Dimanche 20 novembre 2022
Le Christ, roi de l’univers (C)
Textes de la liturgie
- 2 Samuel 5, 1-3 : David choisi comme roi d’Israël.
- Psaume 121 : Dans la joie, nous irons à la maison du Seigneur.
- Colossiens 1, 12-20 : Dans le Fils, tout fut créé.
- Luc 23, 35-43 : Jésus crucifié, « roi des juifs ».
Lire les textes de la liturgie
Aujourd’hui,
tu seras avec moi dans le Paradis.
Le Bon Larron,
église Notre-Dame-de-la-Nativité de Bercy, Paris
Sculpture en feuille d’étain de Michel Laude (1995)
L’homélie
Frères et sœurs,
Dans les récits bibliques dont fait partie la première lecture, David apparait comme le roi par excellence, idéalisé notamment par la relation de ses exploits, par la sympathie qu’il inspire, par sa modestie. Dans l’histoire du salut que relatent ces récits bibliques, la maison de David occupe une place centrale. Cette lignée a débuté environ 1000 ans avant la venue du Christ et conduit à celui-ci. Mais Jésus est bien plus que roi d’Israël, il est le roi de l’univers, c’est-à-dire pas seulement de la terre ou de notre système solaire mais de cet univers immense, en expansion, fruit d’un « big bang » initial.
Ce qui sous-tend les récits bibliques, c’est une recherche du bonheur, qui s’exprime dans la recherche d’une terre promise où « coulent le lait et le miel » ; une recherche humaine avec des succès et des échecs, des temps heureux et des temps d’exil, d’esclavage, de guerre. Il s’agit au départ d’une recherche très matérielle d’un peuple dont le roi assure la paix par des victoires sur les nations voisines.
Les succès et les échecs vécus amènent le peuple élu, Israël, à réfléchir sur leurs causes. Une réflexion progressive sur tous ces évènements forge peu à peu une espérance que les messages, les interventions des prophètes, comme Isaïe, Jérémie…aident à approfondir. L’espérance ne consiste plus seulement dans le fait d’avoir un chef, un roi, qui est plus puissant que les rois voisins, ce qui permet d’accumuler beaucoup de biens matériels. L’image du roi conduira petit-à-petit à celle de Sauveur, de celui qui apporte l’entente, qui protège le plus faible, qui pratique la justice. Les psaumes que nous lisons ou chantons entre chaque lecture expriment à leur façon cette espérance. Et ce Sauveur, ce sera finalement Jésus qui est Dieu parmi nous. Dans les récits bibliques, on ne voit jamais Dieu : Il dépasse toute représentation humaine. Il ne s’agit pas du tout d’un dieu fait de main d’homme, d’une idole. C’est le tout autre qui s’est révélé en Jésus et qui est, paradoxalement, au plus intime de celui qui l’accueille.
Cette perception d’un Dieu, à la fois tout puissant et tout proche, restera celle d’une minorité. Comme le décrit l’évangile de ce jour, le Christ ne sera lui-même pas compris dans ses faits et gestes car la majorité des gens attend en lui un roi puissant qui, pour ainsi dire d’un coup de baguette magique, détruit le mal et supprime la souffrance. En Jésus, la plupart ne trouvent pas le sauveur qu’ils attendent mais une personne libre, qui vient changer les cœurs et, par ce chemin, beaucoup de causes de souffrance dues à l’égoïsme humain. Beaucoup le rejetteront car il perturbe voire détruit l’ordre établi ; il est une menace pour celles et ceux qui assurent cet ordre établi.
Ainsi, comme le texte de l’évangile de ce jour le rappelle, la notion de salut est encore pour beaucoup celle d’une victoire « physique » sur les ennemis. Si Jésus est le Messie, il devrait être capable de se sauver comme le disent les soldats et un des malfaiteurs suspendus à une croix. Dans ce récit de l’évangéliste St Luc, seuls les deux malfaiteurs suggèrent, dans leur dialogue, que ce Jésus qu’ils craignent puisse être d’un autre bord que celui de leur condition de pécheurs dont ils ont bien conscience. Ils savent que Jésus n’a rien fait de mal et ils perçoivent qu’une grande force émane de Lui au point qu’un des deux malfaiteurs lui demande de se souvenir de lui dans le Royaume qu’il rejoindra après sa mort.
Ce bref échange de paroles entre les deux malfaiteurs et Jésus est l’exemple même de la force de l’aveu et du pardon qui est promesse de vie.
Aujourd’hui, quand nous fêtons le Christ Roi, c’est ce Sauveur-là que nous célébrons. Celui qui, comme le dit Paul dans sa lettre aux Colossiens, « nous a arrachés au pouvoir des ténèbres ».
Père Pierre Devos sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur
Un chant pour accompagner notre méditation
Venez, chantons notre Dieu
Paroles et Musique : G. Dadillon
Venez chantons notre Dieu, Lui le Roi des cieux,
Il est venu pour sauver l’humanité et nous donner la vie.
Exulte pour ton Roi , Jérusalem, danse de joie.
- Il est venu pour nous sauver du péché,
Exulte Jérusalem, danse de joie.
Oui, par sa mort, tous nous sommes libérés,
Exulte Jérusalem, danse de joie. - Oui tous ensemble rejetons notre péché,
Exulte Jérusalem, danse de joie.
Dans sa bonté, tous nous sommes pardonnés,
Exulte Jérusalem, danse de joie. - Le roi de gloire nous a donné le salut,
Exulte Jérusalem, danse de joie.
Sa majesté, nous pouvons la contempler,
Exulte Jérusalem, danse de joie. - S’il est venu, ce n’est pas pour nous juger,
Exulte Jérusalem, danse de joie.
Mais seulement pour que nous soyons sauvés,
Exulte Jérusalem, danse de joie. - Si nous croyons, par Lui nous sommes guéris,
Exulte Jérusalem, danse de joie.
Oui, nous croyons que c’est Lui le Pain de vie,
Exulte Jérusalem, danse de joie. - Dieu parmi nous, c’est Jésus Emmanuel,
Exulte Jérusalem, danse de joie.
Par son esprit, Il est au milieu de nous,
Exulte Jérusalem, danse de joie.