Dimanche 3 décembre 2023

Premier dimanche de l’Avent (B)

Lectures

  • Isaïe 63, 16b-17.19b et 64, 2b-7 : Ah ! Si tu déchirais les cieux…
  • Psaume 79 : Dieu fais-nous revenir ; que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés !
  • 1 Corinthiens 1, 3-9 : Je ne cesse de rendre grâce à votre sujet.
  • Matthieu 13, 33-37 : Prenez garde, restez éveillés !

Lire les textes de la liturgie

Demeurer dans la Parole

 

Image de Mireille d’Acremont
(Éditions Jésuites)

 

Homélie

  1. Attendre le Seigneur

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11,3)

L’Avent est le temps de l’attente. Il nous permet de nous poser une question importante : qu’est-ce que j’attends dans ma vie ? ([1]) Dans ces temps troublés par la guerre, l’attente est intense :

  • Ces familles juives ou palestiniennes attendent le retour des otages ou des prisonniers…
  • D’autres femmes, en Ukraine ou en Russie, attendent le retour d’un mari, d’un fils, ou d’un frère.
  • Ou encore des mamans attendent la naissance d’un enfant.

Ils les attendent parce qu’ils sont leur famille. Ils attendent parce qu’ils les aiment et ne conçoivent pas la vie sans eux. L’attente est le baromètre de l’amour.

  1. Le Seigneur veut être attendu

Si Dieu est amour, il doit, lui aussi, vouloir être attendu.

Que ferais-je pour répondre à cette attente ? Je dirai, comme Etty Hillesum : « Mon Dieu, je vais t’aider à ne pas t’éteindre en moi. »

Je demanderai la grâce de la prière, c’est-à-dire de la « lectio divina », de l’écoute silencieuse de la Parole de Dieu. Je demanderai, comme les apôtres : « Seigneur, apprends-moi à prier » (Lc 11,1)

La prière est attente, attente silencieuse, attente d’un mot de Dieu.

Dans le livre de l’Exode, Dieu dit à Moïse :

« Sois prêt au matin, monte dès le matin sur le mont Sinaï, et attends-moi là. » (Ex 34,2) C’est ça, la prière, attendre l’aimé en silence, avec sa parole pour nourrir le silence : « Ecoute, Israël ! » (Dt 6,4)

C’est le premier commandement (Mc 12,29).

Et, à la fin de la Bible, il dit encore :

« Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. » (Ap 3,20)

C’est simple : jour après jour, ruminer sa parole, jusqu’à ce qu’elle me devienne familière.

« Heureux l’homme qui se plaît dans la loi de Dieu, qui murmure sa loi jour et nuit. Il est comme un arbre planté au bord des eaux. »
(Ps 1)

Sa parole est inépuisable, toujours nouvelle. Jésus est le vin nouveau.

Jésus dira à ses apôtres :

 « J’ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter à présent. » (Jn 16,12)

  1. Les effets de cette « rumination » quotidienne

A force de fréquenter la Parole de Dieu, de l’écouter, de la ruminer, elle nous donne une assurance, (la parrhèsia dont parle souvent le Pape François), une assurance qui permet à Pierre et Jean, de tenir tête aux docteurs de la Loi, « aux sages et aux savants. »

« Considérant l’assurance de Pierre et de Jean, et se rendant compte que c’étaient des gens sans instruction ni culture, les sanhédrites étaient dans l’étonnement. » (Ac 4,13)

Cette assurance, elle est promise à chacun de ceux qui persévèrent dans l’écoute quotidienne de la Parole. A ceux qui « demeurent » dans la Parole.

Jésus l’a promis :

« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples et vous connaîtrez la vérité. » (Jn 8,31)

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui, et nous nous ferons une demeure chez lui. » (Jn 14,23)

Et, à partir de cette rencontre quotidienne, nous aurons le désir de partager cette Parole afin, comme dit St Paul aux chrétiens de Rome « d’éprouver le réconfort, parmi vous, de notre foi commune, à vous et à moi. » (Rm 1,12)

Le plus remarquable dans ce verset 12, c’est qu’il est précédé d’un autre verset où Paul exprime son désir de voir les chrétiens de Rome comme un professeur « afin de vous communiquer quelque don spirituel pour vous affermir ». Nous voyons donc ici St Paul se reprendre en privilégiant la parole de deux ou trois à celle d’un seul. C’est le partage de la Parole qui construit l’Eglise.

Père Marc Cortembos sj

Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

Télécharger le PDF de l’homélie

[1] Thérèse d’Avila disait : « Seigneur, il est temps de nous voir. »
Ou Paul : « J’ai le désir de m’en aller, et d’être avec le Christ… » (Ph 1,23)
Le Psalmiste : « Dieu, c’est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi. » (Ps 63,2)
Abraham attendait « la ville pourvue de fondations dont Dieu est l’architecte et le constructeur. » (He 11,10)

Un chant pour accompagner notre méditation

Dieu de l’espérance

Texte : Claude Bernard – Musique : Jean-Pascal Hervy – ADF Musique

Dieu de l’espérance, fais lever ton jour !
Comble nos attentes par l’esprit d’amour !
Viens ouvrir nos cœurs à ton fils Jésus sauveur !

  1. Quel soleil sur notre monde
    Aujourd’hui pourrait briller ?
    Que ta gloire nous inonde
    Tu nous dis : tenez-vous prêts !
  2. En ce temps de la promesse
    Tu recherches des veilleurs.
    ouvre nous à la tendresse
    Qui saura toucher les cœurs.
  3. Toi le Dieu qu’on nomme Père
    Tu nous aimes en rédempteur.
    Par ton souffle qui libère
    Tu nous fais libérateurs.
  4. Tu t’avances à la rencontre
    De qui marche vers ta loi.
    Ta justice, en lui se montre,
    Bienheureux qui vit pour toi !