Triduum Pascal

Jeudi Saint – 6 avril 2023

Lectures

  • Exode 12, 1-8.11-14 : Le repas avant la Pâque, le passage de la Mer Rouge..
  • Psaume 115 : La coupe de bénédiction est communion au sang du Christ.
  • 1 Corinthiens 11, 23-26 : Le mémorial du dernier repas avec Jésus.
  • Jean 13, 1-15 : Le lavement des pieds.

Lire les textes de la liturgie

Vous ferez cela en mémoire de moi…

 

Le lavement des pieds
Fresques du monastère de l’Emmanuel à Bethléem (1978/9)

L’église du monastère de Bethléem est située au bord du mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie occupée. Elle a été ornée de fresques par les frères roumains Gabriel et Michel Moroshan, entre la fin de l’année 1978 et Pâques de l’année suivante. Les peintres ont travaillé en priant et en jeûnant, parfois accompagnés du son de la cithare dont jouait l’une des sœurs.

Les images accompagnant les homélies du Carême 2023 à la Chapelle Universitaire sont des reproductions tirées du livre Fresques de Bethléem, contemplation de la Parole, Salvator 2014. Elles accompagneront notre chemin de Pâques avec Jésus, en communion avec ces deux peuples, israéliens et palestiniens, à nouveau en un terrible conflit.

 

L’homélie

Frères et Sœurs,

Le signe de croix que nous avons fait tout à l’heure, d’un même geste, d’une même voix, ouvrait ces trois jours où nous faisons mémoire de l’événement qui a renouvelé le monde et qui le renouvelle aujourd’hui encore. Dans la nuit de samedi à dimanche, nous ferons à nouveau ensemble ce même signe et nous célèbrerons la victoire de la vie sur la mort. Deux signes de croix qui délimitent trois jours où nous sommes invités à contempler et revivre au plus profond de notre cœur le mystère de Dieu qui se donne à l’humanité.

Ce soir nous faisons mémoire de 3 repas.

Le premier, 1250 ans avant Jésus-Christ, le peuple juif est libéré de plusieurs siècles d’esclavage. Les hébreux, comme on les appelait, traversent la mer rouge à pieds secs et les égyptiens sont engloutis par la mer rouge qui revient dans son lit. Nous venons d’entendre le récit de ce qui s’est passé, La veille au soir : c’est la veillée où l’on se prépare pour affronter la nuit et retrouver la liberté. C’est tout un rituel. Pour se donner des forces, avant de partir, en pleine nuit, on mange debout et en hâte un agneau sans défaut, le meilleur du troupeau, avec des pains sans levain. Le sang de l’agneau sert pour indiquer le lieu où se cachent les hébreux avant de partir, cela permettra à l’ange de repérer où ils sont et les protéger du mal dont il va, dans la nuit, frapper terriblement les égyptiens en tuant tous les enfants premiers nés. Le lendemain les hébreux, eux, seront libres !

Le second repas, est celui que Jésus et ses disciples prennent, quelques heures avant sa mort sur la Croix. Ils mangent ensemble l’Agneau pascal en mémoire, en souvenir, de ce qui s’est passé douze siècles plus tôt. Aujourd’hui encore les juifs se rassemblent en famille pour fêter la Pâques, ils se souviennent du passage de la Mer Rouge qui les a libérés et ils font la fête. Jésus et ses disciples ont fêté eux-aussi la Pâque, ils ont mangé l’agneau pascal. Mais l’ambiance était lourde, Jésus leur avait dit qu’il allait être livré, vendu par l’un d’eux, qu’il serait tué et qu’il ressusciterait, il leur avait dit que tous, ses amis les plus proches eux-mêmes, allaient l’abandonner. Et tout cela se passera la nuit même et le lendemain. Vous imaginez ! Nous ferons mémoire de ce jour terrible demain, Vendredi Saint.

