Dimanche 13 novembre 2022

33ème dimanche du Temps Ordinaire (C)

Textes de la liturgie

  • Malachie 3, 19-20 : Voici que vient le jour du Seigneur.
  • Psaume 97 : Il vient, le Seigneur, gouverner les peuples avec droiture.
  • 2 Thessaloniciens 3, 7-12 : Travailler en attendant le jour du Seigneur.
  • Luc 21, 5-19 : C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.

Lire les textes de la liturgie

Ce que vous contemplez, il n’en restera pas pierre sur pierre.

Maquette de Jérusalem au temps de Jésus. Musée d’Israël à Jérusalem.

 

L’homélie

Frères et sœurs,

Qui souhaite spontanément la destruction ? Qui souhaite les guerres et les calamités ? Qui souhaite la persécution, la souffrance et la mort ? Le monde n’aime pas penser à des situations aussi horribles. Bien qu’elles fassent partie intégrante de notre existence humaine, le simple fait d’entendre de telles catastrophes nous effraie et nous attriste. Pourtant, c’est précisément ce que nous entendons dans la prophétie de Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui.

Dans le contexte de Luc, l’Évangile d’aujourd’hui apparaît vers la fin de l’enseignement de Jésus à Jérusalem, juste avant les événements qui conduiront à sa crucifixion. Ses avertissements et prédictions sont de mauvais augure. Mais, une lecture plus approfondie de l’Évangile révélera en fait que son enseignement est plus réconfortant qu’effrayant.

Pour ceux qui ont entendu l’Évangile de Luc pour la première fois, ces mots auraient pu être des mots d’encouragement. Comment ? La destruction du Temple de Jérusalem par les Romains appartenait à l’histoire. C’était en 70 après Jésus-Christ. L’évangile de Luc, comme le proposent les érudits bibliques, a été écrit entre 80 et 90 après Jésus-Chrsit. Luc essaie d’interpréter la chute de Jérusalem et de la situer dans le plan de Dieu pour l’humanité. Cet essai voulait réconforter ses auditeurs qui ont vu beaucoup de bouleversements et sont anxieux de savoir si ce sont les signes de la seconde venue de Jésus. Luc n’aborde pas la question de la venue de Jésus, mais les paroles de Jésus qu’il cite visent à assurer ses auditeurs que Dieu est toujours présent à nous, même dans les moments difficiles.

Regardons l’Evangile de plus près. Cela commence par les disciples admirant les belles pierres et la décoration du temple. En réponse à leur émerveillement devant la beauté du temple, Jésus prédit sa destruction. Ceux qui écoutent Jésus enseigner dans le temple, cependant, restent préoccupés par ce qui arrivera au Temple et surtout quand cela arrivera. En réponse, Jésus passe de la discussion sur un événement catastrophique spécifique à des déclarations plus générales sur la venue de faux prophètes, de guerres et d’autres calamités.

En fait, il n’y a rien de particulièrement original ou spécifique dans les “prédictions” de Jésus ici. Chaque période de l’histoire a ses propres faux prophètes, guerres et catastrophes naturelles, tout comme nous en avons à notre époque. En tant que lecteurs aujourd’hui, comment allons-nous comprendre et interpréter les paroles de Jésus ? Allons-nous nous limiter aux calamités prophétisées par Jésus ou allons-nous découvrir ce que l’Evangile a à nous offrir ?

Certes, Jésus utilise un langage et des images troublants. Ils sont plutôt utilisés ici pour exhorter les fidèles à garder leur confiance en Dieu même dans les circonstances les plus difficiles. Chaque fois que Jésus parle de quelque chose de terrible, il le conclut par des paroles consolantes et rassurantes.

Jésus parle de nombreux faux prophètes qui viennent avec de fausses déclarations, mais Jésus invite ses disciples à ne pas se laisser égarer et à ne pas les suivre aveuglément.

Jésus parle de guerres et de calamités naturelles, mais il s’empresse de les rassurer : « Ne soyez pas terrifiés ». N’ayez pas peur.

Jésus souligne ici que lorsque de mauvaises choses se produisent – ​​et elles se produiront – nous devrions faire confiance à Dieu qui reste présent dans nos vies à tout moment. En fait, l’assurance de la fidélité de Dieu envers nous face aux temps difficiles est la véritable préoccupation de ce passage, comme nous le voyons dans la deuxième partie de l’Évangile.

Dans cette deuxième partie, Jésus détaille les difficultés et les souffrances auxquelles ses disciples feront face en le suivant : arrestation, persécution, procès devant les autorités gouvernementales, trahison par la famille et les amis, la haine et même l’exécution. Comme la fois précédente, Jésus s’empresse d’ajouter que la persécution est plutôt une occasion de témoigner. Tout comme Dieu a donné à Moïse et aux autres prophètes la capacité de parler et de confronter leurs adversaires, Jésus lui-même donnera force et sagesse pour un tel témoignage. Utilisant un proverbe pour signifier la protection divine, Jésus leur assure : « pas un cheveu de votre tête ne sera perdu ». En moyenne, la tête humaine compte environ 100 000 cheveux. Bien sûr, cela varie d’une personne à l’autre… Mais, quand Jésus souligne que pas un seul cheveu ne sera perdu, il souhaite seulement nous faire savoir dans quelle mesure nous pouvons être assurés de la protection de Dieu.

De notre côté, Jésus attend que nous lui fassions confiance et que nous ne perdions jamais espoir. Pour chacun de nous, dans notre vie, il y a des moments et des phases où nous nous sentons réduits à rien, où nous nous sentons seuls, où nous nous sentons découragés ou tristes, quand nous sommes confrontés aux difficultés, aux critiques, au rejet et à la haine. Et c’est précisément lorsque nous rencontrons des situations aussi graves que Jésus nous rappelle que nous devons persévérer. « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie », nous dit Jésus à la fin de l’Evangile. Jésus nous invite à persévérer dans notre foi, dans notre confiance que Dieu ne nous abandonnera jamais. Jésus nous invite à persévérer dans l’espérance, dans l’espérance qu’au bout du tunnel obscur, il y a toujours de la lumière qui nous attend.

Prions pour obtenir la grâce et la force, afin que, en tant que disciples de Jésus, nous puissions continuer à faire confiance à la miséricorde et à la protection de Dieu, même lorsque nous traversons des moments difficiles. AMEN.

Père Thomas Madanu Lourdu sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

Habiter le seuil de ta maison

Paroles et musique : Communauté du Chemin Neuf

Habiter le seuil de ta maison, Seigneur.
Guetter le temps de ton retour,
Comme un veilleur guette le jour,
Rester dans l’amour de ton nom.

  1. Veiller pour être prêt
    Le jour où tu viendras,
    Préparer ton retour.
    Viens, Seigneur, le monde a tant besoin de toi.
  2. Veiller pour accueillir
    La promesse donnée,
    Témoigner de ce jour.
    Viens, Seigneur, le monde a tant besoin de toi.
  3. Veiller en espérant
    Que se lève le jour
    Annoncer ton retour.
    Viens, Seigneur, le monde a tant besoin de toi.
  4. Veiller pour accomplir
    Les œuvres de l’amour.
    Connaître ton retour.
    Viens, Seigneur, le monde a tant besoin de toi.