Christ, le repas du Salut pour les hommes, nous pouvons ensemble réfléchir sur le lien entre la faim de Dieu et la faim dans le monde. La faim veut dire que nous manquons de quelque chose de vital. La faim de Dieu, c’est-à-dire notre profond désir d’être comblés de Dieu, de chercher Dieu et de le vivre au fond de nous comme une vraie nourriture, une faim de Dieu qui nous ouvre au monde avec l’attention aux plus fragiles et à ceux qui manquent de pain, qui manquent d’amour, et qui ont besoin de frères et de sœurs.

Jésus lui-même s’est trouvé affamé dans le désert après son baptême. Jésus s’est trouvé aussi assoiffé sur la croix dans sa passion. Jésus exprime sa soif sur la croix. Quand le Christ s’offre sur la croix, il nous adresse ce désir Puissant : J’ai soif, de vous, de votre amour pour moi et pour tous les affamés du monde. Sur la croix, il avait reçu du vinaigre. De nous, aujourd’hui il voudrait bien recevoir l’eau bien fraîche de notre compassion pour ceux qui souffrent de la faim. Et ce Jésus qui crie à la croix, c’est celui que nous pouvons entendre aujourd’hui crier l’injustice, l’abandon, la détresse. Alors c’est avec le peu de nourriture, les cinq pains et les deux poissons, que Jésus prononce la bénédiction pour rendre Grâce à Dieu. Le Dieu de l’abondance et de la providence est celui qui comble la faim des affamés.

Notre Faim de Dieu commence donc par l’action de grâce : dire merci pour ce que nous sommes, ce que nous avons. Pour ceux qui travaillent à nourrir le monde, les agriculteurs, boulangers, restaurateurs, cuisiniers, les parents à la maison. Dire merci avant de prendre son repas à table et, dire merci pour ce que nous vivons et recevons de la vie et des autres, de Dieu et de sa miséricorde. Notre désir de Dieu est avant tout reconnaissance de ses grâces avant de s’exprimer dans des demandes successives qui s’enchaînent sans reconnaissance, comme si tout était tellement logique.

Dans la première lecture, c’est par une action de grâce que Melchisédech, roi de Salem et prêtre, rend grâce à Dieu pour la victoire d’Abram qui sauve son neveu Lot et Sodome, des ennemis. C’est par une action de grâce que Abram dit sa reconnaissance à Dieu en offrant le dixième des biens qu’il avait pris. C’est par une action de grâce que Jésus prie avant de donner l’ordre à Lazare de sortir du tombeau. C’est dans une action de grâce que Jésus partage le pain à ses disciples après l’avoir rompu. C’est par une action de grâce que Jésus prononce la bénédiction avant de distribuer le peu de pains et de poissons pour rassasier le peuple nombreux et affamé dans le désert.

Jésus nous dit le véritable désir de Dieu. Et Jésus lui-même nous invite à tourner nos regards vers les besoins du monde : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Luc 9, 13). Jésus pourrait tout faire tout seul dans sa Toute Puissance. Mais il veut nous mettre en route avec ce que nous sommes, avec ce que nous avons. Alors mettons-nous en route, en respectant au mieux, les actions qui contribuent à garder le monde comblé de pain et, inséparablement, plus encore à garder les cœurs comblés de la Parole de Dieu, que les populations aient accès à l’eau, et plus encore accès à l’évangile qui abreuve, en faisant attention au gaspillage, mais en consommant immodérément l’Amour de Dieu qui nourrit notre vie spirituelle au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen !

Père Philippe Amanfo sj
Communauté Notre-Dame de la Paix. Namur

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La prière universelle de ce dimanche

Le célébrant :
En ce jour où nous célébrons le mystère de l’Eucharistie, source de vie et d’unité pour l’Église, faisons monter notre prière vers Dieu.

Refrain :
Jésus, toi qui as promis d’envoyer l’Esprit à ceux qui te prient,
Ô Dieu, pour porter au monde ton feu, voici l’offrande de nos vies.

1. En cette fête du Corps et du Sang du Christ,
   nous te prions, Seigneur, pour l’Église,
   afin qu’elle soit toujours plus fidèle au Christ et à son enseignement, et qu’elle sache témoigner de l’amour et de la miséricorde de Dieu dans le monde.
2. En ces temps où la guerre menace le monde d’un embrasement général,
   nous te prions, Seigneur, pour les dirigeants du monde,
   afin que tu les éclaires, par ton Esprit Saint, dans leurs décisions
   et qu’ils œuvrent pour la justice, la paix et le bien commun.
3. En cette fin d’année, nous te prions, Seigneur, pour les jeunes qui vivent le temps des examens et se préparent aux vacances,
   afin qu’ils découvrent la joie de la foi, qu’ils soient des acteurs de paix et de solidarité, et qu’ils trouvent leur place dans l’Église et dans la société.
4. En lien avec le réseau mondial de prière du Pape,
   nous te prions, Seigneur,
   pour que chacun d’entre nous trouve la consolation
   dans une relation personnelle avec Jésus
   et apprenne de son Cœur la compassion à l’égard du monde.

Le célébrant : Seigneur, écoute nos prières et donne-nous la grâce de vivre dans l’amour et la fidélité à ton Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

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