C’est au cours de ce repas que Jésus, comme la veille de la libération des hébreux il y a plus de 1250 ans, prend du pain, sans levain, et du vin, et il leur dit : « Prenez et mangez, prenez et buvez, ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Par ce geste de partage, il leur explique qu’en mourant il va leur donner sa vie. Ce pain et ce vin deviennent son corps et son sang qu’ils mangent et qu’ils boivent sans comprendre ce que cela signifie. Ils s’en rappelleront quand Jésus ressuscitera.

C’est là que nous en arrivons au troisième repas, celui que nous prenons ce soir autour de cette table. Nous faisons mémoire du repas en Egypte et du repas à Jérusalem. Nous allons refaire ce que Jésus a fait, nous nous souvenons que Jésus s’est donné à ses disciples en nourriture, preuve que Lui les aimait au point de mourir pour eux. En faisant ces gestes, du pain sans levain, on dit « une hostie », du vin, en redisant les paroles qu’il a dites il y a 2000 ans, nous affirmons que Jésus se donne à nous aujourd’hui encore, qu’il est notre nourriture qui nous donne force et amour pour vivre. Nous communierons au corps et au sangs de Jésus tout à l’heure à la communion, signe que Dieu nous aime et nous fait vivre. Certains d’entre vous ne le feront que plus tard, en octobre, quand ils feront leur première communion.

Vous voyez aujourd’hui le sens de la parole que le prêtre prononce avant la communion : « Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde ». Cela signifie que Jésus est l’agneau de Dieu, comme l’agneau pascal du jour de la libération d’Egypte,

Mais ce n’est pas tout… Au cours de ce repas, Jésus a fait quelque chose d’inimaginable. Il a lavé les pieds de ses disciples

Dans l’évangile de saint Jean, il n‘y a pas d’« institution de l’Eucharistie » la veille de la Passion. Il y a seulement et simplement le lavement des pieds… Nous venons de l’entendre, Jésus qui affirme être le maître de tout se met à la place de l’esclave pour laver les pieds de ses disciples. En entrant dans la salle de la fête, les disciples n’avaient pas eu l’idée de laver les pieds de leur maître, cette idée ne pouvait pas leur venir, c’était à l’esclave de le faire et non pas aux compagnons du maître. Imaginez le scandale que provoque Jésus ! Retournement complet de situation !

Frères et sœurs ce soir Jésus nous envoie. A nous de faire ce qu’il nous a montré. Être le plus petit, aller vers l’esclave, vers le plus petit pour l’élever au plus haut, pour nous élever au plus haut. Le père a envoyé son Fils, le Fils nous envoie, comme nous enverrons ceux auxquels nous sommes envoyés, pour donner la vie. Chaîne merveilleuse de transmission de la vie. Rendons grâce à Dieu.

Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Triduum Pascal

Vendredi Saint – 7 avril 2023

Lectures

  • Isaïe 52, 13 à 53, 12 : Mon serviteur réussira, dit le Seigneur.
  • Psaume 30 : Ô Père, en tes mains je remets mon esprit.
  • Hébreux 4, 14-16 ; 5, 7-9 : Le Christ apprit, par ses souffrances, l’obéissance.
  • Jean 18, 1 à 19, 42 : La Passion selon saint Jean.

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Ô Croix dressée sur le monde !

 

La Crucifixion
Fresques du monastère de l’Emmanuel à Bethléem (1978/9)

L’homélie

Frères et Sœurs,

Aujourd’hui, la croix s’est dressée sur le monde. C’est un jour où il faut plus écouter que parler, plus regarder et contempler dans le silence et le respect qu’analyser ce qui s’y passe. C’est un jour approprié pour communier avec le Christ en demandant la grâce, comme Saint Ignace le suggère au retraitant durant la troisième semaine des « exercices spirituels » consacrée à la contemplation de la passion et de la mort du Christ, de ressentir la douleur avec Jésus Christ dans la douleur, la tristesse, les larmes et la connaissance intérieure de toutes les souffrances que Jésus-Christ a souffert pour nous. (E.S. 193, 195). [1] Laissons monter en nous ce que nous avons entendu aujourd’hui et cheminons avec le Christ. Voici quelques points pour faire sens du mystère du jour.

