Dimanche 25 juillet 2021
17ième dimanche ordinaire (année B)

Textes de la liturgie (à consulter ici)

  • 2 Rois 4, 42-44 : On mangera et il en restera….
  • Psaume 144 : Tu ouvres ta main Seigneur, nous voici rassasiés.
  • Ephésiens 4, 1-6 : Ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit.
  • Jean 6, 1-15 : La multiplication des pains.

L’homélie

Un peu de pain brisé, divisé, partagé en abondance

Frères et sœurs,

Le récit évangélique d’aujourd’hui tiré de l’Evangile de st Jean est en étroite connexion avec l’évangile de Marc de la semaine passée.

Rappelons-nous l’évangile de la semaine passée. On y voit Jésus désirant se retirer à l’écart avec ses disciples pour se reposer. Ils prennent une barque, traversent le lac pour trouver un endroit désert, pour manger ensemble et partager tout ce qu’ils ont vécu et enseigné. Et voici qu’ils sont rattrapés par la foule qui accoure de tous les villages avoisinants. Entouré par cette foule, Jésus est pris de compassion. Emu jusqu’aux entrailles, il ne se dérobe pas. Il se laisse en quelques sorte mangé par cette foule et, dit le texte, il se met à les enseigner longuement (Mc 6,34). Il les nourrit de sa parole. Don de la parole.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, il est encore question de don aux foules ; mais, cette fois, il s’agit de don du pain.

La situation de départ est semblable. Jésus, débarquant du lac de Tibériade, se trouve pressé par une foule nombreuse, avide de son enseignement et de guérisons. L’Evangile de Jean va alors raconter une action de Jésus. Comme toujours dans le récit évangélique de Jean, ce qui est raconté a un double sens : il y a le sens immédiat et, puis, par devers ce sens immédiat, il y a un sens second, un sens figuré. L’évangile est ainsi rempli de signes qui sont à décrypter, qui ont un sens second, plus profond.

Alors lisons le récit en essayant de décrypter les signes.

Jésus se trouve donc devant une foule nombreuse qui a faim. St Jean précise qu’on est proche de la Pâque, la grande fête des juifs, commémorant la libération du pays d’Egypte. C’est dire que tout ce qui va se dérouler dans le récit doit être lu à la lumière de cette fête de la Pâque, à la lumière du mystère pascal. On a affaire ici à un geste pascal, ou même à une pâque nouvelle.

Jésus pose une question aux disciples : « Où achèterons-nous des pains pour qu’ils aient de quoi manger ? » St Jean précise que cette question est une manière pour Jésus de mettre à l’épreuve les disciples, car il savait ce qu’il allait faire. Jésus est mis ici au centre, c’est lui qui est à la manœuvre. Il va poser un geste prémédité, programmé si on peut dire, rempli de sens, pour livrer un enseignement à ses disciples et aussi à nous qui lisons le récit.Quel est le geste qu’il pose ? Il va affronter un manque immense – la faim de la foule, ses besoins, ses aspirations, ses désirs – non par l’achat de pain avec l’argent disponible qui ne suffirait même pas à ce que chacun ait un morceau, mais par le don de peu : juste cinq pains d’orge et deux poissons cédés par un garçon.

Jésus fait asseoir la foule sur l’herbe, qui est abondante, précise le texte, comme pour un banquet. Le récit parle d’ailleurs de convives.

Le peu qui est là est lui-même reçu comme un don. Une action de grâce est prononcée ; action de grâce rendue au ciel d’où vient tout don. Puis vient non pas la multiplication, mais la division et la distribution des pains et des poissons.

Pas de multiplication donc, mais division et partage ; un partage que rien ne semble pouvoir arrêter Et chacun reçoit les morceaux autant qu’il en veut. Il y a assez de morceaux pour tous et même trop, puisque l’on rassemble au terme du repas douze paniers pleins.

Jean qui compose le récit dit qu’il est à lire précisément comme un signe.

La première leçon à tirer de ces signes est une leçon de sagesse humaine évangélique. Pour rencontrer les besoins et les aspirations des autres, la bonne réponse consiste à oser ensemble mettre en partage le peu que l’on a. Et ce que l’on éprouve alors, c’est qu’il y a encore de trop.

Et la deuxième leçon que l’on peut tirer de ce texte, c’est que manifestement il désigne le partage du pain eucharistique. Le pain eucharistique qui n’est rien, qu’un peu de pain : un peu de pain venu du ciel qui divisé, partagé, distribué ne s’épuise jamais, donne la vie et la vie en abondance. Le Christ est ce pain brisé, divisé, partagé venu du ciel pour la multitude. Et la suite de l’évangile que nous lirons dimanche prochain est précisément le discours de Jésus sur le pain de vie : « Moi, je suis le pain de la vie ; celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui vient à moi, n’aura jamais soif » (Jn 6,35). Que ce pain nous fasse vivre.

André Fossion sj
Communauté Notre Dame de la Paix, Namur

Télécharger le PDF de l’homélie

Un chant pour accompagner la prière:

Devenez ce que vous recevez

Texte : J.-L. Fradon – Musique : B. Ben

R. Devenez ce que vous recevez, devenez le corps du Christ,
Devenez ce que vous recevez, vous êtes le corps du Christ.

1. Baptisés en un seul Esprit,
Nous ne formons tous qu’un seul corps,
Abreuvés de l’unique Esprit,
Nous n’avons qu’un seul Dieu et Père.

2. Rassasiés par le Pain de Vie,
Nous n’avons qu’un cœur et qu’une âme ;
Fortifiés par l’amour du Christ,
Nous pouvons aimer comme il aime.

3. Purifiés par le Sang du Christ,
Et réconciliés avec Dieu,
Sanctifiés par la Vie du Christ,
Nous goûtons la joie du Royaume.

4. Rassemblés à la même table,
Nous formons un peuple nouveau :
Bienheureux sont les invités
Au festin des Noces éternelles.

5. Appelés par Dieu notre Père
A devenir saints comme lui,
Nous avons revêtu le Christ,
Nous portons la robe nuptiale.

6. Envoyés par l’Esprit de Dieu,
Et comblés de dons spirituels,
Nous marchons dans l’amour du Christ,
Annonçant la Bonne Nouvelle.

7. Rendons gloire à Dieu notre Père,
Par Jésus son Fils bien-aimé,
Dans l’Esprit, notre communion
Qui fait toute chose nouvelle.