Dimanche 1er janvier 2023

Solennité de Marie, Mère de Dieu (A)

Lectures

  • Nombres 6, 22-27 : Que le Seigneur te bénisse et te garde.
  • Psaume 66 : Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse !
  • Galates 4, 4-7 : … pour que nous soyons adoptés comme fils.
  • Luc 2, 16-21 : Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né

Lire les textes de la liturgie

Ils découvrirent Marie et Joseph avec le nouveau-né

L’homélie

Frères et Sœurs,

Coincé entre le 25 décembre (date traditionnelle de la fête de Noël dans l’Occident chrétien) et le 6 janvier (date de l’Epiphanie de Jésus fêtée dans l’Orient chrétien en lieu et place de notre fête de Noël), le premier janvier est depuis longtemps dédié à la célébration de « Marie Mère de Dieu ». Le but de cette fête qui coïncide avec le premier jour de l’année, n’est pas seulement de reconnaître à Marie une place d’honneur dans l’œuvre de salut offert par Dieu à toute l’humanité, mais aussi et surtout de nous rappeler que, au cœur de notre vie, il y a un beau mystère : le mystère de l’incarnation.

L’incarnation est un mot qui vient du latin, utilisé par les premiers théologiens de l’Eglise, pour signifier qu’en Jésus, Dieu s’est fait homme. C’est-à-dire qu’il est venu parmi nous, comme nous et avec nous, afin de nous révéler l’amour d’un Père plein de tendresse et de compassion, un Père du ciel qui ne souhaite qu’une chose : nous rendre heureux, en nous invitant et nous aidant à devenir, à la suite de son fils Jésus, des bâtisseurs de paix, d’amour et d’espérance dans notre vie de tous les jours.

La plus ancienne mention connue de Marie comme « Mère de Dieu » remonte au troisième siècle. On la retrouve dans une prière écrite sur un papyrus grec qui dit : « Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers délivre-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie ». Le patrologue jésuite français Michel Fédou souligne que cette prière mariale est la plus ancienne qui nous soit parvenue, si l’on excepte la prière du Magnificat, cantique que l’évangile de Luc met dans la bouche de Marie, qui est lu ou chanté quotidiennement dans le cadre de la liturgie.

Un peu près à la même époque, les Pères de l’Eglise Ignace d’Antioche, Justin et Irénée de Lyon ont tous insisté sur le fait que Marie avait coopéré à l’œuvre du salut de l’humanité, parce qu’elle avait accepté de devenir la maman de Jésus. D’où l’expression d’un autre théologien contemporain, Tertullien : « Eve avait eu foi au serpent, mais Marie a eu foi en l’ange Gabriel ». Un peu plus tard, un autre théologien antique, Origène, soulignera que si Marie est la seule personne de la Bible à qui a été adressée la formule « salut, pleine de grâce », c’est parce que Marie a joué un rôle spécifique dans l’histoire du salut de l’humanité.

Il faudra cependant attendre le concile d’Ephèse rassemblé dans cette ville d’Asie Mineure en 431, pour que l’Eglise déclare officiellement Marie Theotokos, c’est-à-dire « Mère de Dieu ». C’est ce même concile d’Ephèse qui décida d’instaurer une fête liturgique placée au tout début de l’année pour célébrer ce nouveau dogme. Mais attention, la célébration de Marie comme « Mère de Dieu » n’enlève en rien à son humanité, une humanité qui est égale à la nôtre en tous points à l’exception du péché. Par ailleurs, si nous fêtons Marie en ce premier jour de l’année, ce n’est pas seulement parce que la maman de Jésus a joué un rôle particulier dans l’œuvre du salut de l’humanité. C’est aussi parce que Marie constitue pour chacun des chrétiens que nous sommes, un modèle de croyante pratiquant sa foi au quotidien : une personne qui, au contact de Jésus et de son Evangile, témoigne au monde de son amour pour l’humanité.

En ce premier jour de l’année où nous célébrons Marie en tant que Mère de Dieu, prions pour que la maman de Jésus nous aide à suivre sa voie, une voie fondée sur une grande humilité personnelle, une foi confiante totale en Dieu, et l’amour du prochain en Jésus, par lui et avec lui.

        Père Olivier Lardinois sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

Couronnée d’étoiles

Paroles : A. Dumont   Musique : Marc Dannaud, Communauté de l’Emmanuel

Nous te saluons,
Ô toi notre Dame,
Marie, Vierge sainte que drape le soleil ;
Couronnée d’étoiles, la lune est sous tes pas ;
En toi nous est donnée
L’aurore du Salut
.

  1. Marie Eve nouvelle et joie de ton Seigneur,
    Tu as donné naissance à Jésus le Sauveur.
    Par toi nous sont ouvertes, les portes du jardin ;
    Guide-nous en chemin, étoile du matin.
  2. Tu es restée fidèle, mère au pied de la croix,
    Soutiens notre espérance et garde notre foi.
    Du côté de ton fils, tu as puisé pour nous,
    L’eau et le sang versés qui sauvent du péché.
  3. Quelle fut la joie d’Eve lorsque tu es montée,
    Plus haut que tous les anges, plus haut que les nuées,
    Et quelle est notre joie, douce Vierge Marie
    De contempler en toi la promesse de vie.
  4. Ô Vierge immaculée, préservée du péché,
    En ton âme en ton corps, tu entres dans les cieux.
    Emportée dans la gloire, sainte reine des cieux,
    Tu nous accueilleras, un jour auprès de Dieu.