La première chose à considérer est que si toute la vie de Jésus est mission, la passion en est le cœur : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette heure?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure. » (Jn 17,1). Cette heure-là, c’est l’heure de la passion durant laquelle, Jésus va atteindre le sommet de l’amour, son cœur sera rempli de tout l’amour qu’il a pour son père et pour les hommes. Dans sa passion, Jésus atteindra la plénitude de son humanité. La passion sera aussi l’heure de la glorification du Père et du Fils car la gloire de Dieu c’est d’aimer jusqu’à l’extrême.

La deuxième chose à considérer est que la passion n’est pas une partie de plaisir. Elle est le lieu du témoignage ultime de la compassion de Fils de Dieu pour le Fils blessé, l’humanité, du Créateur pour sa créature. Littéralement, par Jésus, Dieu souffrira la souffrance avec l’homme. En effet, si Jésus est trahi, arrêté, rejeté, moqué, insulté, humilié dans son corps et dans son âme et est conduit à la mort tel un agneau qu’on mène à la boucherie c’est à cause de ce qu’il a dit et fait, à cause d’un amour poussé jusqu’à l’extrême ; un amour et une compassion envers l’homme qui bousculaient les traditions religieuses de l’époque. Le Fils connaîtra angoisses, peurs et souffrances dans sa chair au point de désirer échapper à la condition humaine et de manifester sa toute-puissance de Fils de Dieu.

La troisième chose à considérer est que la souffrance et la mort n’ont pas encore disparu de notre existence mais elles ont été transfigurées par la passion et la mort du Christ. Vous connaissez sans doute cette chanson de gospel : “Nobody knows the trouble I have seen. Nobody knows, but Jésus” : « Personne ne sait ce que j’ai vu. Personne ne le sait, sauf Jésus ». Cette chanson composée par les esclaves aux États-Unis dans les moments où ils avaient l’impression que les étoiles, le soleil et la lune s’éclipsaient de leurs vies et qu’ils étaient dans l’obscurité totale, la passion du Christ resplendissait de lumière en eux et devenait une source de réconfort, d’espérance, de résistance et d’avenir.

Frères et sœurs,

Dans la vénération, laissons-nous touché par Jésus sur la croix comme le bon larron car c’est pour nous qu’il est sur la croix. Dans nos propres calvaires n’ayons de cesse de regarder Jésus sur la croix. Enfin, laissons-nous aussi touché par d’autres croix dans le monde car la compassion est nécessaire pour refréner le mal.

Père Williams Dhelonga sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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[1] Saint Alphonse de Ligori abonde dans le même sens en disant : « Si une personne, après avoir souffert des outrages et des blessures pour un ami, apprenait que cet ami ne veut pas entendre parler de cet acte de dévouement, ni même y penser, et que, chaque fois qu’on en parle devant lui, il s’empresse de dire : “Changeons de sujet”, quelle peine ne ressentirait- elle pas d’une telle ingratitude ! Quel plaisir, au contraire, n’éprouverait-elle pas, si on lui disait que son ami se reconnaît obligé envers elle à une éternelle reconnaissance, et que jamais il ne parle ni ne se souvient de ses bienfaits sans en être touché jusqu’aux larmes ! ». Extrait tiré du livre de Saint Alphonse Marie de Ligori : « Considérations sur la Passion de Jésus-Christ »

Triduum Pascal

Vigile Pascale – 8 avril 2023

Lectures

  • Les sept lectures de l’Ancien Testament :
    Gn 1, 1 à 2, 2 : La création
    Gn 22, 1-18 : Le sacrifice d’Isaac
    Ex 14, 15 à 15, 1a : La préparation de la Pâque.
    Is 54, 5-14 : Comme au temps de Noé.
    Is 55, 1-11 : Vous tous qui avez soif.
    Ba 3, 9-15. 32 à 4, 4  : Tu as abandonné la source de la Sagesse.
    Ez 36, 16-17a.18-28 : Je vous donnerai un cœur de chair.
  • Romains 6, 3b-11 : Nous sommes passés par la mort avec le Christ.
  • Psaume 117 : Rendez grâce au Seigneur, il est bon !
  • Matthieu 28, 1-10.

