Antonin

Dimanche dernier, Antonin, un étudiant de 19 ans est décédé après une soirée de « baptême » peut-être trop alcoolisée. La peine est immense pour sa famille et ses amis. Nous leur disons notre profonde sympathie et nous les assurons de notre prière. Les funérailles d’Antonin auront lieu ce samedi à Beauraing.

Ces rites de début d’année sont l’expression du désir des étudiants d’accueillir les plus jeunes qui entrent dans le supérieur. Ils veulent créer une solidarité qui les aidera à vivre cette étape de leur vie où ils vont se construire et prendre place dans la société. Cela est tout à fait respectable, et si la question de la forme de ces rites doit être sérieusement posée, il ne sert à rien de rejeter ce qui les motive.

Alors je m’interroge. Notre société ne doit-elle pas prendre conscience que ces jeunes qui se préparent à entrer dans une vie professionnelle sont en train de façonner l’humanité de demain. Certains d’entre eux voudraient un monde plus respectueux de la création, plus solidaire et plus juste, et ils ne sont pas qu’une minorité. Familles, enseignants, responsables politiques, religieux… comment accueillons-nous leurs attentes ? comment les encourageons-nous dans ce projet de vie ? Comment les accompagnons-nous dans leur croissance ? Quels moyens leur donnons-nous ?

Dans son livre Un temps pour changer (1) le Pape François s’alarme du fossé de plus en plus grand qui se creuse entre les jeunes et leurs aînés : « Comment donner aux jeunes des racines pour qu’ils puissent prophétiser, c’est-à-dire des espaces ouverts pour qu’ils puissent grandir ? Le discernement intervient à ce moment : qu’est-ce que cela signifie pour moi et ma famille ? Qu’est-ce que cela signifie pour nos politiques publiques ? » La tâche est immense ! Il est temps…

Père Henri Aubert, sj, chapelain de la Chapelle Universitaire.

(1) Pape François, Un temps pour changer, Flammarion 2020, page 91. On trouvera sur le site de la Chapelle la lecture de ce livre qui en a été faite pendant le Carême 2021.