Dimanche 16 octobre 2022

29ème dimanche
du temps ordinaire (C)

Textes de la liturgie

  • Exode 17, 8-13 : Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort.
  • Ps 97 : Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre.
  • 2 Tim 3, 14 – 4, 2 : Toute l’Ecriture est inspirée par Dieu.
  • Luc 18, 1-8 : Le fils de l’homme trouvera-t-il la foi sur terre ?

Lire les textes de la liturgie

Toujours prier sans se décourager

A Rephidim, Aaron et Hour soutiennent les bras de Moïse :
dans sa prière, quand il a les main levées, Israël est le plus fort (Exode 17, 8-13).

 

L’homélie

Frères et sœurs,

en ce temps où dans notre société, dans notre Eglise,  nous pourrions être désespérés face à l’avenir, Jésus avec sa parabole du « juge dépourvu de justice » nous invite à « toujours prier sans se décourager. » Avec ses disciples il est en route vers Jérusalem : il va y mourir pour donner la vie à l’humanité. Au long de son pèlerinage de vie, nous l’avons contemplé la semaine dernière libérant un lépreux de son esclavage. En quoi cette parabole du juge éclaire-t-elle nos vies ? Regardons les acteurs de cette parabole. Nous pourrions être l’un ou l’autre : le juge ou la veuve.

Il y a d’abord un juge qui ne craint pas Dieu et qui ne respecte pas les hommes. Un juge ? C’est-à-dire quelqu’un sur qui nous devrions compter pour nous aider à vivre et qui a la confiance du peuple. Malheureusement ce juge est « dépourvu de justice ». Jésus souligne les deux faces de son injustice. D’un côté son injustice est divine, il n’y a en lui aucune crainte de Dieu. Il n’a pas peur de Dieu car il ne reconnaît pas qu’il est lui-même de Dieu, qu’il vient de Dieu, il ne veut pas croire en la grandeur ni en la bonté de Dieu… De l’autre côté, sa prétendue justice est inhumaine, il ne respecte pas les hommes. Cette double injustice ne fait-elle contraste avec le fondement de l’Ecriture : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même » ? Ce juge est l’image de tout homme qui croit pouvoir vivre par lui-même sans tenir compte de l’autre, que cet autre soit Dieu ou qu’il soit homme. Ne nous arrive-t-il pas d’être comme ce juge ?

Et puis il y a cette veuve, bien ennuyante, qui frappe à la porte du juge. Cette femme a perdu le soutien de celui avec qui elle avait fondé sa vie. Son mari est mort. Le veuvage c’est une souffrance, une fragilité… La société au lieu de secourir la veuve en rajoute à ses souffrances : ses adversaires voudraient la spolier, l’écraser. Elle est de ceux qui souffrent dans le monde, à l’autre bout du monde comme à Haïti, ou tout prêt de nous comme ce SDF qui frappe à notre porte, un soir alors que nous ne l’attendions pas. Elle va donc voir le juge, celui qui, normalement, « défend la veuve et l’orphelin » (Ex 22, 21), comme on dit dans toute la Bible. Elle y va à temps et à contretemps et finit par obtenir gain de cause. Dans notre vie, il nous arrive d’être du côté de cette veuve, comme elle, désemparés, seuls, dépourvus de tout soutien. Que faisons-nous quand cela nous arrive ? Sommes-nous effectivement découragés, ou au contraire faisons-nous confiance à la vie, à Dieu, aux hommes contre vents et marées, en cognant à temps et à contretemps à la porte de Dieu et des hommes ?

Et justement il nous arrive de ne pas comprendre pourquoi Dieu ne répond pas…Nous passons des heures à prier, d’innombrables chapelets à demander telle ou telle faveur. Et rien ne se passe. Comment expliquer ceci et cela ?

C’est bien la leçon que Jésus tire de cette parabole. Parce que, dans nos détresses et nos malheurs, nous osons prier Dieu, nous tourner vers Lui, sans nous décourager, nous savons reconnaître que sans Lui nous ne pouvons rien, nous pourrons recevoir de lui le salut aujourd’hui même. Dieu nous répondra de toute façon, même si ce n’est pas comme nous l’imaginions. Dieu ne peut être que fidèle à son projet de vie, aujourd’hui, en tout cas dans l’éternité. C’est cela la foi : croire en Dieu !

La foi ? Elle peut s’exprimer comme dans la première lecture, dans une confiance totale et ultime à Dieu : il suffit à Moïse, aidés par ses compagnons qui sont avec lui, Aaron et Hour, de lever les bras vers le ciel pour gagner la bataille, de « ne pas baisser les bras », comme on dit ! Mais la foi s’exprime aussi dans une présence active et fécondante à ceux qui nous entourent ici-bas, comme le demande Paul à Timothée : « Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. » Les lectures de ce jour nous disent que la foi en Dieu ne pourra jamais aller sans le respect de l’homme, de la veuve et de l’orphelin justement. Avoir la foi c’est inséparablement faire confiance à Dieu et respecter l’homme. Par là nous nous préparons aujourd’hui et ici bas à accueillir le Christ quand il reviendra.

Frères et sœurs, demandons au Seigneur cette foi, demandons-lui de la faire grandir en nous comme une semence d’éternité.

Père Henri Aubert sj
Communauté Notre-Dame de la Paix, Namur

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Un chant pour accompagner notre méditation

Peuple de frères

Paroles : Michel Scouarnec – Musique : Jo Akepsimas

  1. Dans la nuit se lèvera une lumière,
    L’ESPÉRANCE HABITE LA TERRE :
    La terre où germera le salut de Dieu !
    Dans la nuit se lèvera une lumière,
    NOTRE DIEU RÉVEILLE SON PEUPLE !
    Peuple de frères, peuple du partage,
    porte l’Évangile et la paix de Dieu !
  2. L’amitié désarmera toutes nos guerres,
    L’ESPÉRANCE HABITE LA TERRE :
    La terre où germera le salut de Dieu !
    L’amitié désarmera toutes nos guerres,
    NOTRE DIEU PARDONNE A SON PEUPLE !
  3. La tendresse fleurira sur nos frontières,
    L’ESPÉRANCE HABITE LA TERRE :
    La terre où germera le salut de Dieu !
    La tendresse fleurira sur nos frontières,
    NOTRE DIEU SE DONNE A SON PEUPLE !
  4. Un soleil se lèvera sur nos calvaires,
    L’ESPÉRANCE HABITE LA TERRE :
    La terre où germera le salut de Dieu !
    Un soleil se lèvera sur nos calvaires,
    NOTRE DIEU FAIT VIVRE SON PEUPLE !