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Nous sommes passés par la mort avec le Christ.

 

L’annonce de la Résurrection aux femmes.
Fresques du monastère de l’Emmanuel à Bethléem (1978/9)

L’homélie

Frères et Sœurs,

Vous avez sûrement remarqué, à la fin de l’évangile de saint Matthieu, la terre ne cesse pas de trembler. Quand Jésus meurt sur la croix : tremblement de terre. Et ce soir, quand l’ange du Seigneur annonce aux femmes la résurrection, re-tremblement de terre. Comme si l’évangéliste voulait souligner et mettre en gras, à la manière d’un film hollywoodien : ici, Dieu se manifeste, ici, Dieu est présent, ici, le monde est ébranlé dans ses fondements, dans ses fondations, le monde est transformé, déplacé jusqu’au plus profond de lui-même par ce qui se passe. En en effet, ce qui se passe aujourd’hui bouleverse de fond en comble l’ordre du monde.

Ce que le peuple d’Israël a découvert tout au long de son histoire, ce qu’il a expérimenté dans tout ce qu’il a vécu et traversé, trouve son point ultime et son accomplissement ici même pour toute l’humanité. Dieu n’abandonne pas le monde qu’il crée à lui-même. Il descend, il rejoint, il accompagne, il traverse, il prend sur lui et il sauve. Le visage qu’il nous révèle dans l’histoire du peuple juif et dans l’histoire de toute l’humanité est un visage de salut, de pardon, de miséricorde, de vie et d’amour. C’est ce que nous avons entendu sans relâche au fil des différentes lectures de cette veillée pascale. « Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel » dit Dieu à Abraham : Dieu de vie. Le peuple traverse la mer rouge à pied sec et échappe à la mort sous la botte de pharaon et des égyptiens : Dieu de vie. « Même si les montagnes s’écartaient et les collines s’ébranlaient, ma fidélité ne s’écarterait pas de toi » dit le Seigneur au prophète Isaïe : Dieu d’amour. « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau », dit le Seigneur au prophète Ézéchiel : Dieu d’amour.

Dieu n’abandonne pas l’humanité à elle-même, il descend, il rejoint, il accompagne, il sauve. Et ce que Dieu accomplit une fois pour toute en Jésus-Christ dans sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection, c’est ce qu’il accomplit et veut offrir à toute l’humanité, depuis les origines et jusqu’à la fin des temps, comme le dit Paul, en toute simplicité : « Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. » Ce que le Christ accomplit, il l’accomplit pour que tous puissent le recevoir et en vivre.

Mais entendons bien ce que cela signifie. Car quand Dieu rejoint l’humanité pour la sauver, c’est l’histoire particulière et singulière d’Abraham qu’il rejoint et qu’il traverse. C’est l’histoire singulière et particulière de Moïse qu’il rejoint et qu’il traverse. C’est l’histoire singulière d’Isaïe, de Baruch et d’Ézéchiel qu’il rejoint et par laquelle il parle. C’est encore l’histoire singulière de Paul qu’il rejoint et qu’il bouleverse. Autrement dit, quand Dieu sauve, quand le Christ meurt et ressuscite, c’est la vie singulière de chacun et de chacune d’entre nous qu’il veut rejoindre, traverser et sauver.

Dieu ne sauve pas en général, le salut n’est pas une idée. C’est ma vie singulière, réelle, avec tous ses aléas, ses hauts et ses bas, ses épisodes plus ou moins glorieux, ma vie comme elle est, que Dieu veut rejoindre et sauver. Et si Jésus ressuscite, ce n’est pas pour sauver l’humanité de la mort, c’est pour nous sauver nous, chacun et chacune, du péché, du mal et de la mort concrète qui nous atteint réellement.

