Premier dimanche de Carême – Entrons dans son alliance
En ouverture de Carême, le signe de l’arc-en-ciel, irisé de mille couleurs. Comme le petit Moïse dans sa corbeille de papyrus descendant le Nil, voici Noé sur son arche ballotée sur la mer. Lui aussi est un « sauvé des eaux », celles du déluge. Dieu recrée son humanité pervertie par le mal. Dans la nuée, Il établit l’arc-en-ciel et en donne le sens : signe à la fois vertical et horizontal de l’alliance entre ciel et terre, entre Dieu et toute l’humanité et même tous les vivants (Gn 9,8-15). À l’entame de la Bible, l’alliance est déjà universelle. Apprenons à regarder la nature – la création ! – comme signe de cette alliance. Et entrons dans son alliance !
Après mille et une ruptures humaines, le Fils de Dieu vint renouer l’alliance et recréer l’humanité – la sauver. En signe, la croix, dressée entre ciel et terre, les bras ouverts. Jésus connut aussi les eaux, celles du Jourdain, où il descendit comme au lieu le plus bas de la terre (−400m). Quand il en ressortit, baptisé, « aussitôt l’Esprit le pousse au désert où il resta quarante jours, tenté par Satan » (Mc 1,12-13). Le désert, lieu de l’extrême, de la soif, où vie et mort tiennent à un peu d’eau, lieu où le départage entre l’accessoire et l’essentiel est immédiat, lieu de l’épreuve mais aussi haut lieu de la rencontre avec Dieu. Dans le désert, Jésus est éprouvé durant quarante jours, avant de partir proclamer la bonne nouvelle de Dieu. Avec lui, apprenons à distinguer entre l’Esprit de Dieu et l’esprit du mal, persévérants dans nos combats spirituels – c’est long, une quarantaine –, confiants qu’en toutes nos épreuves, Dieu est présent à nos vies et nous mène. Demeurons dans son alliance !
Françoise Mies, bibliste et philosophe à l’Unamur