Oui, frères et sœurs, ce que Jésus accomplit dans sa Pâque, c’est pour nous, c’est pour moi, aujourd’hui, qu’il l’accomplit. Demandons au Seigneur cette grâce : de nous laisser rejoindre maintenant et personnellement par le Christ, pour qu’il puisse accomplir en nous et pour nous, son œuvre de salut et de résurrection. Amen.

Père Paul Malvaux sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Triduum Pascal

Jour de Pâques – 9 avril 2023

Lectures

  • Actes des Apôtres : Pierre témoigne de la Résurrection.
  • Psaume 117 : Voici le jour que fit le Seigneur, jour de fête et de joie !
  • Colossiens 3, 6b-8 : Vous êtes le pain de la Pâque.
  • Jean 20, 1-9 : Marie-Madeleine, Pierre et Jean au tombeau vide.

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Le saut de la foi

 

Jésus descend « aux Enfers »,  ressuscité, il en remonde Adam et Eve.
Fresque du Monastère de l’Emmanuel à Bethléem

L’homélie

Chers frères et sœurs, l’Evangile d’aujourd’hui invite à prendre pour modèles Marie-Madeleine, Pierre et Jean, tous les trois disciples bien aimés de Jésus face à son tombeau vide. C’est-à-dire, à oser faire, comme eux, le « saut de la foi ». Or, faire le « saut de la foi » en la résurrection de Jésus, ce n’est pas seulement croire que Jésus est vraiment ressuscité, et qu’il a préparé pour chacun de nous une place quelque part dans le ciel où nous vivrons pour l’éternité en communion avec tous les saints et saintes, ainsi qu’avec nos chers frères et sœurs défunts disparus. Faire le « saut de la foi » c’est, d’abord et avant tout, oser croire que la résurrection de Jésus peut changer notre vie, ici et maintenant, au sein même de la monotonie du quotidien. C’est aussi oser s’ouvrir avec une confiance renouvelée en la paix, la force et la sagesse offertes par l’Esprit Saint qui, lui, est le premier et plus beau cadeau offert par Jésus ressuscité à ses disciples que nous sommes, hommes et femmes. Or, ouvrir son cœur à l’Esprit Saint, c’est redonner du tonus, du sens et de la joie à notre vie de tous les jours.

La première lecture d’aujourd’hui, tirée des actes des Apôtres, montre fort bien que l’Esprit Saint, offert à chacun de nous par Jésus ressuscité, peut produire des fruits absolument inattendus, voir même révolutionnaires. En effet alors que, avant la mort-résurrection de Jésus, les juifs et romains étaient vieux ennemis qui se fréquentaient le moins possible parce qu’ils se détestaient et se craignaient, on voit ici l’apôtre Pierre oser pénétrer dans la maison d’un centurion romain pour lui annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité, et même inviter ce centurion à recevoir le baptême. Or, en recevant le baptême le centurion devient non seulement disciple de Jésus, mais également frère et égal à tous les hommes et femmes de l’humanité, y compris les membres du peuple juif élu pas Dieu depuis Abraham, Isaac et Jacob. En d’autres mots, nous sommes témoins ici d’un véritable miracle : la destruction d’une barrière toute faite de peur, de méfiance, de préjugés et de répulsion, une barrière qui divisait l’humanité et empêchait les hommes et femmes de vivre en paix, pour que ceux-ci osent s’aimer fraternellement, en confiance, malgré les différences de races, de cultures, de langues, de religions, de professions, de classes sociales, etc…

Chers frères et sœurs, en ce dimanche de Pâques osons répondre à l’invitation à faire « le saut de la foi », à croire que, malgré l’existence du mal et du péché dans notre monde et notre cœur à tous, non seulement un monde meilleur est possible, mais aussi à croire que, si nous laissons Jésus ressuscité agir en nous par une vie de prière fidèle, nous pouvons continuer sans cesse à être instruments d’une humanité plus heureuse.

Père Olivier Lardinois sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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